L’édile de Décines va gérer l’arrivée du Grand Stade dont elle ne voulait pas, promettant de rencontrer bientôt Jean-Michel Aulas. Elle va demander au Sytral et au Grand Lyon le métro dans sa ville, maîtriser l’urbanisme et augmenter les effectifs de la police municipale.
Avait-elle seulement imaginé devenir maire quand elle s'est lancée, voici quelques mois, dans la bataille des municipales ? Comme Alexandre Vincendet à Rillieux ou Gilles Gascon à Saint-Priest, Laurence Fautra n'était pas favorite. Cette mère de deux enfants, volleyeuse le week-end, dirigeait une entreprise qu'elle avait créée. Depuis samedi, elle est à la tête de Décines. "Je suis une compétitrice. Quand je joue, je n'aime pas perdre", dit-elle cependant.
Elle va devoir gérer le stade
Cette sarkozyste de 48 ans, touchée par le leadership et le dynamisme de l'ancien président, est vraiment entrée en politique en 2008, numéro deux de la liste anti-stade de Sandy Sagnard (sans étiquette). Appuyée par le député Meunier, Michel Forissier, maire de Meyzieu, et Mohamed Rabehi, le leader local de l'UMP, elle a été propulsée tête de liste UMP pour ces municipales. "Je l'ai tout de suite trouvée dans le coup", juge Philippe Meunier. "Je l'ai découverte dans cette campagne, pugnace, déterminée", nous a confié Jérôme Sturla, bon perdant. "Ce n'est pas une personnalité clivante. Elle a pris dans sa liste des personnes issues de la communauté des gens du voyage", complète Michel Forissier.
Et pourtant, durant la campagne, Laurence Fautra a endossé une ligne anti-stade que n'avait pas épousée le parti de droite en 2008. Alors que le chantier est en plein développement, elle s'inquiète du stationnement sauvage les soirs de match, "comme à Gerland". Elle "veut des compensations", en particulier des emplois pour les jeunes Décinois et le reversement de la taxe spectacle, collectée par l'OL, à la commune. Elle a aussi promis un peu vite un métro, qu'elle va avoir du mal à arracher au Grand Lyon et au Sytral. Pour le reste, son programme est tout trouvé, conforme aux autres maires de droite : stabilisation fiscale, hausse des effectifs de la police municipale, modération immobilière pour ne pas accentuer la densité de la ville. Elle s'interroge sur le téléphérique promis par l'ancien maire. "Je préfère rénover des écoles, tranche-t-elle. Nous ne sommes pas une station de ski."