Le 13 septembre dernier, le président du Sytral est venu régler ses comptes publiquement avec le maire de Genas, prenant à témoin les habitants. Récit.
Ce fut l'invité surprise de la soirée. Le 13 septembre, Bernard Rivalta a improvisé un coup d'éclat. Le maire UMP de Genas, Daniel Valero, tenait une réunion publique avec les habitants. Il avait à coeur d'exposer aux habitants les raisons de son choix en faveur d'un syndicat piloté par le Département.
La journée avait commencé pour l'élu par une entrevue avec le préfet. Celui-ci se voulait rassurant : oui Genas pourrait intégrer le Sytral sans adhérer au pôle métropolitain. Une condition qui avait pourtant été posée par Bernard Rivalta et par Gérard Collomb, bien décidés à intégrer à leur pôle l'aéroport de St-Exupéry qui est sur le territoire de la communauté de communes de l'Est lyonnais.
Sur le coup Daniel Valero (photo ci-contre) doute. Les discussions avec le Département sont bien avancées, et il compte justement en rendre compte le soir même à sa population. Il appelle Michel Forissier, 1er vice-président du conseil général, pour savoir s'il est courant. "Les choses vont-elles se débloquer avec le Sytral ?", demande en substance le maire de Genas. "On n'en est pas là", répond le maire de Meyzieu, surpris. L'horloge tourne. il faudra avoir les idées au clair quand il s'agira de les exposer aux habitants.
"Comme si on était à l'époque médiévale"
Ce jour-là, la salle se remplit. Environ 200 personnes veulent savoir si leur bus va continuer à fonctionner l'an prochain. Le maire commence à faire des présentations sur rétroprojecteur quand Bernard Rivalta pénètre dans la salle et se place au premier rang. Il est invité par les socialistes de Genas, à défaut de l'être par les organisateurs de la soirée. "Je lui ai tendu le micro" raconte Daniel Valero.
Le président du Sytral couvre d'invectives les élus qui lui font face. Réagissant aux propositions du Département, il assène : "encore faut-il que l'on accepte de mettre des arrêts dans le Grand Lyon…" Une nouvelle menace ? Bernard Rivalta avait déjà envisagé publiquement d'interdire aux bus l'entrée dans le territoire de l'agglomération. "Comme si on était à l'époque médiévale", s'insurge Agata Poirot, habitante. "Ce sont des propos de comptoir qui ne sont pas sérieux, relativise aujourd'hui Michel Forissier qui le connait bien (photo ci-contre). On ne peut pas prendre en otage les usagers du service public".
Le Département propose deux lignes dans sa zone industrielle, une 3e vers St-Exupéry, et une 4e vers Lea, offrant une correspondance vers la Part-Dieu. L'une d'elles conduirait aux 7 Chemins (traversés prochainement par T2) et peut-être jusqu'à Grange Blanche. Par ailleurs, la commune serait le terminus d'une ligne menant à Collombier et St-Bonnet. Les parties les plus isolées se verraient proposer un transport à la demande. Le service devrait être opérationnel en septembre 2012.