Une victoire logique face à Bordeaux (3-1 à Gerland), conduit l'OL en 1/4 de finale de la Coupe de France. Mine de rien, les Lyonnais sont encore en course sur tous les tableaux : la L1, la Coupe de France, la Coupe de la Ligue et la Ligue des champions. Le marathon du mois de février qui s'ouvre devrait révéler le vrai niveau de cette équipe, qui a encore attendu d'être menée au score pour réagir.
Si ça continue, Jean-Michel Aulas va demander que son équipe entame les matchs avec un retard d'office d'un ou deux buts à combler… Face à Bordeaux en Coupe de France, l'OL a une nouvelle fois attendu d'être mené pour prendre le jeu à son compte, remonter au score et finalement l'emporter face à des Bordelais trop prudents pour espérer grand chose par ce froid à regarder le match à la télé. Yoann Gourcuff a symbolisé parfaitement ce Lyon à réaction. Poussif, emprunté, celui que L'Équipe qualifiait mercredi matin "d'étoile filante", à l'inverse de "l'étoile montante" Benzema, s'est-il mis trop de pression ? C'est en tout cas sur un passement de jambes raté à l'entrée de la surface bordelaise qu'il a offert un ballon de contre à Bordeaux.
Une bourde de Baky Koné à l'autre bout du terrain offrait une opportunité à Jussié qui, beaucoup plus rapide que Cris, crucifia Lloris de près (22e). Lloris rata d'ailleurs là sa seule vraie occasion de briller. Mais pour ce match, c'est Carasso qui s'employa à faire des parades magiques. Sous les impulsions notamment de Dabo, très en jambes, et d'Ederson, l'OL a alors pris le match en main. Et à la 36e, Gourcuff, remis en confiance par des coups francs appliqués, eu une des inspirations qui ont fait de lui l'un des plus grands espoirs du foot français. Une petite déviation lobée par-dessus la défense, et Ederson s'est retrouvé au point de penalty pour une belle tête, repoussée par Carasso… dans les pieds de Lacazette qui avait parfaitement suivi, contrairement à la défense bordelaise restée de glace.
Les Lyonnais se sont alors réveillés, les uns après les autres. De manière un peu brouillonne, certes, mais on a quand même vu Réveillère faire des percées au milieu de trois ou quatre défenseurs adverses, Gourcuff et Lacazette combiner à l'entrée de la surface, Ederson tenter sa chance de loin. Lisandro attendit lui la seconde mi-temps pour rappeler qu'il était titulaire mercredi soir : visiblement, l'Argentin n'aime pas le froid. Il a marqué deux buts, mais hors jeu d'un bon mètre à chaque fois (57 et 61). Et c'est à peu près tout.
Gomis marque encore !
L'OL dominait mais sans trouver la faille. C'est alors qu'on a revu le Cris de la grande époque, celui qui intercepte et monte au front (67), mais l'action s'est terminée par une frappe trop haute de Kallström qui a raté décidément beaucoup de choses mercredi soir. Gourcuff, qui a eu au moins le mérite de se battre sur tous les ballons, et de débloquer la situation, est sorti à la 68e, sans doute un peu fatigué, mais sous les applaudissements du maigre et frigorifié (-8°) public de Gerland. Le match aurait pu prendre une très mauvaise tournure à la 84e : le poids des années s'est rappelé à Cris. Dépassé par la vitesse de Gouffran, il l'arrête irrégulièrement en position de dernier défenseur. L'arbitre, très clément, ne lui met qu'un jaune, estimant sans doute que Koné pouvait encore revenir. Mais l'esprit du jeu dictait pourtant clairement un rouge.
C'est donc miraculeusement à 11 que l'OL aborda les prolongations. On sentait qu'elles ne pouvaient pas leur échapper, ce n'était qu'une question de temps… et de réussite. Et ça tombe bien, l'OL ne manque pas de réussite en ce moment. À la 96e Briand rate une reprise improbable… qui se transforme en passe décisive pour Gomis, qui a eu le mérite de bien suivre. 2-1, les Bordelais ne reviendront jamais. Et n'arriveront d'ailleurs même pas à menacer sérieusement Lloris. L'OL pouvait dérouler : sur un très bel appel en profondeur, Gomis décale Lisandro à gauche qui offre un caviar à Briand, côté droit, qui n'a plus qu'à reprendre du plat du pied droit. 3-1 à la 119e, il était temps de se mettre au chaud. Le mois de février sera le révélateur des ambitions lyonnaises. Ce n'était pas le moment de prendre bêtement un coup de froid.