Le président du groupe FN au conseil municipal de Clermont-Ferrand (63) a appelé à voter Laurent Wauquiez au second tour des élections régionales pour faire barrage à la gauche. Antoine Rechagneux prend ainsi position contre le candidat FN, Christophe Boudot, qui a pourtant obtenu 25% des suffrages.
Antoine Rechagneux, président du groupe FN au conseil municipal de Clermont-Ferrand, a appelé à voter pour Laurent Wauquiez (LR) ce lundi. Alors même que Christophe Boudot, le candidat régional de son parti, se maintient au second tour après avoir obtenu 25,52% des voix au premier.
Le conseiller municipal clermontois a publié son appel à voter sur sa page Facebook (où il se revendique du Rassemblement Bleu Marine pour Clermont-Ferrand). "Nous n'avons pas réussi notre pari d'arriver en tête dans notre région inique Auvergne-Rhône-Alpes. Comparés aux scores nationaux, les scores de l'Auvergne sont d'ailleurs catastrophiques…", explique-t-il.
Faire barrage à la gauche
Avant de lancer son appel à rallier la candidature du numéro 3 du parti Les Républicains : "Laurent Wauquiez n'est pas un patriote, mais c'est peut-être le seul qui avait clairement pris position pour le "ni-ni" (…) J'appelle donc tous les électeurs qui m'ont fait confiance lors des élections municipales et tous les électeurs d'Auvergne à faire barrage à la gauche et à l'extrême gauche."
Le candidat du FN aux régionales, Christophe Boudot, n'a pas encore réagi à l'appel d'Antoine Rechagneux. La fédération FN du Puy-de-Dôme a publié un communiqué de presse lundi expliquant que "les récentes déclarations de M. Antoine Rechagneux n'engagent que sa propre personne. Nous rappelons que le Front national n'invite en aucun cas à voter au second tour pour une quelconque autre liste. Par ses déclarations, M. Rechagneux prend le risque de s'exclure lui-même définitivement du mouvement, qui lui dénie le droit de s'exprimer au nom du Front national ou du RBM".
Un soutien dénoncé par Queyranne
L'appel à voter Wauquiez n'est pas passé inaperçu à gauche. Jean-Jack Queyranne, bien qu'occupé à négocier avec les communistes et le Rassemblement, a vu passer l'information et il a dénoncé "une droite qui se confond avec l'extrême droite".
Contacté par Lyon Capitale, un candidat centriste sur la liste de Laurent Wauquiez confie : "Il y a une expression en politique : “on choisit ses idées, pas toujours ses soutiens”. Nous ne cherchons pas le soutien de responsables du FN. On respecte leurs électeurs, ils ne sont pas des sous-électeurs. Ce serait marginaliser un quart de la population. Nous sommes dans l'affrontement avec le FN. Je note qu'il fait juste le choix du moins pire. Je préférerais que ce brave homme se mette à soutenir notre point de vue."
La ficelle est tellement grosse, que le grand bourgeois JJQ, allié alimentaire des communistes et écolo gauchos, ne pouvait que se jeter sur l'aubaine. Reste qu'une voix de gauche pèse autant qu'une voix FN et qu'aux dernières nouvelles la Région Nord Pas de Calais s’apprête à devenir la ruine d'un territoire de gauche. La gauche a perdu le monopole de l'exploitation de la misère et le FN s'en pourlèche les babines.
Comme quoi, certains peuvent se montrer pragmatique dans ce parti. WAUQUIEZ est le seul qui peut battre Queyranne. Au 1er tour, on choisit, au second on élimine.