Au niveau national, plus d'un million de français sont allés voter à la mi-journée. En ce début d'après-midi à Lyon, les bureaux de vote sont encore pleins et les files d'attente toujours au rendez-vous.
"Tout ce que je peux dire, c'est qu'on ne touche pas terre depuis ce matin" déclare un assesseur d'un bureau de vote du 6 ème arrondissement, juste avant de remonter la file d'attente des électeurs pour changer de poste et tenir la caisse. Au milieu de la file, un militant accueille les électeurs : "vous avez votre carte ? Où est ce que votez d'habitude ? Votre adresse ? Mettez-vous sur cette file." Quelques rues plus loin, dans le bureau de vote de l'école maternelle Jean Racine, même chose, la file d'attente est d'une vingtaine de minutes et les militants qui organisent l'élection semblent en plein marathon. L'épouse du maire du 6ème arrondissement préside ce bureau de vote et prend quelques minutes entre les "à voter" qui s'enchaînent. "Dans ce bureau, des délégués de chacun des candidats tournent dans les salles. À la fin de la journée, lorsque j'annoncerai le résultat du dépouillement de ces bureaux, les autres assesseurs pourront contester ce chiffre s'ils ne sont pas d'accord. Au minimum, il faut trois assesseurs par bureau de vote. Ici, nous sommes huit pour l'organisation et nous essayons de tourner dans les postes" explique-t-elle avant de reprendre ses tâches. Malgré l'attente, l'organisation semble fonctionner dans ce bureau, malgré les petits problèmes survenus dans la matinée.
Des noms absents des listes électorales
Une votante du quatrième arrondissement raconte : "tout le monde était énervé et il y avait une sensation d’amateurisme et de mauvaise organisation. Des gens ont attendu pendant 45 minutes dans une file pour finalement s'apercevoir que leurs noms n'étaient pas sur les listes électorales. Sur les deux files d'attente, nous n'avions pas d'explication pour savoir vers laquelle nous diriger. Beaucoup se sont découragés et ont abandonné car personne ne savait donner des instructions claires. J'ai eu de la chance, ils ont trouvé mon nom sur la liste, mais je n'y croyais plus car tous les gens devant moi ont été refoulés". Le député LR Patrice Verchère, chargé de l'organisation de la primaire dans le Rhône, s'est aperçu avec surprise qu'il n'était pas inscrit sur les listes. Quand certains évoquent un bug informatique sur la répartition des bureaux de vote, d'autres évoquent un problème avec les noms commençant par la lettre "V". "Quelqu'un du parti Les Républicains a dit que lorsque le nom d'une personne ne se trouvait pas dans la liste, il fallait de noter à la main" s'insurge une électrice du 4ème, qui assistera ensuite à un débat interne au sein du bureau de vote. Confrontée à la même situation dans le 6ème arrondissement, la présidente des bureaux de vote de l'école Jean Racine précise : "l'instruction pour pallier au problème est qu'il faut inscrire les noms des votants manuellement seulement s'ils ont leur carte d'électeur et que leur adresse correspond à la zone". À 19 heures, tous les bureaux de vote fermeront leurs portes pour procéder au dépouillement et dévoiler les scores des sept candidats de la primaire de la droite et du centre : Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé, François Fillon, Jean-François Copé, Bruno Le Maire, Nicolas Sarkozy et Jean-Frédéric Poisson.