Fin juillet, place Gabriel-Péri, ont fleuri d'étranges grillages verts. Hauts de plus de 2 mètres, ils interdisent l’accès à un espace pourtant vide. Aucune déclaration de travaux n'y est punaisée. Mais, dans l’esprit de la Ville de Lyon, ils ont une utilité cachée : endiguer l’attroupement de Roms.
Fin juillet, devant le McDo et le Casino de la place Gabriel-Péri (Lyon 7e), ont fleuri d'étranges grillages verts. Hauts de plus de deux mètres, les pieds dans des blocs de béton, ils viennent interdire l'accès à un espace pourtant vide. Aucune déclaration de travaux n'y est punaisée. Ils ont cependant, dans l'esprit de la Ville de Lyon, une utilité cachée : endiguer l'attroupement de Roms sur la place. “C'est honteux que nous, une majorité socialiste, en arrivions à simuler des chantiers pour virer des Roms de l'espace public”, peste un conseiller municipal PS.
Dans l'esprit de Myriam Picot, la maire de l'arrondissement, le sens de ces grillages est moins explicite : “Le but, c'est de prévoir le réaménagement de cette place, des travaux que nous pourrons faire. Nous devons faire face à une occupation de l'espace qui gêne les passants, les résidents et les commerçants. Nous avons installé ces grillages pour déterminer si cet emplacement était le bon pour y installer plus tard un ameublement urbain."
Même son de cloche du côté de Jean-Yves Sécheresse, l'adjoint à la sécurité, qui pensait que des travaux avaient quand même eu lieu : "L'idée est de revoir un peu la conception de la place avant de faire un jour une modification en profondeur. De l'extérieur, les gens peuvent trouver la méthode honteuse, mais nous avons reçu une pétition signée par plus de 1 000 personnes nous demandant de solutionner le problème de cette place. La réalité qui pèse sur les commerçants et les habitants du quartier, c'est de la vente à la sauvette, de la prostitution."
Une vieille recette
Depuis trois ans, les cabinets de l'adjoint à la sécurité et du maire de Lyon proposaient cette méthode pour endiguer l'attroupement de Roms place Gabriel-Péri. Une solution rejetée par l'ancien maire d'arrondissement, Jean-Pierre Flaconnèche. "L'équipe d'arrondissement précédente avait toujours refusé, mais la nouvelle équipe a cédé. Je suis gêné par l'hypocrisie. Les gens nous demandent à quoi sert ce chantier. Nous apportons à ce problème de Roms une réponse à la limite de l'intolérance, en chassant une population d'indésirables. Mais s'asseoir sur une place n'est pas un délit. Les habitants peuvent ressentir un sentiment d'insécurité dû à la concentration de personnes sur un petit espace mais, avec ce faux chantier, c'est encore pire. Pourquoi ne les a-t-on pas mis directement à l'intérieur des grillages ? Je ne peux accepter que nous, politiques, nous apportions ce genre de réponse raciste, ciblée contre les Roms de la place Gabriel-Péri", s'emporte un conseiller municipal.
Après un mois d’expérimentation, la mairie d’arrondissement comme Jean-Yves Sécheresse tirent un bilan plutôt négatif du faux chantier, qui devrait être démonté début septembre. "Les grillages n'ont pas vocation à être pérennes. Nous arbitrerons début septembre les aménagements futurs et nous enlèverons les grilles", précise Myriam Picot. La municipalité réfléchit donc désormais à de nouvelles solutions. Côté 3e arrondissement de la place Gabriel-Péri, le cabinet du maire note que l'ouverture d'une terrasse au pied du Clip a permis d'éloigner les squatteurs. De l'autre côté de la rue, des discussions ont donc débuté avec McDonald's pour installer une terrasse qui dissuaderait les Roms de s'installer. Sauf que l'enseigne de fast-food demande de pouvoir se déployer en extérieur gratuitement. Ce que la Ville de Lyon a pour le moment refusé. Même si Myriam Picot se montre moins inflexible : "Nous pourrions l'expérimenter gratuitement à titre provisoire."
Je répondrais au conseiller municipal qui peste que c'est honteux que cette place soit devenue un dépotoir au fil des ans. Faites respecter les lois ! Les ventes à même le sol sont interdites en France ! Le vol aussi est interdit, les roms ouvrent nos sacs, nous font les poches en toute impunité ! Et quand on ne se laisse pas faire ils nous insultent ! Avec tous les impôts qu'on paye pour payer les aides de tous ces gens qui traînent sur cette place on a le droit de vivre tranquille non ! ?