La "bourde" de Collomb qui compromet le secret-défense

Dans une interview sue Europe 1, Gérard Collomb a donné l'origine d'une information échangée entre services de renseignement. "Une bourde" selon l'entourage d’Emmanuel Macron, qui n'est pas la première du ministre de l'Intérieur.

Lore d’une interview sur Europe 1, Gérard Collomb "a brisé un tabou de la loi du renseignement en évoquant l’échange d’informations entre services secrets", rapporte Le Monde. Le ministre de l'Intérieur a déclaré à propos de 39 décisions d’assignation à résidence prononcées sur de simples soupçons et sans l’intervention d’un juge "qu’en général, ce sont des personnes pour lesquelles on a eu des renseignements de services étrangers ; donc on ne peut pas les judiciariser tout de suite". L'ancien maire de Lyon a confié par la suite que "le renseignement belge" était une source du ministère de l’Intérieur pour certaines de ces assignations. "Le ministre brisait, en quelques mots, un tabou absolu du monde du renseignement connu sous le nom de règle du tiers", écrit le quotidien. Une règle du tiers qui permet l'échange d'information entre services secrets de différents pays et qui ne fonctionne que dans un commun accord de ne jamais mentionner le pays d'origine d'une information. Un conseiller d'Emmanuel Macron a qualifié la sortie du ministre de "bourde", selon le journal du soir.

Pas une première pour Gérard Collomb

Ce n'est pas la première fois que Gérard Collomb met à mal le secret défense. En mai dernier, à peine nommé ministre de l'Intérieur, il avait "désespéré" les services britanniques en dévoilant des éléments de l'enquête sur le parcours de du terroriste de l'attentat de Manchester. Des éléments que les policiers britanniques souhaitaient garder sous silence. "L'irritation [des services secrets britanniques] aurait tourné au désespoir après les propos de Gérard Collomb", écrivait le journal The Guardian qui expliquait déjà à l'époque que "l'une des règles de base du partage d'informations entre services de renseignement était que les autres agences ne divulguent pas ces informations (…) Dans le passé, ces secrets étaient généralement respectés".

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