Grand Stade, Hôtel-Dieu : Les Lyonnais disent non à Collomb

SONDAGE. Selon une enquête Opinion Way pour Lyon Capitale, les Lyonnais s’opposent aux principaux projets de Gérard Collomb. Riche d’enseignements, le sondage confirme aussi que la droite a besoin de se trouver un candidat.

Gérard Collomb a des rêves que les Lyonnais n’ont pas. Pour le maire de Lyon, sa ville ne brille pas assez. Elle a besoin de davantage de lustre et de prestige. Après un mandat marqué par les berges du Rhône, Vélo’v et le Confluent, on retiendra sans doute du second deux grands projets : le Grand Stade à Décines et la transformation en palace de l’Hôtel-Dieu, dans un bâtiment qui aura été pendant plus d’un millénaire la maison des pauvres et de l’excellence médicale. Que se passerait-il si Gérard Collomb appelait les Lyonnais à décider par référendum de l’avenir de ces deux projets ? Le sondage réalisé par Opinion Way pour Lyon Capitale confirme que le maire n’a pas convaincu : 64% des habitants du Grand Lyon estiment qu’il n’est pas justifié d’investir 180 millions d’euros d’argent public pour desservir l’OL Land de Décines, et que l’agrandissement de Gerland aurait dû être privilégié. 82% des sondés lui demandent d’entendre l’appel du cardinal Barbarin à intégrer un reste d’humanisme et de santé à son plan de réhabilitation de l’Hôtel-Dieu.

Sur ces deux projets, Collomb est jusqu’à présent resté sourd aux opposants et aux milliers de pétitionnaires. C’est l’apanage des grands hommes d’être parfois visionnaires quand leur peuple ne l’est pas. De voir plus loin. Plus grand. Gérard Collomb rêve d’un destin présidentiel auquel les Lyonnais ont pourtant du mal à adhérer (71% ne pensent pas que leur maire ferait un bon président de la République). À trop faire confiance à sa seule intelligence et à ses seules convictions nées de sa grande connaissance de la ville, à s’entourer de collaborateurs flatteurs dont plus aucun ne sait lui résister, ou même lui apporter la contradiction, le maire de Lyon prend un risque : celui de s’obstiner dans de mauvaises voies. Un ancien maire de Lyon, Louis Pradel, avait lui aussi ses certitudes. Il était convaincu que l’avenir de la ville passait par l’automobile et le béton. Quelques intrépides menés par Régis Neyret et soutenus par Malraux, ont réussi à sauver le Vieux-Lyon que, dans sa folie civilisatrice, le maire voulait en partie raser pour y faire passer un boulevard urbain. 30 ans après, les Lyonnais, eux, continuent à se demander si un jour on parviendra à faire “sauter Perrache”, le grand projet de Pradel dont il disait qu’elle serait “[sa] Part-Dieu de l’an 2000”.

Collomb fera-t-il le choix de s’obstiner ? Si tel est le cas, souhaitons alors qu’il réussisse. Que le Grand Stade ne devienne pas un gouffre plombant durablement les finances de la ville. Et que le “carré d’or” de l’Hôtel-Dieu ne s’achève pas dans un fiasco semblable à celui de la reconversion du quartier Grôlée.

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