Eric Lafond© TD Lyon TV_005
Photo : Tim Douet

Vie publique : Lafond vise Touraine et Braillard

Les centristes montent au front pour que la Ville de Lyon adopte sans plus attendre de bonnes pratiques, pour lutter contre les conflits d'intérêts et le cumul des mandats.

"Pas de conflit d'intérêt à la Ville". Le maire de Lyon a balayé toute question ayant trait à la moralisation de la vie politique ce lundi en conseil municipal, de même qu'il a soigneusement évité de réagir à l'affaire Cahuzac. Revenons à l'ordre du jour, a-t-il proposé. Le sujet a cependant été abordé par Fouziya Bouzerda (UDI). Elle a rappelé sa proposition de 2011 et 2012 visant à ce que chaque élu publie une déclaration d'intérêts. Proposition à laquelle Gérard Collomb avait donné suite, mais rendant cette déclaration secrète puisque remise à un huissier. "Inaccessible au citoyen et donc totalement inutile", cette mesure ne satisfait pas les élus centristes pour qui "une telle opacité n'est pas saine".

"Agir localement sans attendre que l'Etat légifère"

Ce mardi, c'est Eric Lafond, conseiller d'arrondissement, qui revient à la charge, pour qui "il est possible d'agir localement sans attendre que l'Etat légifère ou réglemente". Et pour illustrer ses propos, il n'hésite à pas à dénoncer les situations litigieuses qu'il observe à la Ville de Lyon. Le centriste revient d'abord sur le cumul des mandats, "pierre angulaire des réformes institutionnelles nécessaires". "Comment garantir l'efficacité de l'action des adjoints d'une grande ville lorsqu'ils sont aussi impliqués au Parlement ou dans les exécutifs d'une autre grande collectivité ?", s'interroge Eric Lafond qui vise Jean-Louis Touraine, "premier adjoint, en charge notamment des transports, siège à l'Assemblée nationale. Est-il suffisamment présent face au Sytral ?". Sans attendre une loi, le centriste préconise aussi "une charte ou un code de conduite" contre les conflits d'intérêts.

"Peut-on être adjoint au sport d'une grande ville et avocat du principal club de sport de cette même ville, ledit club percevant des subventions publiques ?", questionne-t-il, visant cette fois Thierry Braillard. Enfin, Eric Lafond réfléchit à l'écrêtement - cette pratique qui consiste pour un élu à reverser à d'autres une partie de leurs indemnités dépassant un plafond légal. "Le Conseil municipal pourrait choisir de reverser tous les surplus d'indemnités à la Ville", suggère-t-il, alors qu'il affirme que "5 élus du Conseil Municipal reversent-ils leur 'surplus' à trente autres".

Article mis à jour à 18h15 : Un proche de Thierry Braillard nous a joint ce mardi : "qu'Eric Lafond nous cite un seul dossier où Thierry Braillard aurait plaidé pour l'Olympique Lyonnais. Il a seulement été avocat de Sidney Govou". Une affirmation confirmée par un porte-parole du club. Le conseiller d'arrondissement reconnaît avoir visé un peu trop vite Thierry Braillard. "Il me semblait établi qu'il était l'avocat de l'OL. Richard Brumm l'a été. Mon propos visait surtout à présenter les risques de la situation actuelle", explique Eric Lafond.

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