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Collomb pense qu'Aubry a gagné à Lyon grâce aux écolos et aux communistes

Le maire de Lyon estime que les supporters de la maire de Lille sont aussi ceux d'Eva Joly. Avec le même risque en cas de succès : une campagne "qui ne décolle pas". Les centristes craignent que la désignation de Martine Aubry dimanche prochain n'ouvre la voie à une réélection de Nicolas Sarkozy.

Dimanche soir, c'était un peu la soupe à la grimace chez les pro-Hollande. Dans l'agglomération, Lyon est avec Bron la seule ville où Martine Aubry arrive en tête du premier tour de la primaire socialiste. Elle devance le champion du maire de 1,6 point. Dans le 1er arrondissement, elle lui met même plus de 15 points dans la vue. Joli succès pour Nathalie Perrin-Gilbert, la maire d'arrondissement, soutien de la Lilloise. Mais ce mardi matin, lors d'une conférence de presse, Gérard Collomb ne paraissait pas plus décontenancé que ça. Pour lui, "c'est le même phénomène dans toutes les grandes villes" : Martine Aubry y devance à chaque fois François Hollande. C'est oublier un peu vite que Marseille a préféré le député de Corrèze et qu'à Paris, Bertrand Delanoë avait soutenu la fille de Jacques Delors.

Gérard Collomb voit dans ce résultat la patte de militants non socialistes, écologistes, communistes ou venus du Front de Gauche. "On leur a donné a possibilité de voter, ils l'ont prise", décrypte-t-il. Selon lui, "ce sont des électeurs qui ont voté deux fois : Eva Joly à la primaire écologiste et Martine Aubry à celle du PS". Une version des faits qui lui permet de prévenir ses camarades : "je ne vois pas une dynamique extrême chez les écologistes". Et d'enfoncer le clou : la campagne de Joly "ne décolle pas". Comprendre : ce sera pareil pour Martine Aubry si elle est désignée.

"On y va !"

Les supporters de François Hollande passent la démultipliée. Leur parole est libérée. Questionnée sur le fait de savoir si Martine Aubry ne serait pas un Sarkozy de gauche, Martine Roure, fairplay, oppose un hochement négatif de tête. "C'est une femme respectable", dira-t-elle plus tard. Mais Collomb opine. Evoquant le président actuel, il observe que "son idéologie est venue se fracasser sur la réalité. Je ne voudrais pas que les mêmes choses arrivent symétriquement. Le mur de la réalité arrive très vite". Alors que la campagne de François Hollande dans le Rhône se résumait jusqu'alors en une opération de promotion des primaires, cette fois, ils entendent bien supporter leur leader. Ils refusaient le tractage ? Dans les heures qui viennent, les militants vont le faire 180 000 fois, déposant dans toutes les boites aux lettres accessibles que compte Lyon une lettre du maire. "On y va !", ordonne Martine Roure. Ce mercredi à 17h15, Gérard Collomb et les principaux élus supportant François Hollande vont descendre la rue de la République.

Collomb à Hollande : "reste sur ta ligne"

Le maire de Lyon martèle son credo : François Hollande mènera "une politique qui nous ressemble". C'est cette ligne réformiste qui l'a fait gagner en 2001, alors même que deux autres listes de premier tour l'enjoignaient à infléchir son programme. Il s'y était refusé. "Ce sont des tripatouillages que les Français n'aiment pas". Et de rappeler que le dernier maire socialiste de Lyon était Jean-Victor Augagneur, premier magistrat de la ville entre 1900 et 1905. Si le PS devait revenir à sa doxa socialiste, Gérard Collomb imagine déjà "des jeunes socialistes" courir encore après la victoire "jusqu'à la maison de retraite". Il a donc dit à François Hollande : "reste sur ta ligne".

Lors de cette conférence de presse, des figures du centre-gauche ont agité le chiffon rouge. Le radical Thierry Braillard relève que Martine Aubry est entourée de deux figures hostiles à la construction européenne, Benoit Hamon et Henri Emmanuelli, "qui ont voté non au traité constitutionnel". Le centriste Thomas Rudigoz assure que "des anciens UDF ont voté Hollande et Valls". Si Martine Aubry venait à être désignée, "ils ne voteront pas pour un candidat socialiste à la présidentielle". A ses côtés, l'ex-centriste Gilles Vesco perçoit un "risque d'accident avec Marine Aubry, c'est-à-dire d'avoir encore Nicolas Sarkozy au pouvoir".

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