SÉRIE (2e circ./14) – Dans le cadre de la campagne des législatives, les candidats du Rhône répondent au questionnaire envoyé par Lyon Capitale : quelles propositions de lois voteront-ils s'ils sont élus à l'Assemblée nationale ? Lesquelles soumettront-ils eux-mêmes au Parlement ? Christophe Limousin nous répond. Il est le candidat du Mouvement pour la France dans la 2e circonscription du Rhône (Lyon 1er, 4e, parties des 4e et 9e).
Lyon Capitale : Êtes vous pour ou contre le mariage homosexuel ? Et l'adoption par des couples homosexuels ?
Je suis contre les deux.
La proposition n°31 de François Hollande disait ceci : "J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels".
Il faut déjà savoir que cette proposition ne repose sur aucun fondement juridique. En effet, l’idée de conférer des droits substantiels aux personnes homosexuelles n’exprime rien de plus qu’un abus de langage, car aucun droit substantiel n’est conféré aux individus sur le critère de l’orientation sexuelle.
La catégorie juridique des personnes homosexuelles n’existe pas, pas plus d’ailleurs que celle des personnes hétérosexuelles.
Le droit positif ne considère que l’identité sexuelle, donnée objective, à savoir le fait d’être un homme ou une femme.
Il s’agit donc d’une confusion dans le projet socialiste que Sylviane Agacinski dénonce : "On semble ne pas remarquer que la revendication du mariage homosexuel ou de l’homoparentalité n’a pu se formuler qu’à partir de la construction ou de la fiction de sujet de droits qui n’ont jamais existé : les hétérosexuels".
C’est en posant comme donnée réelle cette close illusoire de sujets que la question de l’égalité des droits entre "homosexuels" et "hétérosexuels" a pu se poser.
Il s’agit donc bien d’une fiction. Car ce n’est pas la sexualité des individus qui a fondé le mariage ni la parenté, mais d’abord le sexe, c'est-à-dire la distinction anthropologique des hommes et des femmes.
Par conséquent, le droit français et les droits européens en général ne se fondent jamais sur l’orientation sexuelle des personnes. C’est pourquoi cette revendication est sans objet.
Le mariage n’a pas pour raison d’être de donner un statut au couple. Mais il offre un cadre protecteur à la famille. Cette spécificité du mariage fondée sur sa dimension familiale a encore été réaffirmée par le Conseil Constitutionnel dans sa décision du 29/07/2011.
Sécurité pour la famille car les relations familiales sont ainsi soustraites aux aléas de la volonté et bénéficient des garanties légales, au cours du mariage, comme au moment de sa dissolution.
Êtes vous pour ou contre la surtaxe Hollande de 75% pour les revenus au delà d'un million d'euros annuel ? Souhaitez-vous créer des exceptions pour certaines professions (sportifs, artistes…) ?
Non, il faut être cohérent. On ne peut pas faire fuir tous les capitaux de notre pays et encore moins accorder des passe-droits …
Souhaitez-vous une intervention de l'État pour limiter la hausse du prix de l'essence ?
Non, mais pour encadrer les bénéfices des grandes entreprises comme TOTAL et continuer à les inciter à être raisonnables. Je pense qu’il faut encadrer le partage de ces bénéfices. L’Etat doit plutôt aider moraliser la gestion de ces entreprises. Si l’Etat doit intervenir, il doit le faire en baissant les taxes.
Pensez-vous qu'il faille réduire l'immigration légale en France ?
Oui, sans forcément l’arrêter, ce qui est d’ailleurs impossible. Je suis pour la coopération entre les pays, cela passe également par le fait que la France peut et doit partager ses richesses y compris intellectuelles avec les étudiants étrangers.
Il faut également savoir prendre en compte les personnes persécutées dans leur pays et pouvoir les accueillir. Je pense, en particulier, aux chrétiens d’Orient pour qui la France peut et doit être une terre d’accueil (exemple non exhaustif).
Êtes vous pour imposer un écart maximum de 1 à 20 dans la rémunération des salariés des entreprises publiques ? Des entreprises privées ?
Non.
Êtes vous pour ou contre le droit de vote des étrangers aux élections locales ?
