Battlefield 4, Batman, SimCity... l'invasion de jeux buggés

En vente, mais buggé. Depuis quelques années le monde du jeu vidéo est touché par un mal agaçant : de plus en plus de titres sont commercialisés alors que les finitions laissent à désirer. Derniers exemples en date les versions PC de Battlefield 4 ou Batman Origins, qui ont le malheur de crasher ou de voir le joueur rester bloqué.

À peine sortis, déjà modifiés. Rares sont les jeux vidéo récents à ne pas bénéficier d'un patch le premier jour de leur commercialisation. L'étape est maintenant quasi incontournable pour corriger divers problèmes plus ou moins graves. Il arrive même que certaines fonctions prévues à l'origine arrivent plusieurs semaines après la sortie du jeu, à l'image du mode multijoueur de GTA V. Conséquences de cette nouvelle habitude, tous les joueurs qui ne branchent jamais leur console sur Internet sont condamnés à essayer de s'amuser avec des produits buggés.

Une situation facilité par les consoles connectées

Date de commercialisation prévue longtemps à l'avance, enjeux économiques énormes, attente du public et obligation de sortir certains produits avant des moments clés comme Noël ou l'été, les raisons qui poussent les développeurs à agir ainsi ne manquent pas. Parallèlement, les consoles de jeu désormais connectées Internet en quasi en permanence facilitent la décision de lancer un titre avec des défauts qui pourront être corrigés ensuite. Par ailleurs, il se passe généralement un mois entre le moment où le jeu vidéo est gravé sur un support physique et sa commercialisation en boutique. Ces jours précieux peuvent être utilisés par les développeurs pour améliorer certains points et proposer un patch "day one" le jour même de la sortie du jeu. Rien de grave dans l'absolu si tout le monde avait sa machine reliée au réseau et surtout si ces patchs étaient déployés rapidement. La réalité est bien moins glamour.

En attendant les mises à jour

Le 7 mars 2013, SimCity arrive sur les étales et en téléchargement légale. Héritier d'une grande saga de jeux cultes, le titre est alors particulièrement attendu par les fans. Ils vont malheureusement vite déchanter. Rempli de bugs, parfois injouable à cause de l'obligation d'être toujours connectés, le titre est devenu l'un des symboles de ces produits commercialisés alors qu'ils manquent de finition. Sept mois après sa sortie, le jeu continu de bénéficier de mises à jour régulières qui corrigent des problèmes qui ne devraient même pas être présents à l'origine. Batman Origins ou Battlefield 4 sortis récemment, sont restés plusieurs jours envahis par les bugs empêchant parfois la progression dans l'aventure ou le multijoueur. Bien sûr, les jeux concernés seront souvent mis à jour à un moment ou un autre, mais dans l'absolu, ils ne peuvent pas prétendre au statut de jeu définitif avant quelques semaines, voire plusieurs mois. Dès lors, les titres commercialisés tiennent davantage de la version "bêta".

Version en cours de développement

Le monde des logiciels est régi par certaines règles. En théorie, un produit doit passer plusieurs phases de développement dont l'une des dernières reste le "bêta test". Il s'agit du moment où le produit est suffisamment mature pour offrir une expérience convenable, mais reste trop buggé pour être commercialisable à l'état. Cette phase permet ainsi aux développeurs de repérer les problèmes et surtout de les corriger avant la vente. Forcément avec des cycles de productions parfois très courts, les éditeurs ont tendance aujourd'hui à négliger cette dernière étape, laissant les premiers acheteurs essuyer les plâtres.

Acceptable sous certaines conditions

Même si les joueurs se plaignent régulièrement d’acquérir des produits buggés, l'idée de commercialiser des bêta-tests commence à rentrer dans les mœurs et devient même un argument de vente. Ainsi, il n'est plus rare de voir des éditeurs mettre en place des systèmes de précommande permettant d’accéder à la phase de bêta test en avance. Une manière intelligente de verrouiller l'achat et de récompenser le client.

Parallèlement, les plate-formes de financement collaboratif comme Kickstarter proposent parfois aux investisseurs de tester les jeux en bêta, avant d'obtenir une version définitive. Une nuance reste importante, il s'agit, dans la majorité des cas, d’œuvres indépendantes, vendues moins de 20 euros. En contre partie, les développeurs restent attentifs aux retours de leur communauté et corrigent les bugs avant la sortie officielle. Enfin, un gouffre sépare ces initiatives d'un nouveau genre et les blockbusters du milieu vendus au minimum soixante euros et loin d'être exempts de défauts. La tendance ne risque pas de disparaître avec l'arrivée de la PlayStation 4 et de la Xbox One, capable de télécharger automatiquement les mises à jour.

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