Baisse des dotations de l’État, crise économique : les recettes de fonctionnement sont presque à l’arrêt dans l’agglomération. Faudra-t-il augmenter les impôts ? La question a été au centre du débat d’orientation budgétaire de lundi soir au Grand Lyon.
Le Grand Lyon n'est pas "un îlot protégé". Jacky Darne, le vice-président aux finances, va passer la main l'an prochain à la communauté urbaine. Son successeur n'aura pas une tâche aussi facile, et l'élu a préparé les esprits à des comptes plus serrés. Lundi soir, lors du débat d'orientation budgétaire pour 2014, il a annoncé un budget qui serait en repli à 2,25 milliards d'euros (contre 2,32 en 2013). Il a notamment expliqué s'attendre à des dotations de l'État en berne. Le manque à gagner pour le Grand Lyon serait de 20 millions l'an prochain, dont près de 13 millions de diminution de dotations proprement dite, et une hausse de 3 millions du fonds de péréquation (à destination d'intercommunalités plus pauvres). Celui-ci devrait passer à 12,7 millions en 2017.
Malgré la crise, des recettes fiscales en hausse
La crise affecte les comptes de la communauté urbaine, même si les recettes fiscales resteront encore bien orientées en 2014. La taxe d'habitation rapporterait ainsi 3,13 % de plus qu'en 2013, grâce à un nombre d'habitants qui croît. La cotisation foncière des entreprises et la cotisation sur la valeur ajoutée, qui ont remplacé la taxe professionnelle, devraient progresser de 4,3 % et de 6,6 %. "Rhône-Alpes en général et l'agglomération en particulier s'en sortent mieux", a souligné le vice-président aux finances.
Au total, les recettes de fonctionnement progresseraient de 0,31 % – un chiffre médiocre au regard des évolutions annoncées lors des précédents débats d'orientation budgétaire : +3,7 % en 2012, +2,4 % en 2013.
Côté dépenses, elles fléchiraient de 0,15 %, en dépit d'une augmentation de 2,5 % des charges de personnel. "Le budget 2014 tient à un fil en matière de dépenses de fonctionnement", a averti Yves Fournel (Gaec).
Gare à l’effet ciseau !
Recettes affectées par la crise, dépenses de fonctionnement en hausse, maintien d'un fort niveau d'investissement : l'opposition a agité un effet ciseau qui mettrait dans le rouge les comptes du Grand Lyon. Baptiste Dumas a aussi pointé la "dot" qui sera versée chaque année au nouveau conseil général, entre 97 et 100 millions d'euros. Il entrevoit "deux issues" pour l'exécutif actuel : soit accroître les emprunts, soit augmenter la pression fiscale. Lui plaide pour "une baisse du train de vie" de la collectivité.
Dans sa réponse, Jacky Darne a opéré un plaidoyer pour "une stratégie de développement de l'agglomération" qui crée de la richesse, plutôt qu'une hausse mécanique des taux d'imposition. "La fiscalité a moins augmenté sous Collomb que sous Barre et Noir", a relativisé Christian Barthélémy (Objectif Lyon Metapolis). Gérard Collomb s'est engagé à "ne pas augmenter trop les impôts". Il devrait préciser sa pensée lors du vote du budget, début 2014.
Près de 2,7 milliards d'euros auront été investis entre 2008 et 2014 dans l'agglomération lyonnaise. Lors du débat d'orientation budgétaire pour 2014, les crédits de paiement qui correspondent aux sommes effectivement engagées durant l'année passeraient de 749 millions en 2013 à 619 millions en 2014. Les autorisations de programme, qui prévoient les investissements futurs, augmenteraient en revanche de 450 à 510 millions. Selon Jacky Darne, près d'un milliard d'euros d'investissements sont déjà programmés pour les années à venir, ce qui restreint d'autant la capacité d'action du futur président de la métropole. |
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Nous pourrions également construire un autre grand stade au sud de Lyon et un autre musée semblable à la confluence au nord , juste histoire de gréver un peu plus les budgets , mais ceci c'est APRÈS les élections que la douleur sera ressentie, faisons confiance, ils dépensent puis ajustent par l’impôt.