Jules Joassard
© Tim Douet

Hamon-Mélenchon : un "refus réversible" pour Jules Joassard

L'hypothèse d'un accord entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en vue du premier tour de l'élection présidentielle semble s'éloigner ces derniers jours. Dans le Rhône, les soutiens du candidats PS en appellent désormais aux électeurs mélenchonistes.

Si le week-end écoulé a marqué le ralliement de Yannick Jadot à Benoît Hamon, il a aussi scellé les divergences du candidat PS et de Jean-Luc Mélenchon. N'étant parvenus à s'entendre sur les termes d'un accord potentiel, tous deux maintiennent leur candidature respective à l'élection présidentielle.

Responsable de la campagne de Benoît Hamon dans le Rhône, Jules Joassard reconnaît que l'espoir d'alliance des gauches portait "une dynamique plus que prometteuse si on additionne les intentions de vote". Si bien que l'idée semble ne pas avoir été complètement abandonnée. Après l'échec des négociations avec leur chef de file, le camp Hamon en appelle désormais aux électeurs mélenchonistes. La stratégie affichée par Jules Joassard étant de les détourner de leur candidat pour imposer à ce dernier la nécéssité d'un accord.

"Nous avons longtemps appelé à lui, maintenant seuls les électeurs peuvent le faire changer d'avis, glisse Jules Joassard, Jean-Luc n'est pas un imbécile". "Je continue de penser ce refus réversible, lâche le soutien de Benoit Hamon, surtout si parmi les électeurs qui placent Mélenchon à 10%, 3% ou 4% se détournent". Le candidat de la France insoumise est donné à 11,5% des intentions de vote par le sondage en temps réel Ifop-Fiducial pour Sud Radio, contre 13,5% pour celui du PS.

L'obstacle El Khomri

Pour l'heure, cette absence d'accord entre les partisans de la France insoumise et ceux du PS, ne semble pas inquiéter les soutiens lyonnais de Jean-Luc Mélenchon. "Nous allons nous concentrer sur notre programme, sur notre campagne, sur notre projet, martèle ainsi Elliott Aubin, évoquant "le fruit d'un travail de plusieurs mois alimenté par des milliers de contributions".

"Mélenchon a ouvert des portes à Benoît Hamon, avec des conditions qui étaient cohérentes", rétorque Elliott Aubin à ceux qui évoquent l'intransigeance de son candidat dans la négociation. "Il ne voyait pas comment supprimer la loi El Khomri tout en l'investissant pour les législatives, justifie-t-il, arguant que le candidat de la France insoumise aurait bien du mal à travailler avec "une députée à laquelle nous étions opposés pendant cinq ans". Et de conclure que "Benoit Hamon n'a pas la capacité de faire le ménage au sein du PS". Concernant la ministre du travail, dont les militants socialistes ont validé de justesse l'investitutre dans la 18e circonscription de Paris en décembre, Jules Joassard répond qu'elle ne sera pas forcément la candidate de Hamon sur ce territoire.

La rassemblement de "la grande famille de gauche", que beaucoup appellent de leur voeux et dont Benoît Hamon constituerait le "trait-d'union" sera visiblement difficile à réaliser. Reste que Jules Joassard se veut optimiste et pense Jean-Luc Mélenchon "capable de changer d'objectif de guerre en cours de bataille, d'autant que l'on a vu que les gauches pas si irréconciliables que cela". "Et on voit bien que rose, rouge, vert, c'est majoritaire", glisse-t-il. Tentant de décrypter la stratégie du candidat de la France insoumise, Jules Joassard avance que l'objectif de Mélenchon serait de terminer devant le candidat PS au premier tour pour "imposer sa recomposition de la gauche". "Mais je pense, contrairement à lui, que la reconstruction sera plus forte et plus porteuse si elle se fait sur une victoire que sur les ruines d'une défaite", ajoute le soutien de Benoît Hamon.

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Alexandre Devecchio
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