À défaut d'avoir raflé la Cité de la gastronomie, Lyon hérite de la Cité du chocolat. Enfin, Tain-l'Hermitage.
Il y avait Lourdes et ses miracles, il y aura Tain-l'Hermitage et son chocolat.
D'ici à la fin du mois d'octobre, la ville celtique, plus connue pour ses côtes-du-rhône que pour son cacao, accueillera une Cité du chocolat.
Moins connu, le chocolat ? Historiquement, oui. À Tain, les premières vignes furent probablement plantées dès le IVe siècle avant Jésus-Christ. La maison M.Chapoutier, l'un des plus grands négoces de la vallée du Rhône, est implantée à Tain depuis 1808.
La chocolaterie Valrhona ne l'est “que” depuis 1922. Vin et chocolat ont néanmoins un point commun : les deux marques sont chacune des références internationales.
Immersion dans le cacao
Il n'empêche. Le 24 octobre prochain, le chocolat aura sa Cité. Un lieu “unique au monde”, explique Valrhona, porteur du projet.
Pour l'heure, il y a la chocolaterie, l'École du Grand Chocolat Valrhona qui accueille chaque année professionnels et amateurs, école dont la superficie doublera d'ici à la fin de l'année, et la boutique qui offre aussi la possibilité de goûter une sélection des meilleurs chocolats.
7 pôles, 150 000 visiteurs
L'espace Découverte (700 m2) sera le “point d'orgue” de la Cité du chocolat.
Il sera construit autour de 7 pôles : le Carré des sens qui sera une immersion dans le chocolat autour des cinq sens, le Comptoir des recettes qui permettra de comprendre ce qui fait la richesse d'un chocolat, Plantations de cacao qui a vocation à expliquer l'importance du terroir (comme en matière de vins), le Laboratoire des chefs, histoire de se mettre dans la peau d'un chef, l'Exposition des artistes du chocolat, version sculptures de la Coupe du monde de la pâtisserie et l'Atelier du chocolat, véritable cacaothèque.
Valrhona attend entre 100 000 et 150 000 visiteurs par an. “Le fil rouge de la Cité du chocolat s'articule autour du goût, du geste et de la matière. Tout est pensé comme un objectif d'immersion.”
--------------------
Repères
Lyon et le chocolat
> La région Rhône-Alpes compte pas moins de 350 artisans du chocolat. Lyon recense une cinquantaine de chocolatiers, dont six Meilleurs Ouvriers de France (MOF) pour la pâtisserie-confiserie et un pour la chocolaterie pure.
> En moyenne, les Lyonnais consomment 3 à 4 kilos de chocolat par an.
> Pour les fêtes de Pâques, il se fabrique en Rhône-Alpes pas moins de 6 000 tonnes de chocolat et 1 000 pour Noël.
> En janvier 2013, la France a remporté la Coupe du monde de pâtisserie, Saint-Graal de la profession. L'équipe de 3 personnes comptait deux régionaux : Quentin Bailly, chef chocolatier chez Philippe Rigollot, à Annecy, et Joffrey Lafontaine, chef pâtissier chez François Gimenez, à Lyon. La troisième étant Mathieu Blandin, chef pâtissier de la maison Pascal Caffet à Troyes.
Merci mon père
C'est à un ecclésiastique que Lyon doit sa tradition chocolatière : Alphonse de Richelieu, archevêque de Lyon et frère du cardinal. Le prélat lyonnais, pour qui le chocolat était “comme un moyen de moderer les vapeurs de sa rate et de lutter contre la colère et la mauvaise humeur”, l'introduit dans la région au milieu du XVIIe siècle, sous l'impulsion d'Anne d'Autriche, l'infante d'Espagne folle de chocolat, qui devint l'épouse de Louis XIII.