Nouveau défenseur de la politique de François Hollande, organisateur de la contre-offensive contre les frondeurs et promoteur du modèle lyonnais, Gérard Collomb peut-il rentrer au Gouvernement ? En tout cas, le maire de Lyon ne balaye pas cette possibilité et affirme même ne pas fermer la porte. À condition, toutefois, de lui laisser faire la métropole en parallèle.
"Je ne ferme pas la porte à une entrée au Gouvernement". Voilà ce qu’affirmait ce lundi midi Gérard Collomb, à l’heure où Manuel Valls vient d’être chargé par le président de la République de former une nouvelle équipe exécutive.
Le sénateur-maire de Lyon pourrait-il faire son entrée au Gouvernement ? Sur le papier, l’idée n’est pas saugrenue. Gérard Collomb n’a de cesse de vanter son modèle lyonnais, une réussite qui contraste avec les séries de déroutes et revers au niveau national. L’élu ne manque pas une occasion de mettre en avant son orthodoxie en matière budgétaire. Le bilan de Gérard Collomb sur la gestion des finances de la Ville est même "une référence", comme le confiait Najat Vallaud-Belkacem à Lyon Capitale en juillet dernier.
"Jusqu’à présent je n’avais pas vu qu’on avait besoin des compétences du maire de Lyon. Mais je n’ai pas reçu de coup de téléphone !", blague ce lundi midi Gérard Collomb. "Si le modèle lyonnais peut être repris au niveau national, j’en serai content. Le modèle public-privé permet d’avoir une agglomération forte", appuie l’édile lyonnais, longtemps baron isolé, qui se fait de plus en plus audible.
"Tenir bon face aux frondeurs"
Depuis plusieurs mois, la voie social-réformiste, en rupture avec la gauche radicale et la social-démocratie traditionnelle, qu’il tente de creuser dans le paysage de la gauche semble drainer de plus en plus d’avis positifs, face aux échecs successifs du Gouvernement. "Son téléphone sonne plus qu’avant. Certes, ce n’est pas l’Elysée qui l’appelle, mais il a gagné en image. Des sénateurs, des députés le consultent sur tel ou tel sujet", rapporte un proche du maire.
Et Gérard Collomb qui, il y a quelques mois encore, ne manquait aucune occasion d’égratigner, griffer voire tacler l‘exécutif Ayrault, se pose maintenant en défenseur de la politique Hollande dans sa version Valls. "Hollande doit tenir bon face aux frondeurs", a-t-il même affirmé dans une interview au Parisien. Le maire de Lyon mène la contre-offensive face aux critiques venant de la gauche qui visent la politique de François Hollande. Ce mardi, à quelques jours des universités d’été de La Rochelle, Gérard Collomb réunira à Lyon les parlementaires réformateurs pour faire barrage aux frondeurs.
Métropole
Oui mais voilà, il y a un point sur lequel Gérard Collomb n’est pas prêt à lâcher de lest : le cumul des mandats. Le sénateur-maire s’est toujours érigé contre la loi s’y opposant. "Ministre pourquoi pas, mais si je puis rester maire de Lyon car, s’il fallait choisir entre les deux, même pour un très beau ministère, ma réponse serait Lyon. C’est là qu’est mon cœur", affirmait-il en janvier 2011, répondant à nos confrères du Progrès. Aujourd’hui, alors qu’une nomination à Paris se fait presque palpable, Gérard Collomb ne balaye plus aussi franchement qu’avant la possibilité de monter à Paris. Pourrait-il ravaler ses revendications ? François Rebsamen, qui menait la même bataille en faveur du cumul, a finalement lâché son siège de premier magistrat à Dijon, en avril dernier, après avoir été nommé au poste de ministre du Travail.
Mais Gérard Collomb a quelque chose en plus : la métropole. Et il ne veut pas la lâcher. Pour rien. "On est en train de créer des métropoles partout en France sur l’exemple lyonnais. Cela permet de créer de la croissance et participe au redressement productif", appuie le maire de Lyon. Entrer au Gouvernement ? Pourquoi pas. Mais uniquement si on le laisse faire la métropole en parallèle. "Je ne sais pas si entrer au Gouvernement est une chance", raille un adjoint socialiste qui précise : "Indépendamment de la question du cumul des mandats, il est en phase avec la ligne de l’exécutif. Mais Gérard Collomb n'ira pas se fourvoyer dans un gouvernement sans avoir la possibilité de faire des choses". Le maire de Lyon se dit en tout cas "prêt à aider". D’humeur blagueuse, l’édile prévoit que ce mardi, parmi les réformateurs qui se réuniront à Lyon, "il y aura quelques futurs ministres".
Devenir ministre tout en conservant la métropole ! et pourquoi pas rester sénateur en étant ministre ! face à ce genre de comportement il est temps d'avancer sur le non cumul des mandats.
la vérité, ministre d'un gouvernement même en sursit permet de conserver à postériori de nombreux avantages, à comparer avec celui, maire de Lyon, un mandat assuré jusqu'en 2020