Laurent Wauquiez a annoncé ajouter un budget régional de 2,5 millions d’euros au projet porté par la Fondation Fourvière pour réaménager et réhabiliter les abords de la basilique. Au total, le coût du “nouvel élan pour Fourvière” est évalué entre 18 et 20 millions d’euros et comprend un financement de 4 millions d’euros de la part du diocèse de Lyon.
Casques de chantier vissés sur la tête, Laurent Wauquiez et le cardinal Barbarin ont visité ensemble ce lundi le chantier de la maison des chapelains de Notre-Dame-de-Fourvière, construite il y a un peu moins de 150 ans, en 1870. L'objectif de cette visite n'était pas seulement de s'assurer que les travaux suivaient leurs cours, mais d'annoncer à la presse que la région Auvergne-Rhône-Alpes devient "le premier financeur public" du projet de réaménagement et de réhabilitation des abords de la basilique de Fourvière, sans que ce budget ait toutefois été soumis au vote en assemblée plénière du conseil.
Si Gérard Collomb, pour la ville et la métropole de Lyon, a donné un accord de principe pour que les deux collectivités participent au financement du projet et que des discussions pour la participation de l’État sont en cours, Laurent Wauquiez se positionne d'abord en espérant "que cela entraîne derrière toutes les collectivités locales". Sur le budget total compris entre 18 et 20 millions d'euros, les chiffres évoqués pour l'instant par la fondation Fourvière sont l'apport de 2,5 millions par la région, d'environ 1 million par la ville de Lyon, de 1,5 million par l’État ainsi que des mécènes, d'autres collectivités comme la métropole de Lyon ou le département, ainsi que la participation du diocèse et de la fondation Fourvière.
“Ce que la région finance, ce n’est pas un sanctuaire spirituel mais un site touristique et patrimonial”
Le président du conseil régional et le primat des Gaules ont tous deux rappelé que le site de Fourvière accueillait chaque année 2,5 millions de visiteurs, ce qui en fait le site le plus touristique de l'ensemble de la région. L'extérieur n'est "pas à la hauteur de ce que mérite le site", a estimé Laurent Wauquiez, avant d’annoncer que la région financerait entièrement le projet de "sons et lumière" pour mettre en valeur les façades de la basilique. "Avec le travail sur la lumière, on arrive à faire découvrir l'âme d'un lieu et son architecture de façon beaucoup plus subtile", a déclaré M. Wauquiez, sans référence aucune au savoir-faire lyonnais en la matière, mais en prenant plutôt l'exemple des cathédrales de Reims et de Chartres.
Interrogé par Lyon Capitale sur son refus de financer l'Institut de civilisation musulmane au motif que des pays étrangers pourraient venir s’immiscer dans son fonctionnement futur, Laurent Wauquiez répond que le financement des travaux autour de Fourvière se concentre sur la dimension du tourisme et du patrimoine. "Nous sommes très clairement sur deux choses ultra différentes. Ici, ce que la région finance, ce n'est pas un sanctuaire spirituel, mais un site touristique et patrimonial. Notre financement est concentré uniquement sur cette dimension. Dans le cadre de l'Institut de civilisation musulmane, nous sommes sur la construction d'un bâtiment nouveau et qui n'a rien d'historique, donc ce n'est pas du tout la même approche. L'entretien du patrimoine de la région est dans notre vocation, et c'est d'ailleurs sur ce budget que cela émargera et pas sur autre chose."
Un passage au Puy-en-Velay en contrepartie ?
Laurent Wauquiez justifie également l'engagement financier de la région par le fait que le coût de fonctionnement, une fois les travaux du “nouvel élan pour Fourvière” terminés, sera garanti : "Le site fonctionne avec énormément de bénévoles, très impliqués, c'est aussi une garantie. C'est ce qui fait que nous sommes complètement dans l'approche de la région qui consiste à accompagner fortement l'investissement et ensuite d'avoir des sites qui arrivent à fonctionner à travers leurs succès."
En contrepartie du financement, Laurent Wauquiez attend la valorisation des autres sites régionaux et le fait que "la basilique joue ensuite ce jeu de porte d'entrée pour inciter à la découverte de l'ensemble d'Auvergne-Rhône-Alpes. Notre pays, notre région, a besoin de se réapproprier son histoire", a-t-il affirmé. Le président du conseil régional n'a pas non plus manqué de citer son fief du Puy-en-Velay, évoquant "un réseau de grands sites qui passe par Notre-Dame-du-Puy sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle".
Le renouvellement d’une équipe qui soit “vraiment missionnaire”
Le cardinal Barbarin a tenu à rappeler la spécificité lyonnaise qui consiste à ce que le diocèse soit un partenaire. "L'évêque de Lyon a la charge de nommer une équipe, un recteur, des chapelains, et de faire en sorte que le culte soit rendu, que la vie spirituelle soit nourrie, aussi dans un partenariat qui est peut-être assez unique et qui n'existe pas, par exemple, ni à Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille ni à Montmartre à Paris. Le diocèse peut participer financièrement donc il le fait avec joie. J'assume très clairement cette responsabilité, car Fourvière est une maison extrêmement aimée de tous les catholiques de Lyon", a déclaré l'archevêque, après avoir insisté sur le fait "que soient accueillis tous ceux qui viennent : les touristes ou les pèlerins, une gamme très variée de gens qui doivent être respectés, honorés et enrichis de leur passage. Ils viennent pour des raisons qui sont les leurs : moment de détente, découverte historique, découverte de la ville ou pour un véritable cheminement spirituel, on doit les servir et aider à ce progrès et à cette avancée".
Avant de conclure, le cardinal Barbarin a évoqué la nécessité de veiller, d'ici à la fin des travaux, au renouvellement d'une équipe "qui soit vraiment missionnaire, qui soit vraiment nommée, disons à l'accueil des pèlerins, pour tous ceux qui passent ici". En pleine campagne électorale, le timing de l'annonce de Laurent Wauquiez n'est pas innocent et révèle sa volonté, dans le sillage de François Fillon, de représenter une droite dont la religion catholique est assumée. En s'éclipsant rapidement après les discours, le cardinal Barbarin s'est évité les questions des journalistes sur le sens de cette visite aux côtés d'un poids lourd du parti Les Républicains à quelques semaines du premier tour de la présidentielle. Le cardinal ne souhaitait sans doute pas non plus s'exprimer sur de nouvelles affaires de pédophilie au sein de l'Eglise, révélées hier sur le site Mediapart, et sur l'enquête de Cash Investigation diffusée ce mardi soir à propos de l'affaire Preynat, déclenchée il y a près d'un an.
“Ce que la région finance, ce n’est pas QU'un sanctuaire spirituel mais AUSSI un site touristique et patrimonial” manque ls mots en majuscules, sinon allez dire la messe ailleurs.
Eh oui depuis que le Conseil d'Etat a fait de la loi de séparation une coquille vide l'argent coule à flots au profit des cultes et pour tous les prétextes.Donc au total 4 millions d'€ d'argent public!Combien de repas gratuits pour les cantines scolaires? Ou combien de journées de vacances pour les enfants de familles défavorisées ? On peut multiplier les exmples d'un autre usage de l'argent public! Tiens au fait la rue de la Répubique est de plus en plus lépreuse , pas d'argent ? Honte à ces élus qui trahissent leurs mandats! Honte à Barbarin qui accepte ce détournement d'argent publici au détriment de la solidarité ...