Le président de l’Asvel vient d’annoncer, d’une part, la création d’une académie de basket adossée à un campus de 400 logements, et d’autre part le lancement d’une Arena financée par le privé, en remplacement de l’Astroballe. Coût total des deux projets : entre 75 et 85 millions d’euros.
La métropole de Lyon, terre de basket ? Si elle ne l'est pour le moment que par Villeurbanne, deux gros projets pourraient bientôt faire de l’agglomération une place forte du basket en France, voire en Europe. C'est en tout cas ce qu'espère le patron de l'Asvel, Tony Parker, qui sonnait ce mardi matin le lancement de la Tony Parker Academy d'un côté et la création d'une Arena en remplacement de l'Astroballe, d'autre part.
Une partie de la plaine des jeux vendue
L'académie de basket s'implantera à Gerland, sur une partie de la plaine des jeux, dont 14 000 m² seront cédés par la métropole de Lyon à un consortium réunissant l'Asvel et la société de promotion immobilière Oceanis.
Le lieu abritera à la fois un centre d'entraînement de l'équipe professionnelle de l'Asvel, un centre de formation pour l'équipe villeurbannaise, une académie, une école d'arbitrage, un centre médical ouvert aux sportifs extérieurs à l'académie et un campus étudiant.
"Ce lieu de Gerland, on l'a toujours pensé dans le but d'avoir un ancrage sportif. Il y aura également 400 logements qui seront construits, dont des logements sociaux afin de favoriser la mixité sociale", complète le maire de Lyon, Gérard Collomb, qui voit dans ce projet un moyen de "hisser Gerland vers le haut". Le campus pourra en effet permettre d'héberger les étudiants de l'académie (environ une trentaine), des étudiants de Lyon 1, et des chercheurs et enseignants du Biodistrict.
“Nous voulons nous ouvrir à l’international”
Mais une telle structure ne serait-elle pas de nature à concurrencer certaines structures existantes dédiées au sport de haut niveau, l'Insep par exemple ? Non, se défend Tony Parker. "Cette Academy, c'est pour le basket français. La Tony Parker Academy ce n'est pas pour concurrencer l'Insep, auquel je suis très attaché", affirme le meneur de jeu de l'équipe de France de basket.
"Nous, on veut accompagner l'Insep. On peut toujours accompagner les jeunes qui n'ont pas été pris à l'Insep. Nous voulons nous ouvrir à l'international. On veut pouvoir accueillir les meilleurs Chinois, les meilleurs Européens. L'Insep reste, lui, dédié aux Français." "Cette académie, c'est un beau message qui est envoyé aux autres clubs. C'est un projet complet", estime de son côté le président de la Fédération française de basket, Alain Beral.
Deux sites pour l’Arena
Le deuxième projet est un serpent de mer qui, à en croire Tony Parker et Gaëtan Müller, président-délégué de l'Asvel, pourrait désormais prendre corps. Il s'agit de la création d'une grande Arena en remplacement de l'Astroballe. "Au bout d'un an, faire de telles annonces, forcément, je suis très content. Je pense que le fait que je reprenne le club a peut-être fait la différence, pour accélérer le processus. En 2009, lorsque je suis arrivé en tant qu'actionnaire minoritaire, ça n'avançait pas. Mais, depuis que je suis devenu président, je vois la différence avec les deux maires, les sponsors et tout l'engouement autour", explique Tony Parker.
Deux sites ont été identifiés pour la future salle : le site Georges-Livet (actuel stade de rugby) et, comme l'indiquait Lyon Capitale, le Carré-de-Soie, situé sur les communes de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. "Une décision sera rendue courant 2016", annonce Gaëtan Müller. Le maire de Villeurbanne ne cache pas sa préférence pour le site Georges-Livet, car "il est situé près de l'Astroballe et [que] c'est un bon site".
Des projets à 85 millions d’euros
Côté finances, l'académie en elle-même devrait coûter 4 à 5 millions d'euros et 30 millions pour l'ensemble avec le campus et tous les équipements annexes. Le coût de l'Arena, lui, devrait osciller entre 45 et 55 millions d'euros. Mais qui mettra la main au portefeuille ? Sur ce point-là, le businessman Parker reste plutôt évasif. L’académie sera financée par la société de promotion immobilière dédiée. Pour l'Arena, des "entreprises partenaires" sur lesquelles le président de l'Asvel ne dira pas un mot. "C'est un projet privé", claque le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret.
Si l'Arena restera 100 % privée, un peu comme le Grand Stade de l'OL, la métropole financera tout de même les accès à hauteur de 6 millions d'euros. Une somme "déjà prévue dans le plan pluriannuel d'investissement", assure Gérard Collomb.
"On espère que l'académie sera opérationnelle pour septembre 2018. Pour l'Arena, on espère qu'elle sera prête à l'horizon 2019", tablent les dirigeants de l'Asvel, extrêmement motivés et visiblement optimistes.