Comme nous le suggérions dans notre article du 10 décembre, Jérôme Cahuzac s’est enfin décidé à écrire à l’Union des banques suisses (UBS), afin que celle-ci confirme qu'il n'avait jamais eu de compte ouvert dans ses livres. Si le citoyen renforce (un peu) sa présomption d’innocence, il revient au ministre d’écarter définitivement tout soupçon, en demandant officiellement l’aide de son homologue helvète. Les accords entre nos deux pays le permettent, voilà qui serait vraiment efficace et convaincant, en plein débat sur les exilés fiscaux.
Jusqu'à ce jour, l’entourage de Jérôme Cahuzac expliquait qu'il se refusait à toute démarche car, en tant qu'"homme d'honneur", il considérait qu’il ne lui revenait pas d’apporter les preuves de son innocence. Mais ce dernier a revu sa position car, affirme-t-il désormais sur son blog, il "ne souhaite rien tant que clouer définitivement le bec des calomniateurs".
Le refus "par principe" d’UBS
Face au refus d'UBS, qui évoque "le secret bancaire" et explique assez mollement, dans une lettre qui ne se réfère pas au cas particulier du ministre, ne pas établir, "par principe" de "confirmations négatives", Jérôme Cahuzac assure qu'il "ne compte pas en rester là", et qu'il va engager d'autres démarches judiciaires, sans que l’on sache si c’est le citoyen ou le ministre qui s’exprime avec tant de fougue.
Si, avec cette première démarche a minima, le citoyen Cahuzac a fait une toute petite partie du chemin, c’est désormais au ministre d’entrer en piste, car lui seul pourrait définitivement "clouer le bec des calomniateurs". En effet, à la suite de la réunion du G20 de mars 2009, la France a négocié des accords d’échanges de renseignements en matière fiscale avec des États ou des territoires considérés jusqu’alors comme "non coopératifs", et notamment un accord avec la Suisse. Par conséquent, ledit accord, signé à Berne le 27 août 2009, permet désormais à la France d’obtenir des renseignements de la part des autorités suisses, et ce sans limitation quant à la nature des renseignements visés par la demande.
Lutter contre l’évasion fiscale
Il précise que, dans tous les cas où l’État requérant, et notamment dans le cadre d’une demande d’échange de renseignements de nature bancaire, aura connaissance du nom de l’établissement bancaire détenant le compte du contribuable concerné, il communiquera cette information à l’État requis.
Il suffirait donc au ministre Cahuzac de demander officiellement à son homologue suisse si le citoyen Cahuzac a, oui ou non, détenu un compte à l’UBS. Et le ministre Cahuzac, ayant ainsi largement contribué à innocenter le contribuable Cahuzac, pourrait enfin se consacrer pleinement à sa mission de lutte contre l’évasion fiscale.
Didier Maïsto
Directeur de la publication
Ca c'est de l'humour ai je 'ai bien compris !Lire l'article du jour de MEDIAPART Le compte suisse du ministre du budget Cahuzac : il faut un juge indépendant Par François Bonnet et Dan IsraelLe ministre du budget annonce qu'il va demander à l'UBS d'attester qu'il n'a jamais eu de compte en Suisse, contrairement à ce que nous avons révélé. La banque a déjà fait connaître un refus « de principe ». Au-delà des initiatives d'un ministre devant gérer un intenable conflit d'intérêts, seule une enquête judiciaire indépendante pourra faire la lumière sur une affaire qui vire au scandale gouvernemental.
Cahuzac meilleur pote de Woerth..... un pour tous tous pour un.
Mediapart du jourMediapart est en mesure de révéler plusieurs informations qui montrent que le ministre n’a pas dit la vérité aux plus hautes instances de l’État et se trouve aujourd’hui dans une situation politique intenable. Le détenteur de l’enregistrement dans lequel Jérôme Cahuzac parlait fin 2000 de son compte en Suisse a contacté l’Élysée pour certifier son authenticité. Mediapart en révèle l'identité
../.. Des vérifications fiscales approfondies sont en cours sur le patrimoine du ministre. Ses déclarations d’ISF laissent apparaître de nombreuses anomalies.http://www.mediapart.fr/
les comptes ça se ferme... Et ça ce rouvre ici ou là !
La situation se complique pour Jérôme Cahuzac, judiciairement et politiquement. Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » dans l’affaire du compte suisse du ministre du budget, selon plusieurs sources. Les investigations ont été confiées à la police judiciaire, plus particulièrement à la Division nationale d’investigations financières et fiscales (Dniff), basée à Nanterre dans les Hauts-de-Seine.