Preview de Dishonored : le jeu vidéo de l'année sera lyonnais (impressions et vidéo)

Le jeu vidéo lyonnais n'est pas mort. Tel un phénix qui vient de renaître, il se prépare même à bouleverser le monde entier. De retour du salon de l'E3, les studios d'Arkane nous ont présenté Dishonored, leur nouveau jeu. Ce FPS pourrait bien devenir l’œuvre de l'année tant il regorge de bonnes idées.

Fondés à Lyon, en 1999, par Raphaël Colantonio avec des anciens d’Electronic Arts et d’Atari, les studios d'Arkane ont toujours su s'attirer les faveurs du public et de la critique. En 2002, ils marquent les esprits avec Arx Fatalis, un jeu de rôle à la première personne qui se distingue par son inventivité. L'ADN d'Arkane est déjà là. Le studio mise tout sur sa créativité débordante et ses univers hors du commun.

En 2006, Arkane confirme la donne avec Dark Messiah of Might and Magic, là encore, un jeu de rôle en vue subjective, développé pour Ubisoft. Par la suite, les choses se compliquent pour la structure. Deux annulations s’enchaînent. Le projet LMNO, commandé par Electronics Arts, d’après une collaboration avec Steven Spielberg, est arrêté. Il en est de même pour The Crossing, un jeu de tir particulièrement ambitieux. En 2009, Arkane reprend des couleurs en participant au développement de Bioshock 2, puis est racheté, en 2010, par l’éditeur ZeniMax Media, connu pour ses best-sellers Fallout ou bien encore Skyrim.

Le monde sur ressorts et l’huile de baleine

Bénéficiant désormais de studios à Lyon et Austin au Texas, Arkane se lance dans l’aventure Dishonored. Tiré de l’imagination de Viktor Antonov, directeur artistique d'Half-Life 2, le jeu se déroule au XVII siècle, dans un monde parallèle. Ici, les machines fonctionnent à l'huile de baleine et regorgent de ressorts de toutes sortes. Au milieu, d’une ville industrielle touchée par la peste, un mystérieux assassin, doté de pouvoirs surnaturels, réclame vengeance.

De retour du salon du jeu vidéo de Los Angeles, auréolés de plusieurs récompenses, les développeurs d'Arkane ont choisi de nous présenter leur dernière œuvre à travers un niveau se déroulant dans une maison close. La mission est claire : il faut retrouver deux frères et les empêcher de nuire de nouveau. Le meurtre est une option à envisager, mais non obligatoire.

Le(s) choc(s)

Le jeu se lance. Face à l'écran plat, le premier choc est visuel. Les designs des environnements, objets et personnages sont magnifiques. La ville déborde de détails et l'on se plaît à pouvoir figer l'image pour admirer ses moindres recoins. Pour cette première partie, le développeur effectuant la démonstration opte pour une approche discrète, tuant les ennemis uniquement quand il n’a pas le choix. Les gardes effectuent leur patrouille sans réaliser qu'une ombre les surveille. En l'espace d'un instant, elle fond sur eux et les assomme. Par la suite, le joueur choisit de cacher les cadavres pour ne pas alerter les autres personnages.

Discrètement, il s'infiltre dans la maison close et prend le temps d'écouter les conversations pour savoir où se trouvent ses cibles. Pour mieux espionner son environnement, il peut posséder le corps d'un petit animal comme un rat ou un oiseau et se faufiler en toute discrétion. Le second choc est là : Dishonored a choisi de ne pas mâcher le travail du joueur. Il va devoir enquêter pour découvrir quelles pièces abritent ses futures victimes tandis que sa santé ne se régénérera pas automatiquement.

L'infiltration continue et la tension monte d'un cran. L'intérieur de la maison de passe déborde lui aussi de détails et les personnages vaquent à leur occupation. La première victime est repérée, elle discute à l'intérieur d'un sauna. Un simple sabotage du système de vapeur permet de l'éliminer sans éveiller les soupçons. Ensuite, le développeur décide d'utiliser le pouvoir de possession sur le corps de sa seconde cible et l'amène à l'extérieur sur une terrasse. Un coup de couteau achève le travail. L’affrontement est brutal et sans concession. Pourtant, malgré les apparences, il est possible de finir le jeu sans verser la moindre goutte de sang.

Une rejouabilité impressionnante

Le développeur d'Arkane décide de rejouer le niveau en adoptant, cette fois-ci, une approche barbare. Un pouvoir de téléportation permet d'avancer plus rapidement. En l'associant avec le double saut, le personnage bondit par dessus les toits. Une fois arrivé à la maison de passe, il s'équipe d'une arbalète et fait le ménage. La situation devient dangereuse, il arrête le temps grâce à l'un de ses pouvoirs, décoche ses flèches dans les visages qui l'entourent et s'enfuit. Tout s'accélère, il faut faire parler la poudre. Le pistolet gronde ne laissant pas le temps aux ennemis de se défendre. Nous apercevons quelques combats à l'arme blanche qui semblent particulièrement bien rythmés. Les deux cibles finales n'ont pas le temps de faire la conversation. Elles sont achevées en quelques secondes.

Un futur grand jeu

Dishonored est clairement un jeu quasi infini où les multiples possibilités d'approches devraient plaire à tous les caractères. L'esprit du premier Deus EX n'est pas loin. Dishonored, malgré l'absence d'un monde ouvert à la GTA, est bien un hymne à la liberté. Durant une vingtaine de minute, le jeu nous a clairement bluffé. Difficile de reprendre son souffle face à cette avalanche de détails et de possibilités. Les développeurs d'Arkane on fait un excellent travail qui fait plaisir à voir.

Les quatre prochains moins seront bien longs, tant nous sommes impatients de pouvoir découvrir Dishonored en intégralité. La pression est forte, si le jeu parvient à exploiter tout son potentiel, il pourrait devenir l’une des références du genre. Non l’industrie lyonnaise n'est pas morte. Arkane vient de nous prouver qu'elle a encore de la ressource. Le jeu vidéo de l'année a de fortes chances de n'être ni japonais, ni américain, mais bien lyonnais.

Dishonored, disponible à partir d'Octobre 2012 sur PC, PS3 et Xbox 360.

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