Vertiges, présenté cette semaine au théâtre de la Croix-Rousse, nous confronte au quotidien d’une famille issue de l’immigration dans un de ces quartiers dits “difficiles”. Avec de superbes envolées poétiques.
Un homme qui a réussi (du moins professionnellement car, côté vie privée, son mariage part en capilotade) revient vers les siens, toujours logés dans l’appartement où il a grandi. Il retrouve sa famille, son quartier, l’un de ceux que l’on dit “défavorisés” pour ne pas dire “abandonnés”. Son père est gravement malade, sa sœur essaie de s’en sortir par de petits boulots et son frère s’abandonne à l’inactivité. Quant à la mère, elle tente d’apaiser les disputes incessantes qui gangrènent le foyer, rongé par les difficultés financières. Il y a aussi cette voisine qui impose sa présence fantomatique, témoin muet des conflits de cette fratrie qui peine à rester soudée, en dépit de l’amour profond qui relie ses membres, mais comment dire cet amour ?
Au fond, c’est une famille française comme beaucoup d’autres, avec ses moments de bonheur, ses rires et ses peines. Elle a de surcroît cette spécificité maghrébine. Il y a l’imam du coin qui voudrait imposer le voile aux femmes ainsi que d’autres pratiques traditionnelles. Sans grand succès. Et le père qui, malgré ses moyens limités, s’échine à mettre sur pied un voyage “au bled” pour, une dernière fois, retrouver le village où plongent ses racines. On suit, au plus près de son quotidien, la vie de cette famille.
On s’attache d’emblée aux personnages, interprétés avec sensibilité et réalisme. Et l’on se passionne pour leur histoire, restituée dans le spectacle avec une vérité qui n’empêche pas de superbes envolées poétiques. Aperçu en vidéo ci-dessous.
Vertiges – Du mardi 4 au vendredi 7 avril à 20h
+ samedi 8 à 19h30, au théâtre de la Croix-Rousse.