Oumy Fall portera les couleurs de la France aux Jeux paralympiques de Rio du 7 au 18 septembre. Avant de s'envoler pour le Brésil, la basketteuse était présente pour la journée dédiée au handisport sur la place Bellecour.
Lyon Capitale : À la suite d'un accident, à 19 ans, vous vous retrouvez en fauteuil roulant. Quelques années plus tard, vous êtes sélectionnées pour jouer en équipe de France de Handi basket aux Jeux paralympiques de Rio. Que représentent ces Jeux pour vous ?
Oumy Fall : C'est un rêve qui va devenir réalité. C'est vraiment quelque chose que je n'imaginais pas du tout faire dans ma vie. C'était inespéré pour moi. Ça va être une aventure magique.
Après votre accident, le basket est le premier sport que vous pratiquez en fauteuil. Pourquoi ?
Je suis issue d'une famille de basketteur. Ma maman a fait du basket, mon frère en fait et j'en ai aussi fait en étant valide. J'ai toujours été fan de basket, donc c'était une évidence.
Pour vous Lyon, c'est une ville de basket ?
Je ne suis pas originaire de Lyon, je suis née en Haute-Savoie. Suite à mon accident, je me suis installée à Lyon parce que c'est une ville très accessible en fauteuil. J'ai fini mes études ici, et comme c'est une ville très agréable, je suis restée. Je suis très fière de représenter Lyon aux Jeux parce que c'est ma ville de cœur.
Quels sont vos objectifs pour cette compétition ?
Les objectifs de l'équipe sont les quarts de finale. Après, on essayera de faire le meilleur positionnement. C'est les Jeux, rien n'est impossible. On ira jusqu'au bout pour revenir sans regret. On donnera tout et on fera le meilleur.
Vous êtes 12 joueuses de talent en équipe de France. Quelle est l'ambiance entre vous ?
On est un super groupe. On a vraiment la chance d'être dans un groupe : l'équipe de France, ce n'est pas juste les 12 joueuses sélectionnées. On pense à nos collègues qui ne l'ont pas été et qui nous encouragent à travers des messages Facebook ou par téléphone. On part à 12, mais nous sommes 16.
En championnat de France, le handi basket se pratique en équipe mixte. Une journée comme celle d'aujourd'hui peut-elle donner envie à des filles de se lancer pour avoir plusieurs équipes féminines ?
J'espère. L'envie est là. Après, il faudrait aussi que les gens qui ont le pouvoir de mettre des moyens pour que l'on devienne un sport pro et qu'on représente notre pays -comme les Anglaises ou les Allemandes à l'international - aient envie de croire en nous et qu'ils nous aident. Dans notre équipe, on a vraiment envie de représenter la France. Mais comme notre sport n'est pas pro, c'est toujours des compromis avec le travail et avec nos vies personnelles. On ne peut pas vivre du basket, mais on aimerait bien. Ce ne sera peut être pas pour nous, il faut être lucide, mais peut-être pour les générations qui viendront. J'espère qu'elles auront la chance de vivre du basket parce qu'on s'implique autant que des sportifs pros. C'est beaucoup de sacrifices, et on aimerait que ce soit reconnu en tant que tel.