Les négociations pour constituer une liste d'union de la gauche dès le premier tour à Vénissieux sont un échec.
Les négociations sont rompues mais la main reste tendue. Le Parti Socialiste présentera bien une liste d'autonomie pour le premier tour des élections municipales à Vénissieux. Après une dernière rencontre entre les deux camps lundi soir au siège de la fédération socialiste du Rhône, Lotfi Ben Khelifa (PS) et Michèle Picard (PC) ne sont pas parvenus à un accord. La bureau national du PS avait pourtant demandé à LBK de réengager des discussions avec le PC. Ce matin, vendredi, les communistes feront une déclaration pour maintenir leurs propositions. Façon de garder la porte entr'ouverte jusqu'à la date de dépôt des listes de premier tour prévue le 6 mars. Mais pour tomber d'accord, il faut quand même arriver à se parler.
Rapport de force
Entre Mme Picard et le leader socialiste de Vénissieux, c'est devenu impossible. Chacun s'arcboutant sur ses positions. LBK réclamant toujours 50% de la liste et 50% des postes d'adjoint du futur exécutif de la ville en cas d'élection. Les communistes proposaient de leur accorder deux élus et un adjoint de plus par rapport à l'actuel composition du conseil municipal de la ville. Ces derniers jours, ils ont cependant fait marche arrière en retirant un poste de conseiller communautaire au PS. Inacceptable pour Lotfi Ben Khelifa. Cette comptabilité d'arrière-cuisine électorale d'un intérêt quasi nul pour les électeurs illustre néanmoins le rapport de force nouveau que tâche d'imposer le PS. Jusqu'à la provocation.
La fédération socialiste exige par exemple que les communistes soient loyaux en ne critiquant ni la création de la métropole, ni l'action gouvernementale. Las. Un tract distribué à Vénissieux exprimait précisément l'inverse. David Kimelfeld, premier fédéral PS, a alors dégainé un SMS rageur à son homologue du PC, Mme Lebail, pour lui rappeler la ligne idéologique à ne pas franchir.
Avertissement
Kimelfeld se solidarise ainsi de la démarche engagée par LBK de jouer le bras de fer avec les communistes « Mais on n'a pas à cacher nos opinions » s'étrangle Serge Truscello, le secrétaire de section communiste de Vénissieux qui ajoute : « On peut comprendre qu'un parti veuille se compter aux élections mais il faut le dire clairement et ne pas se cacher derrière des histoires de places. Si les socialistes veulent se compter, il ne faudrait pas qu'ils fassent non plus une campagne trop destructrice ». Avertissement sybillin adressé à Lotfi Ben Khelifa de ne aller trop loin dans la critique des alliés communistes d'hier. Il a en effet été l'adjoint de Michèle Picard lors du dernier mandat. Parce qu'après le premier tour, il y a un second tour après lequel PS et PC peuvent se retrouver. A condition de ne pas trop s'insulter.
