L’Insee vient de publier les évolutions démographiques sur la période 2008-2013, avec une croissance particulièrement dynamique, mais centrée sur les grandes agglomérations, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Seconde région la plus peuplée de l'Hexagone, derrière l'Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes abritait 7 757 600 habitants au 1er janvier 2013, soit près d'un Français sur huit (12,2%). Surtout, la croissance démographique y est soutenue et constante, la région se classant troisième des plus dynamiques en la matière.
Un modèle démographique équilibré...
Avec 298 500 habitants supplémentaires sur la période 2008-2013, la région a accueilli en moyenne 59 700 arrivants par an, soit l'équivalent de la population de Chambéry. Un rythme de croissance de 0,8% par an, supérieur à la moyenne nationale (0,5%).
Ce solde positif s'appuie aussi bien sur le levier naturel que migratoire – avec un léger bémol pour ce dernier, qui ne progresse plus. Dans toutes les autres régions, le solde migratoire se détériore.
... avec d’importantes disparités géographiques
Si la croissance démographique est relativement forte dans notre région, elle est cependant très inégale. Et ce sont évidemment les territoires urbains et périurbains, les grandes métropoles à leur proue, qui drainent le plus de population, accentuant le phénomène d'étalement urbain.
La population croît plus vite "dans les couronnes périurbaines et communes multipolarisées des grands pôles urbains", selon les chiffres de l'Insee (1,2% contre 0,8% en moyenne régionale).
Une région d’urbains et de périurbains
"Les couronnes des grands pôles urbains des vallées du Rhône et de la Saône, du sillon alpin et du bassin franco-genevois" sont tout particulièrement concernées. Championne régionale, la couronne de la ville frontalière d'Annemasse a vu sa population progresser de 2,5%. Elle est suivie par celle d'une autre commune savoyarde, Annecy, avec 1,9 %. La croissance démographique des couronnes de Bourg-en-Bresse (+1,7%), Romans-sur-Isère (+1,5%), Mâcon (+1,4%) et Lyon (+1,3%) est également supérieure à la moyenne régionale.
Lyon, 2e ville la plus attractive de France
Les villes participent également de manière directe au dynamisme démographique de la région. L'Insee note "un renforcement du rythme de croissance des grands pôles urbains", qui ont accueilli 31 200 habitants par an entre 2008 et 2013, soit 11 000 de plus que sur la période précédente (1999-2008). Principalement soutenue par l'excédent migratoire des grandes villes, cette croissance contribue pour 52 % à celle de la région, contre 36 % auparavant.
Forte de son potentiel d'attractivité, la ville de Lyon se classe deuxième des villes de plus de 200 000 âmes en terme de dynamisme démographique, derrière Montpellier. Quant à la métropole de Lyon, elle "concentre 22 % de la hausse de population régionale, avec un rythme annuel de croissance de 1,0 %, soit près de 13 000 personnes supplémentaires", indique l'Insee.
Le déficit rural s’accentue
À l'opposé, les petites communes rurales souffrent d'un déficit démographique inquiétant. Du fait du vieillissement de la population, le solde naturel négatif leur a fait perdre 500 personnes chaque année entre 2008 et 2013, quand elles en gagnaient 700 sur la période précédente.
Auvergne-Rhône-Alpes ne penche pas vers le rural. La taille moyenne des villes (1 855 habitants) est plus importante qu'au niveau national. Plus marquant, alors que 54 % des communes françaises comptent moins de 500 habitants, elles ne sont que 43 dans ce cas dans notre région. "C’est dans les massifs de la Drôme, le sud de l’Isère et la partie régionale du massif Central que se concentrent ces petites communes", précise l'Insee.