Les députés ont étudié la nuit dernière le projet de loi sur la prolongation de l'état d'urgence, ce qui a donné lieu à de nombreuses passes d'armes entre la majorité et l'opposition, dont une entre le Premier ministre Manuel Valls et Laurent Wauquiez.
Il était plus de 2h30 du matin dans la nuit de mardi à mercredi lorsque Laurent Wauquiez a eu un vif échange avec Manuel Valls lors du vote du projet de loi sur la prolongation de l’état d’urgence. Laurent Wauquiez a défendu un amendement sur l'enfermement des personnes fichées S. Une proposition qu'il avait déjà lancée, sans succès, après les attentats du 13 novembre.
"La vraie différence entre vous et nous, c'est que vous, vous invoquez les libertés personnelles des terroristes. Nous, nous disons : il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la République", a lancé Laurent Wauquiez au Premier ministre.
Ce dernier a répliqué de façon virulente en décrivant le président du conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes comme un "opportuniste" : "La notion même de suspect a entraîné notre pays, a des moments donnés dans son histoire, au cours de ces deux derniers siècles dans le pire. Et s’il y a, monsieur Wauquiez, quelque chose qui nous sépare, c’est cette différence fondamentale de la démocratie et de la République. Et je ne me laisserai jamais entraîner, par un opportuniste, dans cette voie-là".
Ce n'est pas la première fois que les deux hommes s'invectivent au sein de l'hémicycle. Le 6 juillet dernier, lors de la 2e lecture de la loi Travail, le Premier ministre avait taclé gratuitement Laurent Wauquiez en ironisant durant une réponse à Christian Jacob : "Même monsieur Wauquiez est là, c’est dire que c’est un moment important". Une saillie qui n’avait pas vraiment fait sourire le numéro 2 du parti Les Républicains .