Ce mercredi 27 septembre 2017, les gouvernements français et italien se réuniront à Lyon, dans le cadre du 34e sommet entre les deux pays. L'occasion pour le Président de la République Emmanuel Macron et le président du Conseil des ministres de la République italienne Paolo Gentiloni d'évoquer plusieurs sujets majeurs entre les deux pays : la ligne Lyon-Turin et les chantiers STX de Saint-Nazaire.
La liaison avec Turin intéresse tout particulièrement les rhodaniens depuis les déclarations d'Élisabeth Borne, la ministre des Transports, qui a déclaré en juin que le projet était mis “en pause”. Des propos qui allaient dans le sens du rapport publié le 29 août 2016 par la Cour des comptes, qui jugeait le Lyon-Turin : “hors de portée budgétaire et préoccupant pour l'équilibre futur des finances publiques”. Ses déclarations ne signent pas non plus l'arrêt de mort du projet puisque la ministre avait précisé : “On fait une pause, on réexamine les orientations en termes de mobilité, on réexamine les dépenses et les ressources pour ne plus faire de promesses pas financées, et avoir des ressources cohérentes avec les promesses qu’on a faites.” De son côté Emmanuel Macron avait écrit sur Twitter : “On ne peut pas promettre des aéroports et lignes de TGV à la France entière. La loi associera à chaque projet son financement”.
Lyon-Turin, les Italiens inquiets
De quoi semer le doute dans ce dossier qui suscite des inquiétudes de l'autre côté des Alpes : “Je n’imagine pas que cette “pause” soit une remise en cause de la décision de construire ce tunnel, alors qu’il existe un traité entre les deux pays, ratifié par les parlements nationaux”, a déclaré au journal Le Monde Mario Virano, directeur général de Tunnel euralpin Lyon-Turin (TELT). “L'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée, est source de peurs et de frustrations potentielles sur le dossier Lyon-Turin entre l'Italie et la France”, écrit le journal Italien La Stampa avant de poursuivre : “Les rôles ont été inversés : jusqu'à présent, l'Italie a été considérée comme le maillon faible, en raison de comptes fragiles. Maintenant, c'est la nouvelle France macroniste qui réfléchit sur ce qu'il faut faire”.
Bras de fer sur les chantiers STX de Saint-Nazaire
Les deux dirigeants échangeront aussi sur les chantiers STX de Saint-Nazaire. Le gouvernement a choisi d'engager un bras de fer avec les Italiens de STX pour conserver la majorité dans les chantiers navals de Saint-Nazaire. Un nouvel accord capitalistique permettant aux deux parties “de sortir par le haut”, sera annoncé ce mercredi à Lyon, à l'occasion du sommet franco-italien, rapporte le journal Les Echos. Un dossier extrêmement important pour Emmanuel Macron. La première sortie du président de la République après son élection fut d'ailleurs consacrée à la visite des chantiers de la ville de Loire-Atlantique. Selon Reuters, “un accord lors du sommet franco-italien du 27 septembre sur l'épineux dossier des chantiers navals de STX permettrait d'alléger les pressions sur Vivendi concernant ses participations dans les groupes italiens Telecom Italia et Mediaset, selon une source au fait du dossier”. Depuis le bras de fer engagé par les Français les Italiens ont remis en cause certains investissements français dans leur pays.
Séquence sécurité jeudi avec Gérard Collomb
D'un point de vue franco-français, Emmanuel Macron prolongera son séjour à Lyon d’une demi-journée ce jeudi pour une séquence consacrée à la sécurité en plein débat sur la loi antiterroriste portée par Gérard Collomb à l'Assemblée nationale. Dès 9 heures, les deux hommes débuteront par un temps d'échange avec les patrouilles de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), de la brigade fluviale, de la police municipale de Lyon et Sentinelle. Puis à 10h45, ils assisteront à une manœuvre de détection cynophile de substance explosive. À 12h15 le président de la République prononcera un discours à l’hôtel de police de Montluc avant un repas dans la cantine de l'ancienne prison. Il quittera Lyon aux alentours de 14h45.