Gérard Collomb
Gérard Collomb © Tim Douet

Deuxième mandature Collomb : l'heure des comptes

S’ils sont un peu moins bons qu’en 2011, les comptes administratifs de la Ville de Lyon restent bons. De quoi satisfaire Gérard Collomb, qui a détaillé sa méthode ce lundi. Détails et explications en images.

Gérard Collomb

Gérard Collomb © Tim Douet

Ce lundi matin, dans les salons de l’hôtel de ville, Gérard Collomb n’était pas peu fier de présenter à la presse les comptes administratifs 2012 de la Ville. “Avec tous ces ponts, nous avons cherché une date où le maximum d’entre vous pourrait être là. Avec des comptes d’une telle qualité, ça aurait été dommage que vous n’en profitiez pas”, a badiné l’édile en introduction. Il faut dire qu’il s’agit du dernier bilan de Gérard Collomb pour ce mandat. Quasiment une sorte de bilan de la gestion de la ville. “Les comptes administratifs 2012 sont globalement bons. Ils montrent que notre modèle reste toujours extrêmement performant et porte toujours ses fruits.” Une gestion rigoureuse, un endettement maîtrisé, un fort taux d’investissement et une capacité d’autofinancement importante, ce sont les points que Gérard Collomb avait à cœur de défendre pour ce bilan qui, s’il est un peu moins bon qu’en 2011, semble plutôt stable, sans réel écueil.

110 millions d'investissements par an

Malgré une baisse des dotations de l’État de 2,5 millions d’euros, une conjoncture économique plutôt morose et un recul des droits de mutation de 2 millions d’euros, l’épargne reste à un niveau élevé à Lyon”, souligne le maire, qui s’appuie sur l’autofinancement de 75 % des investissements de la Ville en 2012. Sur ce second mandat, environ 110 millions d’euros ont été investis chaque année “contre 70 à 80 dans des villes comparables”, précise le maire.

La montée en puissance de notre plan se fait clairement sentir dans les chiffres”, a-t-il martelé.

Pourtant, entre 2011 et 2012, la dette a augmenté. Mais faiblement, d’environ 6 millions d’euros, soit moins de 2 %. “Aujourd’hui, le niveau de notre endettement est le même qu’en 1999. S’il avait suivi celui du pays, il aurait déjà doublé”, affirme Gérard Collomb. Il faut dire que la dette par Lyonnais s’élève à 711 euros, contre 1 200 euros par habitant en moyenne en France.

"Faire attention les prochaines années"

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©Tim Douet

Pour Gérard Collomb, la gestion “serrée” et “carrée” de la Ville permet d’avoir aujourd’hui tous les indicateurs au vert. Entre 2006 et 2012, l’épargne brute de la Ville a grimpé de 63 à 93 millions d’euros, tandis que sur la même période la dette est passée de 423 à 346 millions d’euros. Parallèlement, la capacité de désendettement passait de 5,6 à 3,7 ans.

Mais, sans se montrer pessimiste, le maire de Lyon ne cache pas que les temps à venir seront plus “compliqués”. Il voit, sur cette fin de mandat, un “effet ciseau” qui se produit “plus tard mais plus fort” qu’à la fin du mandat précédent, notamment appuyé par la baisse des dotations de l’État. Celles-ci devraient se réduire de 3,8 millions d’euros en 2014 et de 7,5 millions d’euros en 2015. À cela, l’édile ajoute la dotation grandissante au Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC). Si, en 2012, elle avait grevé le budget de la Ville de 700 000 euros, en 2016 cette somme devrait avoisiner 4,4 millions d’euros. “Il faudra bien faire attention à ce que nous allons faire dans les prochaines années”, avertit l’élu.

"C'est assez simple de gérer une ville"

Gérard Collomb a même livré sa méthode. “Au début du mandat, on procède à une augmentation indolore des taux et des impôts. Plus les années passent, plus l’investissement monte en puissance, et plus la consommation augmente avec l’argent engrangé. Si, au début du mandat, les marges de manœuvre sont importantes, au fur et à mesure elles se réduisent”, explique le maire, qui se livrera même un peu plus tard à ce petit commentaire : “C’est assez simple de gérer une ville. Enfin, ça demande de la détermination, un peu comme gérer un pays.” Quant à savoir s’il compte appliquer la même stratégie s’il est réélu en 2014, c’est-à-dire augmenter de nouveau les impôts en début de mandat, le maire répond qu’il n’envisage pas de changer une technique qui fonctionne : “Oui, on se donnera effectivement une marge d’investissement.” D’ici là, il y a encore un peu de temps – et d’autres événements, comme la présentation des comptes administratifs du Grand Lyon, mais là encore Gérard Collomb ne s’en fait pas puisque, selon lui, “ils sont aussi bons, voire peut-être meilleurs”.

Dépenses de fonctionnement

Autre enseignement, quasiment tous les secteurs de dépenses réelles de fonctionnement, qui s’élèvent à 532,3 millions d’euros, ont modérément augmenté, à l’exception des frais financiers qui ont diminué. La masse salariale (57 % des dépenses) a été alourdie de 32,7 équivalents temps plein en 2012. De leur côté, les dépenses relatives aux subventions de personnes ont progressé de 5,3 % en un an à la suite de l’ouverture de 355 places de crèche de structure associative ou crèches d’entreprise. De son côté, la ligne de dépenses réservée aux frais financiers s’est allégée du fait de la réduction des taux d’intérêt et du fort désendettement amorcé en 2010 et 2011.

Pôles de dépenses

À la première place des missions de dépense, on retrouve la culture, puis l’éducation, l’enfance, les solidarités et les espaces publics.

Dépenses d'équipement

La politique d'équipement fonctionne à plein selon Gérard Collomb et Richard Brumm. En 2012, 35 millions d'euros ont été consacrés à la culture et au patrimoine avec notamment les travaux de la Basilique de Fourvière, la fontaine des Jacobins et les subventions d'équipement à l'Opéra de Lyon. Côté sport 20 millions d'euros ont été investis (Halle d'athlétisme Stéphane Diagana, Centre nautique du Rhône, ...). Les aménagements de la rue Garibaldi et des rives de Saône et autres dépenses liées aux espaces publics ont également entraîné une dépense de 23 millions d'euros.

Recettes de fonctionnement

Si les dépenses augmentent très modérément, les recettes, elles, sont stables (+0,7 %). La hausse des apports de la fiscalité directe (taxes foncière et d’habitation) compense juste la perte de dotations de l’État. “L’augmentation des recettes liées à la fiscalité directe est principalement liée au développement des bases [c’est-à-dire au nombre de logements créés, NdlR]”, s’est défendu le maire. “En cinq ans, la taxe d’habitation a augmenté de 45 euros quand la taxe foncière gagnait 53 euros en moyenne”, précise l’adjoint aux finances Richard Brumm. “24 euros par an, on est bien loin des chiffres fantaisistes avancés parfois par l’opposition”, a immédiatement commenté Gérard Collomb. Le maire a également comparé avec plaisir sa ville avec d'autres. Avec 17,23, la ville affiche un taux de taxe foncière en 2012, largement plus faible que Nice 23,12 ; Nantes 27,51ou Montpellier 31,18. Constat similaire du point de vue de la taxe d'habitation : 21,37 à Lyon, contre 22,49 à Montpellier ou 27,23 à Marseille. Seul Nice fait mieux 21,33.

En revanche, en 2012, la fiscalité indirecte en a pris un coup en fondant de près de 2 %. Les droits de mutation, qui représentaient une manne de 31,3 millions d’euros en 2011, n’ont rapporté que 29,1 % en 2012.

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