Sauf grosse surprise, le film 50 nuances de Grey est bien parti pour être un succès de ce début d’année, même si les premières critiques sont partagées. Pour ceux qui veulent échapper au phénomène, voici cinq raisons de ne pas y aller.
1) Le livre n’était déjà pas fantastique
Difficile de faire un chef-d’œuvre quand le matériau de base n’est pas bon. Peu aidée par des dialogues qui frisent parfois la sitcom, la réalisatrice Sam Taylor-Johnson parvient à instiller un peu d’humour (volontaire ?) à son film. Même si ces petits moments surprenants sont bienvenus, l’ensemble reste convenu et plat. Quant aux passages un peu trop sulfureux pour une adaptation cinématographique, ils ont été tout simplement supprimés. Bref, si vous n’avez pas aimé le livre, peu de chance que le film vous plaise. Et si vous êtes fan absolu du livre, vous serez sans doute déçu du résultat à l’écran.
2) Moins sulfureux qu’un épisode de Game of Thrones
La promo de 50 nuances de Grey a su jouer sur la suggestion et faire croire à un film sulfureux. Il y a effectivement des scènes de sexe à l’écran, mais tout cela reste bien plus chaste que ce qu’on a pu voir dans des séries comme Game of Thrones. Au passage, cette dernière a le mérite de construire ses personnages et de ne pas faire du remplissage entre deux parties de jambes en l’air. Dans Game of Thrones, les scènes de sexe servent le scénario. Dans 50 nuances de Grey, on cherche encore le scénario.
3) Long à démarrer
Les impatients vont regarder leur montre régulièrement. Le film est très long à démarrer, prend son temps pour construire ses personnages et paradoxalement reste parfois superficiel lorsqu’il s’agit d’étayer des aspects de leur personnalité plus complexes. On s’ennuie aussi durant les scènes de sexe, qui tirent parfois en longueur, et pourront mettre mal à l’aise. Quant à la fin, c’est juste une porte ouverte vers une suite qu’on espère meilleure, sans illusion.
4) Aucune alchimie entre les deux acteurs principaux
On a du mal à croire à l’histoire entre les deux personnages principaux. L’alchimie est rare entre Jamie Dornan et Dakota Johnson. Il est clair que le casting n’est pas le point fort de 50 nuances de Grey. Soyons juste : Dakota Johnson s’en sort avec les honneurs dans le rôle d’Anastasia, nous empêchant de piquer du nez. Pas de doute, l’actrice a du talent et fait son possible pour empêcher le film de sombrer. Même si son personnage a tout de la caricature de la midinette amoureuse de l’homme mystérieux, Dakota Johnson parvient de temps en temps à le rendre (très) légèrement plus rebelle que son homologue papier.
5) Un Christian Grey raté
Jamie Dornan est beau, aucun doute, les amateurs de belle plastique seront ravis. Mais, une fois passé cette première impression, l’acteur n’arrive jamais à incarner son rôle. Son manque d’expressivité et un personnage incarné sans… nuance peinent à convaincre. Il n’arrive jamais à se hisser à la hauteur d’un Mickey Rourke dans 9 semaines et demie, d’un Christian Bale dans American Psycho, voire d’une Sharon Stone dans Basic Instinct. Au passage, ce dernier film était réalisé par Paul Verhoeven, qui aurait sans doute pu, lui, transformer 50 nuances de Grey en chef-d’œuvre. Et sa vision aurait à coup sûr été moins aseptisée.
Les films ayant besoin d'un tel battage médiatique sont généralement des navets ! logique 🙂 Le livre est très médiocre, il vaut mieux lire Anaïs Nin, Sade ou Apollinaire.