ANALYSE - De retour sur le devant de la scène hexagonale depuis deux mois, l’OL enchaîne les bons résultats, sans pour autant impressionner. Avec 21 points pris sur 27 lors des neuf derniers matchs, l’équipe de Claude Puel suit le rythme d’un futur champion. Alors, simple bonne passe ou boulevard vers le titre ?
Les raisons d’y croire
Le seul fait qu’on puisse aujourd’hui, début décembre, se poser la question, paraît surréaliste. A l’agonie en championnat fin septembre (5 points pris en 7 matchs), l’OL a depuis, petit à petit, remonté la pente. Et retrouvé les hauteurs de la Ligue 1. Le résultat de plusieurs facteurs. Le retour aux affaires de Lisandro n’est certainement pas étranger au renouveau lyonnais. Boudeur et souvent blessé depuis le début de saison, l’attaquant argentin revient à son meilleur niveau (six buts lors de ses six derniers matchs de L1) et tire tout l’OL derrière lui. Dans l’Hérault, les Gones ont inscrit deux buts lors de leurs deux seules occasions. Une réussite totale lorsqu'on se souvient que lors de la dernière défaite de l'OL, le 25 septembre face à Saint-Etienne (0-1), les Rhodaniens avaient pourtant surclassé les Verts toute la partie dans le jeu. Leurs adversaires du soir, eux, n’ont plus remporté une rencontre depuis. Comme quoi, les temps changent.
A Montpellier, Lyon était encore amputé de bon nombre de joueurs, blessés ou suspendus. Une habitude cette saison. Mais de manière générale, le contingent de lyonnais abonnés à l’infirmerie tend à diminuer au fil des semaines. Sûrement pas une coïncidence non plus. En résumé, le réveil de l’OL peut s’expliquer par le retour en forme de son joueur majeur, une réussite retrouvée et une avalanche de blessures enrayée. Mais pas seulement. Car au plus fort de la tourmente, les hommes de Claude Puel, comme leur entraîneur d’ailleurs, ont retrouvé des ressources morales laissées au frigidaire en début de saison. Sans équipe au-dessus du lot en France, dans un championnat où tout le monde peut se battre, l’OL a évidemment ses chances. Même après un début de saison pourtant chaotique, l’espoir de la reconquête de la couronne nationale n’est pas vain.
Des carences toujours criantes
Même si les derniers résultats demeurent positifs, voir encourageants, il convient tout de même de ne pas s’enflammer. L’OL est toujours convalescent et les points sensibles restent nombreux. Pire, au cours des seize premières journées, Lyon n’a jamais montré le visage d’un futur champion, une équipe capable de maîtriser ses matchs de bout en bout. Même contre des adversaires pourtant largement inférieurs aux Olympiens sur le papier. A chaque fois, les Gones font la différence par à-coups, grâce au talent individuel de certains de leurs joueurs vedettes et non par une domination collective. Alors sur un match, c’est très intéressant mais rarement concluant sur un championnat entier.
Dans le jeu, on attend toujours le match référence de l’OL, après pourtant quatre mois de compétition. Des joueurs majeurs se situent loin de leur meilleur niveau, comme Yoann Gourcuff ou Jérémy Toulalan. D’autres, très en dessous, comme Miralem Pjanic ou Aly Cissokho. Dans un championnat où le vainqueur est souvent celui qui défend le mieux, Lyon est très loin de dégager une quelconque solidité défensive. La faute à un entrejeu souvent dépassé et une charnière centrale rarement impériale. Difficile de viser très haut avec des déficiences aussi importantes tout au long de la saison. Et puis, il reste le cas épineux de l’entraîneur. Conforté par Jean-Michel Aulas, Claude Puel a sans doute sauvé sa place jusqu’à la fin de la saison. Il est pourtant toujours autant raillé par les supporters. Pas la meilleure atmosphère pour travailler et atteindre des objectifs aussi élevés. Et pourtant, malgré tous les désagréments, immenses, depuis début août, l’OL est bien là, une nouvelle fois, dans la course au titre. Le propre d’un grand club ?