Lyon 1950 à la reconquête du virage sud !

Après quelques années de traversée du désert, l’heure est à la tentative de fidélisation d’un nouveau public au virage sud. Car depuis la fin des Lugdunum’s et des Nucléo Ultra', et la dissolution de la Cosa Nostra Lyon, la tribune qui fait face au virage nord a perdu son lustre d’antan. Christophe, membre créateur et porte-parole de Lyon 1950, un groupe de supporters qui a repris le flambeau du sud en 2009 dresse l’état des lieux du virage pour Lyon Capitale. Il en profite pour bousculer certaines idées reçues. Interview.

Lyon Capitale : Pouvez-vous nous présenter votre groupe Lyon 1950 ?

Christophe (Lyon 1950) : Le groupe a été créé en juillet 2009 par cinq personnes impliquées dans aucun groupe de supporters existants. A la suite de la décision du ministère de l’Intérieur de dissoudre, le 28 avril 2010, l’association Cosa Nostra Lyon, on a souhaité relancer quelque chose au virage sud qui allait devenir une tribune passive. C’est les circonstances qui ont fait qu’on a pensé que c’était le moment de se lancer dans l’aventure. Même si on adhérait à aucun groupe, nous fréquentions le virage sud depuis quelques années et pour nous il était inconcevable de suivre les matches assis, que ce virage reste inactif. Je ne vais pas vous le cacher, les débuts ont été plus difficiles parce qu’on était peu nombreux. La première année, on n’était pas officiellement reconnu par le club. Les dirigeants voulaient voir comment le groupe allait évoluer d’autant que les ex-CNL étaient toujours présents dans la tribune. Le club craignait qu’on soit une sorte de CNL bis. Mais c’était nullement le cas. D’autant plus qu’on a une réelle volonté de communiquer auprès des supporters, du grand public. On essaie d’être le plus ouvert possible aux autres, de faire preuve d’une totale transparence.

Combien avez-vous de membres ? Sentez-vous un nouveau souffle au sein de votre groupe ?

A l’été 2010, on a été reconnu officiellement par le club. Ce qui nous a permis de bénéficier d’un abonnement à tarif réduit. Nous comptions alors 150 membres. Cette année, nous sommes passés à 250 membres. Pour l’heure, il y a eu deux matches à Gerland et on a senti qu’il y avait une nette amélioration. Notamment lors du match contre le Rubin Kazan, il y a eu de bons passages. On a l’impression qu’il y a quelque chose qui se lance. Je pense que la manifestation de la fin saison dernière (lire ici) qui s’est déroulée et notre choix de ne pas exprimer notre mécontentent à l'intérieur du stade a joué en notre faveur. Le groupe continue de se structurer. On a nommé un responsable déplacement, communication, contact avec le club... Mais ceci dit, les nouveaux qui nous rejoignent ont l’opportunité également de s’investir. On reste ouvert à toutes les bonnes volontés.

Vous êtes souvent perçus comme proche d’une mouvance politique, très à droite. Qu’en est-il réellement ?

Non, c’est totalement faux. Lyon 1950 se veut apolitique. On ne va pas se le cacher, c’est un fait, une majorité de personnes impliquées dans les groupes de supporters existants à Gerland sont plutôt à droite. Je ne vais pas vous raconter d’histoires et vous dire qu’à Lyon, les membres des différents groupes sont des sympathisants du NPA (Nouveau parti anticapaliste, Ndlr), ça ne serait pas vrai. Maintenant que les choses soient claires : A Lyon 1950, notre seule politique, c’est l’OL. Il y a qu’une seule couleur qu’on déteste, c’est le vert ! Pour tout le reste, il est hors de question que le groupe soit utilisé à des fins politiques. Et si certains ont des activités politiques, ils ne doivent pas se servir de la tribune pour les exprimer. Notre mission, à nous, c’est d’encourager l’OL.

Quelle est la mentalité de votre groupe ? Vous considérez-vous comme un groupe ultra ?