Contre, la citoyenneté doit rester liée à la nationalité. Les Français doivent décider pour eux-mêmes de leur avenir.
Pensez-vous qu'il faille conserver Hadopi ? Si non, par quoi souhaitez vous la remplacer ?
La question pose aussi celle de la liberté fondamentale des citoyens. De plus Hadopi était appliquée sans preuve formelle et a pour source les acteurs privés travaillant pour les industries de divertissement qui ne sont pas à plaindre.
Ceci étant si la loi est loin d’être parfaite, je ne vois pas quoi proposer de mieux, et encore moins une pseudo-licence. Donc à défaut, je pense qu’il vaut mieux se pencher sur un renforcement de cette loi plutôt qu’une abrogation.
Êtes-vous pour ou contre une aide publique à la construction de mosquées ?
Contre. Le financement doit rester à la charge des responsables nationaux musulmans et des fidèles sans apport étranger, et encadré par la législation française.
Êtes vous pour ou contre le retour à la semaine de 5 jours à l'école ? Si oui, préférez-vous que la nouvelle matinée de classe soit le mercredi ou le samedi ?
Pourquoi pas si la nouvelle matinée reste le mercredi et non le samedi.
Êtes vous pour ou contre l'encadrement des loyers ?
Contre.
Êtes vous pour ou contre l’énergie nucléaire ?
Le choix du nucléaire est certes imparfait, mais il nous permet aujourd'hui de ne pas dépendre des énergies fossiles (charbon, pétrole, et gaz) qui ont le triple inconvénient d'être des ressources à la fois épuisables, chères et surtout très nocives pour notre environnement.
Le nucléaire garantit à la France un taux d’indépendance énergétique de 50 % et assure 78 % de notre consommation d’électricité. Il nous permet également d’avoir une électricité 40% moins chère que la moyenne des autres pays européens, ce qui bénéficie au pouvoir d’achat des Français et à la compétitivité de nos entreprises.
Dans la période de difficulté budgétaire que nous connaissons, ce choix est donc nettement plus judicieux que celui de l'énergie éolienne par exemple, particulièrement chère, mais aussi destructrice de nos paysages et de notre qualité de vie en zone rurale.
Êtes-vous pour la légalisation de l’usage de cannabis ?
Contre, cela reste une drogue et il y a de fort risque d’addiction. Il en va de la santé publique.
Êtes vous pour ou contre la réalisation des projets autoroutiers qui concernent l’agglomération : A45, COL, TOP ?
Etant habitant de la Presqu’île, je ne peux qu’être pour un désengorgement du tunnel de Fourvière. Il permettra un certain allègement du centre-ville. Mais aussi une cohérence urbaine plus importante avec le TOP.
Quels sont vos engagements personnels en matière de cumul des mandats ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?
Je suis contre le cumul des mandats mais pas forcément pour une loi. Il faut en appeler à la responsabilité des politiques. Disons qu’un député peut avoir un ancrage local comme conseiller municipal mais sans délégation par exemple.
Quels sont vos engagements personnels en matière de transparence sur les rémunérations et les conflits d’intérêts des élus ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?
Il faut moraliser en effet ce système. Je suis pour la publication plus large des actions des élus à l’assemblée ainsi qu’une totale transparence de l’investissement des indemnités qui leur sont versées.
Quels sont vos engagements personnels en matière de temps de présence à l’Assemblée nationale ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?
Non, mais je suis pour la diffusion de classement en terme de travail et de présence à l’assemblée. Ainsi que sur la présence et l’investissement des élus dans les commissions.
Je serai un député présent comme il se doit. Le député est élu pour le législatif. Mon engagement est d’assumer totalement et pleinement ce rôle.
Quelles propositions de loi envisagez-vous de faire à l'assemblée nationale si vous êtes élu(e) ?
1 - L’inscription sur la constitution que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme.
2 – Annexer la loi de 2002.02 rénovant l’action sociale et médico-social sur le cahier des charges aux structures d’insertion. Inscrire dans le processus d’insertion la nécessité d’un accompagnement clinique afin d’étayer le projet de la personne en situation d’insertion.
3 – Généraliser le référendum d’initiative populaire.
4 – Abroger la réforme des collectivités territoriales.