TEST EXCLUSIF – Nous avons pu tester Netflix France, le service de vidéo à la demande en illimité, en avant-première. Le catalogue de lancement est désormais complet, et techniquement Netflix est déjà en place.
mise à jour du 15/09/14 à 10h30 : le service est enfin lancé en France. Pas de gros changement en ce qui concerne le catalogue, ce test a été mis à jour en conséquence.
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S’abonner à Netflix, c’est comme ouvrir la boîte de Pandore et relâcher des centaines de films et séries sans pouvoir tous les regarder. Nous avons pu accéder au service français avant son lancement. Il s’agissait d’une version non définitive, mais stable et sans aucun bug. Le catalogue de films est maintenant complet et Netflix est prêt. L’interface est traduite dans la langue de Molière comme les titres de films, séries et leur résumé. Une grande partie des programmes est doublée en français, au pire une version originale sous-titrée est présente (un mieux pour les puristes !). Au final, qu’importe si cette version de Netflix est encore en période d’essai, le catalogue offert donne déjà des envies d’abonnement, tout comme la plateforme technique, qui fait une excellente impression.
Trois tarifs
Avant de pouvoir dévorer du contenu en illimité, il faudra passer par la phase inscription et paiement. Trois forfaits sans engagement sont proposés :
– Netflix sur 1 écran à la fois en définition standard : 7,99 € par mois
– Netflix sur 2 écrans à la fois en HD : 8,99 € par mois
– Netflix sur 4 écrans à la fois en HD et ultra-HD : 11,99 € par mois
Le premier mois d’abonnement est gratuit.
Netflix recommande différents débits en fonction de la qualité vidéo :
- 0,5 mégabit par seconde : vitesse de connexion requise
- 1,5 mégabit par seconde : vitesse de connexion recommandée
- 3 mégabits par seconde : recommandation pour une qualité SD
- 5 mégabits par seconde : recommandation pour une qualité HD
- 25 mégabits par seconde : recommandation pour une qualité ultra-HD 4K
Faute d’écran ultra-HD et de fibre optique sous la main, nous avons opté pour l’abonnement à 8,99 euros par mois. Il faut alors enregistrer son numéro de carte bleue ou de compte PayPal. Netflix garde les informations sur ses serveurs pour renouveler automatiquement l’abonnement à échéance.
Bon point, tout est sans engagement, il est donc très facile de suspendre le service en seulement deux clics. La réactivation est tout aussi rapide. Netflix conservera les préférences de lecture pendant un an. Tout le long de l’expérience, simplicité restera le maître mot.
Un rapide tour dans les réglages permet de choisir entre différentes qualités vidéo. Pour ceux qui utiliseront le streaming depuis leur téléphone portable, avec un forfait limité en données Internet, Netflix renseigne le volume de gigaoctets consommés par heure. Attention, il est possible de dévorer tout son fair use avant d’avoir pu terminer un film (jusqu’à 14 Go pour un film de 2h, en version ultra-HD).
La police, la couleur et la taille des sous-titres sont personnalisables. Langue et sous-titres sont sélectionnables indépendamment. Pour ceux qui veulent travailler un peu leur anglais, les sous-titres dans la langue de Shakespeare sont parfois disponibles.
Un formulaire simple est proposé pour faire remonter un problème. Aux États-Unis, certains épisodes de séries sont diffusés dans le désordre. Les utilisateurs peuvent le signaler en quelques secondes.
Accepter d'être conseillé
Cinq profils peuvent être créés, dont un pour les enfants pour qu’ils n’accèdent pas à du contenu inapproprié. Netflix se distingue des autres services grâce à son algorithme censé proposer une sélection de films correspondant aux goûts de ses abonnés. Pour aider le système, il faudra donner dans un premier temps ses préférences. Le système se chargera d’apprendre par la suite. Netflix encourage aussi ses abonnés à relier leur compte à leur profil Facebook pour partager leur activité avec leurs amis et voir ce qu’ils regardent, cependant rien d’obligatoire. Aucun doute, en s’abonnant sur Netflix, il faudra accepter de voir ses goûts disséqués par le système pour faciliter le conseil.
Le catalogue de série est déjà impressionnant. Les grosses séries comme Breaking Bad, Sons of Anarchy, Orange is the New Black, The Killing, Fargo ou Sherlock sont déjà là. House of Cards, production Netflix, restera réservée à Canal+. Game of Thrones de HBO ne sera pas sur Netflix mais chez son concurrent CanalPlay Infinity.
Du côté des films, le service propose tous les genres : blockbusters américains, séries B, nanars, films d'animation, cinéma indépendant, documentaires et même longs-métrages français. Quelques classiques hexagonaux sont présents, comme Pierrot le fou ou À bout de souffle. Cependant rien de très extraordinaire et surtout de récent. La France impose une énorme contrainte à Netflix : aucun film de moins de 3 ans ne pourra être proposé en vidéo à la demande en illimité. Au mieux, il faudra se contenter de longs-métrages de 2011, ou d'avant comme la saga Transformers, les Batman de Nolan, Inception ou bien encore Numéro quatre (l'un des films les plus récents).