A l’origine, l’idée c’était plus de créer un groupe à tendance fans et pas forcément ultra. Notre objectif premier, c’était d’assurer un soutien vocal à l’équipe et éventuellement de faire un ou deux déplacements. Au cours de l’année 2009, nous avons été rejoints par une quinzaine de jeunes qui pour certains venaient du virage nord. Et ces Gones souhaitaient davantage s’inscrire dans un projet avec une sensibilité plus proche du mouvement ultra. Cela a changé un peu la donne. Mais encore une fois, on reste ouvert à tout type de personnes, rien n’est imposé à qui que ce soit.

Le virage sud peut-il retrouver sa splendeur d'antan ?

Honnêtement, j’en sais rien. C’est un travail de longue haleine. Normalement, d’ici trois ans on va quitter Gerland pour un autre stade (le stade des Lumières à Décines, Ndlr). Soit d’ici là, on arrive à créer quelque chose d’assez important pour faire en sorte qu’on est du monde avec nous. Soit le groupe n’arrive pas à se développer et je pense que ça sera la fin d’un deuxième gros groupe de supporters à Lyon. Je vois mal 200 personnes dans un grand virage comme ça sera le cas à Décines. Après, pour répondre précisément à votre question, j’ai du mal, à l’heure d’aujourd’hui, à imaginer retrouver le virage sud d'il y a cinq ans. A l’époque, il y avait 800 ou 900 membres entre les Lugdus et les Nucléo. Depuis, il y a eu une telle spirale négative... Soyons réalistes, on repart quasiment de zéro.

Que pensez-vous de l'arrivée de Rémi Garde au poste d'entraîneur ?

A l’instar des autres groupes de supporters, à l’intersaison, on a pu rencontrer Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe et Olivier Blanc (directeur de la communication, Ndlr). Ils nous ont sondé à ce sujet, quelques temps avant l’officialisation de la nomination de Rémi Garde à la tête de l’équipe. Notre réponse était que nous serions satisfaits s’il était désigné. Nous adhérons au choix du club d’avoir opté pour ce staff technique parce ce sont des personnes du cru. On revient à du local, et ce n’est pas pour nous déplaire. On a le sentiment, qu’il y a un retour à certaines valeurs. Vu les noms qui circulaient à un moment donné et sans manquer de respect à Pablo Correa ou Jean Fernandez, pour nous, soit il fallait nommer un grand entraîneur à l’image de Marcello Lippi ou alors faire confiance à Rémi Garde.

Souhaitez-vous entretenir des rapports avec Rémi Garde ?

On a des relations assez positives avec le club. On aimerait effectivement pouvoir mettre en place quelques réunions dans l’année avec le staff technique. D’ailleurs, ça devait être le cas, la semaine dernière mais on a dû repousser cette entrevue car certains des membres actifs de l’association étaient en congés. Ce n’est que partie remise. En tout cas, ce que l’on souhaite leur dire, c’est qu’on est totalement derrière eux et l’équipe. Il n’y aura pas de chasse à l’homme même si on termine à la 8ème place.

Certains de vos adhérents se plaignent du manque de considération des joueurs pour le virage sud...

C’est effectivement, un retour qu'on nous fait souvent. Je ne sais pas pourquoi c’est aussi difficile pour les joueurs de venir nous saluer à la fin des matches. On l’a signalé à plusieurs reprises au club. Il faut vraiment que cela change. Symboliquement, c’est important que les joueurs ne négligent pas le virage sud. L’année dernière, il y a eu quelques efforts de fait. Malheureusement contre Ajaccio, il y a eu un raté puisqu’aucun joueur n’est venu nous voir. Contre le Rubin Kazan, ils sont tous venus nous saluer, donc on espère qu’ils ont saisi le message.

Êtes-vous confiant pour cette nouvelle saison ?

La difficulté, malgré tout, c’est l’héritage laissé par Claude Puel. J’espère que cela ne va pas nous porter préjudice. Si on est épargné par les blessures, on peut finir dans les trois, cinq premiers. Sur le papier, le onze de départ est plutôt pas mal même si à mon avis, il serait judicieux d’enrôler un milieu de terrain. Cependant, on reste confiant et les joueurs peuvent assurément compter sur notre soutien.

Plus d'infos sur Lyon 1950 : https://lyon1950.clanteam.com/

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