Le JDD a eu accès au fichier ministériel des islamistes radicaux surveillés par la police, qui compte 15000 noms. Et le département du Rhône en compte plus de 300.
Le Journal du dimanche brosse ce jour le portrait des personnes recensées par les services de renseignement pour radicalisation, qui figurent dans le méconnu Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Une base créée en 2015, qui liste les islamistes radicaux signalés et suivis en France, et qui compte déjà environ 15000 noms. 4000 d'entre eux sont suivis de très près, car susceptibles de passer à l'action terroriste.
Les plus jeunes auraient 15 ans en moyenne
Sur la carte de France, même si aucun territoire n'est épargné, les foyers de radicalisation se trouvent dans les zones urbaines denses, anciens bassins industriels et terres traditionnelles d'immigration. Outre l'Île-de-France, le Rhône figure dans le top 4 des départements les plus touchés (plus de 300 personnes signalées et suivies), avec les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, et le Nord.
Alimenté notamment par le Centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR), qui reçoit beaucoup d'appels de mères de famille angoissées et pour moitié des appels de familles qui ne sont pas de culture musulmane, le fichier montre que 13% des personnes signalées sont des mineurs, dont une majorité de filles. Les plus jeunes radicalisés auraient en moyenne autour de 15 ans, "comme en témoigne la récente série d'interpellations d'adolescents en contact (via la messagerie Telegram) avec le djihadiste Rachid Kassim, un jeune Roannais soupçonné d'avoir téléguidé depuis la zone irako-syrienne plusieurs attaques récentes perpétrées en France". Le "coeur de cible" demeure toutefois les garçons de 18 à 25 ans issus des quartiers périphériques des grandes villes.