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© Robin Favier

OL : il manquerait 18 tramways pour l'accès au Grand Stade

Dans un rapport adressé au commissaire enquêteur chargé du dossier de l'accessibilité au Grand Stade de l'Olympique lyonnais à Décines, l'association Déplacements Citoyens torpille les plans du Sytral et des autres acteurs du dossier. Cadences sur les rails du T3, nombre de rames disponibles... tout est passé au crible. Selon les calculs de l'association anti-Grand Stade, il manquerait un nombre considérable de rames dans le parc actuel pour tenir les objectifs d'acheminement et d'évacuation de l'enceinte sportive.

C'est le 11 juillet, dernier jour de l'enquête publique concernant "l'aménagement et l'extension de la ligne T3 (…) pour faciliter la desserte du Grand Stade" que Jean Murard, président de Déplacements Citoyens, a déposé son avis sur le dossier. En 14 pages, il détaille par le menu les incohérences, les incertitudes et les dangers qui, selon lui, rendront très difficile l'accès au futur Grand Stade de l'OL à Décines par le tramway.

Les inquiétudes ne sont pas nouvelles. Acheminer plus de 7000 personnes sur le site du Montout ne se fera sans doute pas sans quelques "couacs". Dès 2011, Lyon Capitale soulignait qu'avec "l'hyper-fréquence de T3 pour desservir le Grand Stade, les trente routes adjacentes risquent la paralysie les soirs de match".

 

L'avis de l'association anti-Grand Stade ne varie pas, mais il apporte des précisions sur ce point. Avec "approximativement en moyenne un passage par minute (…) entre la Soie et le débranchement pour le stade et entre Part-Dieu Sud et la Soie", ces "cadences entraîneraient non seulement de grosses difficultés à certaines des nombreuses intersections barriérées, mais elles constitueraient un élément de fragilité majeur pour le fonctionnement de l'ensemble des services", prédit Déplacements Citoyens.

Bouchons au niveau du débranchement

Au niveau du débranchement près du stade, en cours de construction, le dossier met en lumière le risque de bouchons sur les rails. En effet, certains trams utilisent la voie Meyzieu/Part-Dieu alors que d'autres empruntent le débranchement. Conséquence : des voies seront traversées. Jean Murard a estimé le nombre de trams de passage à ces endroits de 112 par heure dans les deux sens au moment de la sortie du stade. A hauteur du débranchement, la ligne serait coupée "en moyenne une fois par minute", estime le rapport. Jolie pagaille en perspective ? Le commissaire enquêteur devra répondre à cette question.

Le Sytral ne disposerait pas d'assez de tramways

Jean Murard pointe encore d'autres incohérences qui, selon lui, existent dans le rapport d'"étude de trafic" du dossier d'enquête publique : sous-estimation des temps de parcours pour aller et revenir du stade, sous-évaluation des coûts du projet... Mais la partie la plus interpellatrice est sans doute le chapitre sur le nombre de rames de tramway nécessaires pour faire face aux besoins.

Après divers calculs, le collectif arrive à la conclusion qu'il manquerait 18 rames pour accéder au stade en heures de pointe et 34 pour le retour du stade en fin de soirée. Une conséquence logique de la sous-estimation présumée des temps de parcours sur les trajets qui mènent au stade. Le chiffre de 34 ne serait pas le plus problématique pour le Sytral, qui pourrait prélever les rames manquantes ailleurs sur le réseau (T1 et T4) grâce à la baisse des fréquences en heures creuses. C'est pour l'acheminement à Décines en heures de pointe que le compte n'y serait pas : "Il est en réalité hors de portée de 18 à 20 heures de prélever pour accéder au stade 18 rames [sur les lignes T1 et T4]. Sauf à les déshabiller délibérément pour les besoins de l'OL", assène Jean Murard. Et encore, ajoute-t-il, ce manque estimé de 18 tramways se base sur un calcul qui induit, de la part du Sytral, la levée d'une tranche conditionnelle d'un contrat passé avec Alstom. Le syndicat de transport n'a pas encore communiqué sur sa volonté ou non d'acheter 19 rames de 43 mètres (environ 300 personnes transportables), au lieu de 12 pour l'instant.

 

Le service de presse du Sytral, en pause estivale, n'a pas pu répondre à nos demandes de précisions. Les conclusions du commissaire enquêteur sont attendues pour la rentrée.

 

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