Assassin's Creed Unity sort ce jeudi 13 novembre sur PS4, Xbox One et PC. Malgré des qualités évidentes, suite à notre test nous ne vous conseillerons pas d'acheter ce jeu maintenant et cela pour cinq raisons.
Assassin's Creed Unity n'est pas un mauvais jeu en l'état actuel. À travers une aventure prenant pour toile de fond la Révolution française, le titre tente de faire voyager le joueur dans le temps. Mission en partie réussie, le Paris de l'époque, fidèlement reconstitué, devrait rapidement devenir une référence. De même, ce nouvel opus bénéficie d'un système de combat repensé, permettant aux joutes d'être plus dynamiques, mais aussi techniques. Cependant plusieurs gros défauts gâchent la fête, nous obligeant aujourd'hui à ne pas conseiller Assassin's Creed Unity en l'état actuel.
Techniquement inachevé
Assassin's Creed Unity donne le sentiment d'être devant un produit inachevé sur le plan technique. La fluidité est loin d'être constante sur PS4 et Xbox One. Régulièrement, il faudra subir des baisses de framerate dérangeantes (le nombre d'images par seconde chute en dessous de la limite des 24). Cela devient problématique lorsque ce manque de fluidité empêche toute immersion. Certaines cinématiques "rament", chose incompréhensible. Parallèlement, une multitude de bugs rappellent que le jeu aurait mérité bien quelques semaines, voire mois, de développement supplémentaire. Pour achever ce constat technique en berne, témoignant d'un manque d'optimisation, les décors s'affichent parfois à la dernière minute, les visages de personnages secondaires sont indignes d'un jeu de nouvelle génération, enfin les temps de chargement sont si longs que l'on pourra en profiter pour réviser son histoire de la Révolution avec un bon bouquin. Ubisoft va devoir sortir rapidement un correctif pour ne pas s'attirer les foudres des joueurs.
Analyse du framerate (source : DigitalFoundray)
Loin de ce que promettaient les vidéos
On commence à avoir l'habitude après l'affaire Watch Dogs, les joueurs ne peuvent pas faire confiance aux vidéos promotionnelles d'Ubisoft. Même constat avec cet Assassin's Creed Unity qui ne ressemble pas à ce qui a été promis. Sur Xbox One et PS4, un voile flou ternit l'image. Tout manque cruellement de piqué, de netteté. Le constat est meilleur sur PC, mais ne rattrape pas le fait que la majorité des joueurs vont prendre les versions dites de "nouvelles générations". S'ils s'attendent à avoir une claque graphique, ils seront déçus. Assassin's Creed Unity parvient parfois pendant quelques instants à être beau pour mieux rappeler quelques secondes plus tard qu'il manque de finitions. On imagine sans mal la tête d'un joueur qui après avoir économisé patiemment pour s'acheter Assassin's Creed Unity et une PS4 ou une Xbox One, se retrouve face à un jeu au rendu graphique largement en dessous de ses espérances. Pour se prendre une claque dans un monde ouvert, il vaudra mieux se tourner vers Infamous : Second Son ou Forza Horizon 2
Comparatif PS4 VS Xbox One
Arno l'endive
Où sont les grand(e)s héro(ïne)s de jeu vidéo ? Certainement pas dans Assassin's Creed Unity. Arno, le personnage principal, tient plus de l'endive géante que du grand héros inoubliable. Peu aidé par des dialogues sans grand intérêt, Arno peine à convaincre. Difficile de s'identifier à un personnage aussi lisse qui donne l'impression de subir ce qu'il se passe à l'écran plus que d'influer sur l'aventure. Cela devient une tradition dans les Assassin's Creed. Les héros sont fades depuis quelques épisodes. On en vient à regretter Ezio Auditore qui reste toujours une référence dans la saga.
Un contexte historique trop en retrait
Voir un Assassin's Creed se dérouler durant la période de la Révolution française a été pendant longtemps un fantasme de joueur. Le voici qui devient enfin une réalité. Il serait malhonnête de dire que le Paris de l'époque n'a pas été fidèlement reconstitué. La visite, tout simplement bluffante, mériterait à elle seule d'acheter le jeu (s'il n'y avait pas ces problèmes de fluidité). Malheureusement, ce contexte historique passionnant reste en retrait pendant les trois quarts de l'aventure. Les grands moments de la Révolution française ne sont pas suffisamment exploités, même si les choses s'accélèrent légèrement à la fin. Un grand sentiment de frustration en ressort. Ubisoft a-t-il préféré garder ses distances avec une période historique complexe, très loin d'être manichéenne ? De notre côté, cela ressemble surtout à un gros potentiel gâché. La cartouche de la Révolution est désormais grillée et on voit mal comment elle pourra être à nouveau utilisée.
Le scénario qui tient sur un ticket de métro
Assassin's Creed Black Flag était loin d'être une référence avec son scénario qui tenait sur un post-it. Unity parvient étonnamment à faire pire avec une histoire qui rempliera juste un ticket de métro. Concernant l'intrigue dans le futur, propre à la saga, il faudra encore attendre pour avoir des réponses. Les passages dans le passé ne sont pas mieux lotis et le scénario sert surtout de prétexte pour lier les assassinats entre eux. Le pire restant la fin totalement bâclée qui frustrera plus qu'autre chose. Pire, le dernier Call of Duty est mieux écrit qu'Unity : un comble. Les Assassin's Creed sont désormais très loin d'être des bijoux en matière d'histoire. Peut-être aurait-il fallu être moins ambitieux et proposer un scénario digne de ce nom.
Verdict
Assassin's Creed Unity aurait mérité quelques mois supplémentaires de développement pour être simplement convaincant d'un point de vue technique. Certains défauts ne pourront pas être corrigés par un futur "patch". Cependant, on image mal qu'Ubisoft laisse son jeu en l'état et ne tente pas de l'améliorer d'ici les prochaines semaines. Le verdict tombe comme une guillotine : il est préférable d'attendre ces futures améliorations avant d'acheter Assassin's Creed Unity. Comme souvent avec la franchise, les premiers joueurs vont essuyer les plâtres. Il est donc plus sage de patienter et d'opter plus tard pour une probable version définitive "jeu de l'année". Elle contiendra tout le contenu supplémentaire, sera finalisée et moins chère. À ce moment-là, l'aventure vaudra sans aucun doute la peine d'être vécue.