La ville de Bron se situe en milieu de classement dans notre palmarès de bonne gestion. Les efforts pour réduire la dette sont appréciés mais la municipalité rencontre quelques difficultés à investir.
La ville de Bron est créditée d’une note de 5,8/10 dans notre palmarès de bonne gestion. Un résultat juste au-dessus de la moyenne qui s’explique en partie par des dépenses de fonctionnement plutôt élevées (1 014 euros par habitant) et des impôts qui n’ont pu être maintenus à un niveau bas (510 euros par habitant). « Dans le classement des villes du Grand Lyon, Bron se présente comme un élève médiocre. La ville a beaucoup trop augmenté les impôts durant le dernier mandat. C’est la troisième plus forte augmentation, après Saint-Priest et Vaulx-en-Velin », grince Elisabeth Brissy-Queyranne, tête de liste du groupe « A Bron, tout nous rassemble » pour les municipales.
La ville affiche par ailleurs d’excellents résultats concernant la dette. La maire sortante, Annie Guillemot, se félicite d’être parvenue à réduire l’endettement de 29 millions en 2003 à seulement 17,2 millions en 2013. Une performance qui mérite d’être soulignée puisque les villes de même strate présentent en moyenne des chiffres deux fois supérieurs. « Cela a notamment été permis par le fait que nous n’avons jamais contracté le moindre emprunt toxique, précise la maire. J’ai toujours été très méfiante avec ces taux qui fluctuent ».
Des dépenses en équipement en forte baisse
Les principales critiques adressées à l’équipe municipale se concentrent autour de la question de l’investissement. Les dépenses en équipement de la ville sont les plus faibles du Grand Lyon (177 euros par habitant) et ont largement reculé depuis 2007. Yann Compan, candidat UMP pour les élections, regrette que la ville n’ait pas débloqué suffisamment de fonds durant le dernier mandat : « Il y a de gros besoins à Bron. Hormis la médiathèque, qui a coûté une fortune, rien n’a été fait. La ville doit investir dans les équipements sportifs mais aussi et surtout dans la sécurité ». « Les dépenses d’investissement s’effondrent puisqu’elles ont baissé de 30 %, renchérit Elisabeth Brissy-Queyranne. Les priorités sont la rénovation du patrimoine des écoles, qui a été délaissé, et la sécurité, avec l’installation d’un système de vidéosurveillance et le doublement des effectifs de la police municipale ». La maire se défend : « J’ai honoré tous les engagements que j’ai pris. Et si nos chiffres d’investissements sont en baisse, c’est parce que certains projets ont été financés grâce à des subventions et n’entrent donc pas en compte dans les budgets de la ville. Concernant la sécurité, doubler les effectifs municipaux n’aurait aucun effet sur la délinquance puisque c’est la police nationale qui agit pour le maintien de l’ordre public. »
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Le budget de Bron à la loupe
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Méthodologie
Nous avons pris les chiffres des comptes administratifs 2007 et 2012 de la commune pour calculer les évolutions. Pour obtenir la note générale de bonne gestion, nous avons établi une moyenne selon 6 critères* :
- les dépenses réelles de fonctionnement par habitant
- le produit des impositions directes par habitant
- les dépenses d'équipement brut par habitant (= les investissements)
- l'encours de la dette par habitant
- les dépenses de personnel / dépenses générales
- l’encours de la dette / recettes réelles de fonctionnement
A titre d'exemple, chaque habitant de Bron doit 368 € pour rembourser la dette et rapporte à la ville 510 € au titre des taxes et impôts locaux.
Tous les critères n'apparaissent pas par souci de compréhension des tableaux. Les résultats complets des 12 principales villes de l’agglomération sont disponibles dans le numéro de janvier 2014 de Lyon Capitale. Nous avons choisi de confronter ces chiffres à ceux de Saint-Priest, Caluire-et-Cuire et Rillieux-la-Pape, en gardant Lyon comme ville-témoin.