Principal sujet d’inquiétude de l'Euro 2016, les fan-zones concentrent aujourd'hui les regards concernant leur sécurité. À Lyon elle s'installera durant un mois place Bellecour. Un choix critiqué par les policiers qui jugeraient plus "sécurisant" de l'installer dans le stade de Gerland.
À un mois du début de l'Euro 2016, la sécurité de la fan-zone place Bellecour soulève encore des interrogations. "Nous prenons 100% de précaution, mais je ne vous dirai jamais risque zéro parce que ce serait irresponsable", avait lâché Patrick Kanner, le ministre des Sports. Une inquiétude toujours partagée par Laurent Nouvel, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance du Rhône : "Le risque zéro n'existe pas. On ne peut garantir la sécurité des citoyens à 100% place Bellecour. Les fan-zones vont être difficiles à gérer. À partir du moment où l'on met des gens dans une enceinte, il va falloir gérer les foules, etc. On a alerté nos supérieurs et la préfecture de nos craintes pour les citoyens, mais aussi pour les fonctionnaires de police."
#Euro2016 Il a été décidé de maintenir les #fanszones. Elles seront extrêmement sécurisées : drones, palpations, portiques... #ThomasSotto
— Patrick Kanner (@PatrickKanner) 10 mai 2016
Pourquoi alors ne pas avoir installé la fan-zone dans le stade de Gerland ? Vide depuis le déménagement de l'OL dans son nouveau Parc OL, l'enceinte dispose de systèmes de sécurité prévus pour les matchs : barrières et tourniquets à l'entrée. Ce choix du stade de Gerland serait plus sûr selon Laurent Nouvel : "Forcément, c'est mieux de l'installer dans l'enceinte sportive du stade, où l'on peut mieux contrôler les gens. Dans une enceinte sportive, la sécurité n'est pas de 100% non plus, mais le degré est plus fort que place Bellecour. On est plus favorables à regrouper les gens dans le stade de Gerland parce que c'est plus sécurisant", explique-t-il.
"À Bellecour ça va être la merde"
Techniquement une fan-zone à Gerland serait mieux adaptée pour les forces de l'ordre explique Yann Rouchier du syndicat FPIP : "Les policiers sont déjà formés à intervenir dans les enceintes de sports. Il y a des services créés que sont les sections d'intervention rapide. Ils sont là pour la sécurisation des stades. Toutes ces formations ont déjà été prodiguées à des effectifs. En utilisant la pelouse, il y a la possibilité d’évacuer les gens. À Bellecour ça va être la merde. Le temps de pénétrer, interpeller et extraire une personne, il ne faudra pas d'urgence vitale."
Lieu de fête ouvert tous les jours durant la compétition, la fan-zone a pour objectif de regrouper les supporters et de leur proposer boissons, nourriture et diffusion de tous les matchs en direct sur des écrans géants. Une stratégie évidemment économique de l'UEFA, mais aussi sécuritaire.
"Toutes les expériences passées démontrent qu’une fanzone en dehors du centre-ville est désertée par les supporters"
Contactée, la ville de Lyon se veut rassurante sur la sécurité de la fan-zone place Bellecour et n'envisage pas l'option Gerland : "Le risque à Gerland est qu’il n’y ait personne dans la fan-zone et que les supporters se massent dans diverses places du centre-ville, et ce sans contrôle. Comme l’ensemble des villes hôtes et des autorités de l’État, nous estimons que, dans le cadre actuel, il nous faut à la fois assurer une sécurité maximale et ne pas renoncer à notre liberté et à tout ce qui fonde la vie sociale, sportive, culturelle et économique de notre pays et de notre ville." Du côté de la préfecture, même point de vue : "La place Bellecour sera parfaitement clôturée avec des entrées spécifiques comme dans un stade. Cela aurait été plus compliqué de la mettre à Gerland, où il n'est pas certain que ce soit mieux en termes de sécurité."
La peur du vide ? L'argument économique et marketing a donc aussi eu son importance. "La place Bellecour est le lieu le plus central de Lyon et le plus symbolique", explique la préfecture. Pour la ville, même constat : "Toutes les expériences passées démontrent qu’une fan-zone en dehors du centre-ville serait désertée par les supporters." Une autre source proche du dossier au sein de la ville de Lyon va dans le même sens : "L'UEFA a imposé que la fan-zone ait lieu à Bellecour pour des raisons de fréquentation". Ce mardi matin, Thierry Braillard, le secrétaire d'État chargé des Sports, a rappelé dans le journal Les Echos que l'Euro 2016 sera "bénéfique pour l'économie et pour l'emploi." Selon le Centre de droit et d'économie du sport de Limoges, le montant des dépenses des spectateurs dans les fan-zones est estimé à 195 millions d’euros. Selon l'étude, à Lyon, les retombées économiques totales seraient de 166 millions d’euros.
En effet pourquoi l'euro devrait monopoliser une place aussi centrale qui est le hub des diverses rues l'entourant. Cela exclu les lyonnais et autres visiteurs qui n'ont aucun ou pas d'intérêt dans cette manifestation, qui plus est sur un mois. Vivement la fin de l'euro.
'........ 'Toutes les expériences passées démontrent qu’une fanzone en dehors du centre-ville serait désertée par les supporters.'..............' . A croire que les supporters ne viennent pas pour la fan zone et pour le foot ! :o))) . '.............La peur du vide ? L'argument économique et marketing a donc aussi eu son importance.............' . Non non, le fric ne dicte absolument pas tous nos gestes ;o)