La veille de leur fuite de République dominicaine, la rédaction de Lyon Capitale avait eu au téléphone Sabine Fauret, la femme de Pascal Fauret, l’un des deux pilotes de l’affaire dite “Air cocaïne”.
Interrogée vendredi soir par la rédaction de Lyon Capitale, Sabine Fauret n’a pas évoqué le projet d’évasion. Était-elle au courant des tractations en cours ?
Encore sous le choc de la condamnation de son mari à vingt ans de prison par la justice dominicaine, Sabine Fauret dénonçait alors “l’inaction” du ministère des Affaires étrangères.
“Dès le début, Bruno et Pascal auraient pu être rapatriés en France”
“J’ai bien senti que nous n’avions pas le soutien de l’État français. Quand il vous arrive ce genre de catastrophe, vous vous sentez bien seul. Dès le début, Bruno Odos et Pascal [Fauret, son mari] auraient pu être rapatriés en France. Les diplomates auraient pu faire valoir les conventions internationales, notamment une jurisprudence de 2011 où des pilotes américains avaient pu rentrer chez eux grâce à l’action de leur pays”, nous expliquait Sabine Fauret vendredi.
Récemment reçue par des membres du cabinet de Laurent Fabius, Sabine Fauret n’espérait pas grand-chose : “Leurs propos ont été très clairs : ils ne bougeront pas tant que le jugement ne sera pas définitif [un appel était en cours, le jugement devait avoir lieu début 2016]. Une demande d’extradition était envisageable mais ce n’était même pas sûr…”, ajoutait l’épouse du pilote.
Solidarité entre pilotes
Celle qui a aujourd’hui retrouvé son mari expliquait vendredi que le principal soutien, dans cette épreuve, était le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). “Pratiquement toutes les semaines, lorsqu’un pilote atterrissait en République dominicaine, il rendait visite en prison à Bruno et Pascal, afin de les soutenir moralement ou de leur apporter un peu de nourriture. Il y avait une grande solidarité”, concluait Sabine Fauret, lors de notre conversation téléphonique.