Décines : le braquage d’un dépôt Chronopost devant la justice

En mars 2010, 7 malfaiteurs dévalisaient un centre de stockage de la société Chronopost à Décines en violentant le personnel. Le procès de deux des braqueurs présumés s’est ouvert hier devant la cour d’assises du Rhône.

Palais des 24 Colonnes, jeudi 21 janvier, 9h30. Yohan Greco, 28 ans, condamné à 18 ans de réclusion criminelle en avril dernier pour le braquage de la bijouterie Loubet (Lyon 2e) en 2010 s’installe dans le box des accusés. Le jeune homme fringant et son coaccusé, Nasser Troudi dit "Nass", comparaissent pour vol avec armes en bande organisée.

Le 29 mars 2010 à 5h05, deux agents de la société Securitas affectés à la surveillance du dépôt Chronopost de Décines sont neutralisés à l’arme de poing par des hommes encagoulés et déterminés. Les sept malfaiteurs, visiblement bien renseignés sur la sécurisation des lieux, contraignent un employé à désactiver les alarmes et à les conduire à la “chambre forte” où sont stockés les colis “sensibles”, contenant les biens de grande valeur.

Un butin évalué à 2 068 065 euros

En moins de quinze minutes, 498 colis seront chargés dans leurs véhicules par les braqueurs, aidés de l’employé tétanisé. Montres (Guess, Festina etc.), chèques-cadeaux (Accord et Natixis entre autres) mais aussi des téléphones portables seront dérobés, pour un montant de 2 068 065 euros !

Les malfaiteurs prendront alors la fuite à bord des véhicules volés, qui seront retrouvés par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) totalement carbonisés.

La présence des accusés sur les lieux n’est pas démontrée

Placés en garde à vue puis mis en examen, Greco et "Nass" ont toujours nié avoir participé au braquage. Selon leurs avocats, l’étude des “fadettes” téléphoniques de leurs clients et leur présence supposée à bord de véhicules volés ne permet pas de déduire leur participation au braquage.

À vrai dire, aucune empreinte n’a été laissée par les sept malfaiteurs, qui étaient tous gantés et encagoulés. La vidéosurveillance de l’entrepôt dévalisé n'a, elle non plus, rien donné. Debout à l’audience, l’avocat général souligne, visiblement embêté : "Ils n’ont laissé aucune trace !"

Greco et "Nass" ont-ils réellement participé au braquage ? Leur procès, qui doit durer cinq jours, pourra peut-être le démontrer. Ils encourent l’un et l’autre de trente années de réclusion criminelle à la perpétuité.

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