Depuis une ligne ADSL, le lancement d’un film prend moins d’une dizaine de secondes. La qualité HD est satisfaisante, mais inférieure à un très bon Blu-ray. On regrettera de ne pas pouvoir opter à la volée entre basse, haute et très haute définition. Il faut aller dans les options pour choisir une définition type, ce qui n’est pas pratique en plein film (mais arrivera rarement, la meilleure définition est choisie par défaut lorsque le réseau le permet).
À voir aussi si la qualité est toujours au rendez-vous quand de nombreux abonnés seront connectés en simultané. Aux États-Unis, le service tient le choc. Autre mystère, les opérateurs français vont-ils laisser Netflix se développer sans que le service soit dégradé sur certains réseaux ? À suivre.
Une progression toujours sauvegardée
Netflix propose de reprendre son film ou une série là où on l’a laissé(e). Même si entretemps vous décidez de regarder un autre contenu, chaque progression est automatiquement sauvegardée. Dans le cas des séries télévisées, les épisodes s’enchaînent seuls sans repasser par le menu (sous réserve d’option sélectionnée dans les paramètres). Netflix propose toujours l’épisode suivant sans obliger son utilisateur à devoir fouiller. Concrètement, si vous finissez l’épisode 8 d’une série, regardez une dizaine de films entretemps, Netflix vous proposera quand même l’épisode 9 quand vous souhaiterez recommencer votre programme. Cela a l’air parfaitement normal, pourtant d’autres services de vidéo à la demande en illimité ne sont pas aussi bien pensés pour le moment. Enfin, la progression est sauvegardée au niveau des profils utilisateurs et disponible depuis tous les appareils reliés au compte.
C’est peut-être cela, la vraie rupture Netflix : pouvoir commencer un film le matin avant de partir au travail, continuer tout en prenant le bus, puis le terminer lors de sa pause de midi sans devoir chercher où l’on s’est arrêté. Gros défaut néanmoins, il faudra toujours être connecté. Impossible d’utiliser Netflix dans le métro de Lyon, où il n’y a pas de réseau. Il n’est pas permis de télécharger les films pour en profiter hors connexion comme c’est le cas avec la musique chez Spotify ou Deezer. Dans ce contexte, regarder Netflix depuis son smartphone en mobilité consommera obligatoirement du fair use (quota d’Internet mobile).
Disponible partout sauf sur les box des opérateurs
À son lancement, le service sera proposé sur consoles de jeu vidéo, télévisions connectées, navigateurs Internet ou encore smartphones et tablettes via une application. Les box des opérateurs ne sont pas compatibles pour le moment. En permettant de regarder Netflix sur sa télévision et en utilisant son smartphone ou sa tablette comme télécommande, la clé HDMI Google Chromecast prendra enfin tout son sens (35 euros).
Nous avons pu tester Netflix depuis un smartphone LG G2, une Xbox One, un PC, un Mac et un iPad sans aucun problème. Jusqu’à 6 appareils peuvent être enregistrés sur le même compte. Nous avons poussé le vice en regardant le même film en plusieurs petites sessions et en changeant de machine régulièrement. Le service n’a jamais été pris au dépourvu et a toujours proposé de reprendre là où l’on s’était arrêté.
Premier verdict
Pour l’instant, Netflix est techniquement plus que satisfaisant et très simple à prendre en main. Il faudra voir comment le service réagira lorsque de nombreux internautes l’utiliseront en simultané. Parallèlement, les opérateurs français vont-ils accepter de voir ce géant américain arriver sur leur réseau et le laisser en profiter sans contrainte ? La réponse devrait vite arriver. Enfin, du côté du catalogue, le volet séries est pour le moins prometteur. Tant que la France interdira aux plateformes de ce type de proposer des films de moins de 3 ans, les choses seront forcément décevantes pour les cinéphiles. Si rien ne change au niveau de la loi, la bibliothèque sera toujours composée de films datant d'avant 2011 ou de séries B dignes de la TNT. Malgré tout, l’offre constatée est déjà plus intéressante que CanalPlay Infinity (qui entame actuellement sa révolution pour ne pas se faire distancer).
Après ces premiers tests, Netflix est donc une belle promesse technique, simple à l’usage, avec un bon rapport qualité/prix, surtout pour les amateurs de séries. Un excellent potentiel à confirmer. Le premier mois gratuit sans engagement devrait pousser quelques indécis à se laisser tenter au moins pour tester. Une interrogation demeure : où allons-nous trouver le temps de regarder tout cela ?