Bafétimbi Gomis : "L’OL a l’ambition dans ses veines"

On l’avait quitté le 16 mai dernier sur une blessure au genou droit (entorse grave du ligament latéral interne) contractée en fin de rencontre à Brest et avec quelques kilos en trop. C’est plutôt affûté et en voie de guérison que Bafétimbi Gomis a retrouvé le chemin de l’entraînement collectif. "Durant mes vacances, j’ai eu la chance de travailler avec de bons kinésithérapeutes au centre orthopédique Santy (Lyon 8e), indique-t-il. Je n’ai plus douleurs, tout va bien." Le natif de La Seyne-sur-Mer a également perdu environ 4 kilos. "Je suis allé faire un petit séjour à Merano (Italie) en compagnie de Yoann (Gourcuff) où j’ai pu faire une petite cure de détoxination. Cela m’a fait le plus grand bien." Souriant et plutôt détendu, Gomis veut tirer un trait sur une année passée usante mentalement afin de démarrer cette nouvelle saison de la meilleure des manières.

De notre envoyé spécial à Zell am See (Autriche).

Espérez-vous être totalement remis sur pied d’ici une dizaine de jours ?

Bafétimbi Gomis : Oui, je l’espère. Il y a un staff médical de qualité, je leur fait totalement confiance. Ils m’ont dit qu’il fallait que je revienne petit à petit, de ne pas prendre de risque inutile. J’ai été intégré dimanche pour la première fois pour les jeux avec ballon. Ca fait du bien de vivre à nouveau avec le groupe.

Comment avez-vous d’un point de vue mental terminé la saison dernière ?

Lessivé ! On a fait une mauvaise entame puis on a dû ramer tout au long de la saison pour refaire surface. Il a manqué ce petit "plus" sur de nombreux matches pour faire la différence. Cette envie de se surpasser. Évidemment, ça n’a pas été évident à gérer. Il y a eu de nombreuses péripéties avec notamment le mécontentement du public. Ce n’est un secret pour personne, lorsqu’un groupe ne gagne pas alors qu’il est programmé pour remporter un titre, il y a de petites tensions qui se révèlent au grand jour. En fin de saison, lorsque j’ai vu la remise du titre à Lille, le champion jubiler, la remise des oscars du football sans un Lyonnais récompensé…ça m’a fait mal !

Je pense pouvoir parler au nom du groupe, on n’a pas joué à notre juste valeur. Le vrai niveau de cette équipe ne se situait pas où on l’a terminé. Fort heureusement, on a réussi à décrocher cette place qualificative pour la Ligue des Champions. C’était le minimum syndical à rendre à l’institution OL. Maintenant, tout cela appartient au passé. On a fait le deuil de la saison passée. A nous de profiter de ce stage en Autriche, pour peaufiner notre préparation tous ensemble afin d’être prêt dès le 6 août (déplacement à Nice pour la première journée de Ligue 1).

Avec l’arrivée de Rémi Garde, sentez-vous une ambiance plus saine, une nouvelle dynamique ?

A chaque fois, qu’il y a un changement d’entraîneur, il y a une nouvelle dynamique. Mais ça ne change pas tout. Le potentiel de l’équipe reste le même. A nous de faire en sorte que la mayonnaise prenne plus vite que l’année dernière. Quand il y a un nouvel entraîneur tous les compteurs sont remis à zéro. Pour les joueurs qui n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu, il y a un nouveau regard qui est porté sur eux. Rémi Garde est issue de la formation, il va donc donner sa chance aux jeunes. A eux de saisir leur chance, de montrer qu’ils peuvent apporter au collectif. On a un groupe homogène. L’idéal, c’est que entre les plus anciens et les jeunes, l’amalgame prenne bien.

Avez-vous noté des différences majeures entre Claude Puel et Rémi Garde ?

Chaque entraîneur à sa façon de concevoir le football. Le fait que Rémi Garde connaisse bien le club, ait été le directeur du centre de formation, ça facilite les échanges puisqu’il connaît tout le monde. Même si j’ai eu des affinités plus fortes avec certains de mes entraîneurs que j’ai côtoyé, j’ai appris avec chacun d’entre eux. Je n’ai pas peur de le dire, Claude Puel a été l’un des coaches qui m’a beaucoup fait progresser l’an dernier. Maintenant, je tiens à également franchir un cap avec Rémi Garde. J’entends bien progresser et enfin gagner des trophées avec Lyon.

Cette saison, le leitmotiv semble être de retrouver du plaisir dans le jeu…

Oui, effectivement. Mais le plaisir on le trouve qu’en gagnant. Le football n’est pas une science exacte. La meilleure méthode, c’est celle qui gagne.

L’OL est dans l’obligation de baisser son train de vie. Certains assimilent cela à un manque d’ambition. Qu’en pensez-vous ?

Je ne suis pas d’accord avec cette analyse. La saison passée, on avait sûrement la plus belle équipe sur le papier. Et le résultat tout le monde le connaît : on n’a rien gagné. L’ambition on l’a en nous. L’OL l’a dans ses veines. Maintenant, tout dépend de la volonté des joueurs. Le début de la saison sera important, c’est ce qui va acclimater tout le reste. Cela va également passer par l’avènement de certains jeunes. Dans ce groupe, il y a beaucoup de choses qui doivent arriver. Les anciens doivent s’investir un peu plus, montrer la voie tandis que les jeunes doivent se révéler et apporter leur fraîcheur.

Le groupe actuel peut évoluer compte tenu du mercato estival…

L’Olympique lyonnais est un club qui a pour ambition de remporter des titres. Ces dernières années, c’est le club qui animé le marché français. Maintenant, on verra bien ce qui va se passer. A Lyon, nous avons la chance d’avoir des dirigeants très compétents, ils savent ce qu’ils font. Vous savez, le travail le plus important, actuellement, à l’OL, ce n’est pas au niveau du recrutement mais au sein du groupe. Il faut que chaque joueur mette encore plus du sien et donne un peu plus au collectif. Il faut retrouver cet état d’esprit là. C’est en somme le discours du coach et je crois pouvoir dire qu’il a été entendu par l’ensemble de l’équipe.

A titre personnel, quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?

De gagner ! Et d’améliorer mes statistiques car comme je vous l’ai dit, chaque joueur doit donner un petit plus. Je ne suis pas content d’avoir marqué dix buts l’an passé. Je pense que je dois beaucoup plus marquer que cela. Il y a eu des périodes où j’étais moins bon, où j’ai œuvré à garder le ballon devant…c’est comme ça. Ceci dit, j’ai conscience que je dois faire plus. Je reviens avec l’ambition d’être meilleur. Je suis capable de faire mon autocritique et je sais qu’au niveau de la finition, j’ai progressé dans le jeu mais je dois être encore plus "tueur".

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