Du local dans les assiettes et des aides à l’embauche pour les TPE… Ces promesses figurent dans le programme du Front national pour les élections régionales des 6 et 13 décembre. Sont-elles réalisables, démago, voire déjà faites ? Lyon Capitale a vérifié en fonction des compétences du conseil régional, qui n’autorisent pas une grande liberté d’action. Fact-checking.
La préférence régionale dans les assiettes
L’idée – Aider l’agriculture locale en fournissant les cantines des lycées avec des produits locaux.
Le FN a fait l’expérience dans les villes conquises en 1995 de l’impossibilité d’appliquer la préférence nationale. Le parti de Marine Le Pen rectifie le tir dans les communes gagnées en 2014 et conditionne la réalisation de cette promesse de toujours à une victoire à la présidentielle. C’est donc la préférence régionale qu’agite Christophe Boudot et elle prend la forme d’aliments.
Sans objectifs chiffrés, le candidat FN annonce vouloir favoriser l’approvisionnement des cantines des lycées prises en charge par la région par des produits locaux. Une mesure qui existe en fait déjà : les produits locaux représentent 40 % des aliments servis chaque jour aux lycéens.
10 000 euros d’aide par entreprise pour un CDI
L’idée – Verser 10 000 euros, sous forme d’exonération de charges sociales, pour chaque très petite entreprise (TPE) qui signera un CDI.
“Nous créerons un chèque-emploi TPE. Un volant de 3 000 à 5 000 postes pourrait être libéré rapidement auprès de TPE qui n’osent pas embaucher à cause des normes importantes, du droit du travail qui est trop pesant, si la région aide les entreprises pour un montant de 10 000 euros sous forme d’exonération de charges”, développe Christophe Boudot.
Pour lui, il ne s’agit aucunement d’un emploi aidé. C’était pourtant la réaction, sur le site Internet du FN, d’Antoine Mellies, tête de liste FN en Ardèche, à l’annonce par Manuel Valls d’un plan d’aide aux PME et TPE sous la forme de 4 000 euros d’exonération de charges fiscales lors de la signature d’un CDI : “L’octroi d’une prime temporaire de 4 000 euros pour l’embauche d’un premier salarié s’apparente (...) à une généralisation des contrats aidés dont l’incidence à long terme sur l’emploi sera très limitée. (...) Les mesures proposées par le Premier ministre ne faciliteront donc l’embauche que pour les entreprises ayant déjà prévu de le faire dans les conditions préalables ; en aucun cas pour celles dont l’activité est ralentie par un climat économique et juridique incertain”, écrivait le fondateur du collectif Audace.
Christophe Boudot escompte financer cette mesure par la suppression d’aide aux grandes entreprises. Mais sa proposition se heurte à un frein de taille : un conseil régional ne peut en aucun cas décider d’exonérer une entreprise de charges fiscales. Seul l’État a cette prérogative.
RIRE le Fn défend le local mais propose Antoine Mellies en tête de liste en Ardèche alors qu'il vit à Lyon et ne connaît pas du tout le territoire ardéchois...la défense de l'enracinement en prend un coup.