Comme chaque année, le Super Bowl est l'un des événements sportifs les plus attendus. Ce match de football américain suivi par plus de 100 millions de téléspectateurs aux États-Unis est également le grand rendez-vous des marques qui sont prêtes à payer 2,5 millions d'euros, en moyenne, pour un spot de publicité de 30 secondes. Néanmoins, certaines entreprises ont une meilleure méthode pour faire le buzz sans débourser le moindre frais de diffusion : il suffit que la publicité soit interdite.
Il y a deux méthodes pour être sûr que sa publicité du Super Bowl soit vue par le plus grand nombre. La première classique, consiste à payer, en moyenne, 2,5 millions d'euros le spot de trente secondes. La seconde technique devient de plus en plus courante : réaliser une publicité avec un soupçon de polémique ou de sexe et attendre de voir si elle est acceptée ou non par la chaîne chargée de diffuser le match (CBS, Fox ou NBC). Dans tous les cas, les marques sont gagnantes et la communication efficace. Si la publicité passe, elle sera vue par 100 millions de téléspectateurs, au minimum. Si elle est censurée, les réseaux sociaux et médias la diffuseront quand même et elle deviendra : "LA publicité interdite durant le Super Bowl".
Les bannis de 2014
Cette année, le spot pour les machines Sodastream avec Scarlett Johansson est privé de diffusion car la jeune actrice lance à la fin : "Désolé Coca et Pepsi". La marque de machine à faire des sodas vient d'en faire les frais, on ne peut s'attaquer impunément à deux des principaux annonceurs qui communiquent lors du Super Bowl.
Toujours cette année, la publicité pour Dream Water, une boisson "relaxante", n'aura pas le droit d'être diffusée car jugée "trop risquée pour le grand public". On n'y voit une jeune femme recevoir une gâterie de la part d'un homme avant de se réveiller et de se rendre compte qu'il s'agissait de son... chat. Le film étant de très mauvaise qualité et surtout sexuellement explicite, pour ne pas dire à tendance zoophilie, difficile de croire que Dream Water espéré réellement pouvoir le diffuser.
Pornographie, contraception, et armes à feu sont bannis
La recette est donc simple pour ne pas payer de droit de diffusion et obtenir pourtant une exposition importante. Premièrement, il est donc possible de voir son film rejeté si ce dernier s'attaque à l'une des grandes marques qui communiquent massivement durant le Super Bowl, à l'image de Sodastream. En 2013, l'entreprise avait déjà vu l'un spot interdit, car montrant des bouteilles de Coca-Cola et de Pepsi exploser.
Si cela ne suffisait pas pour voir sa pub recalée, il faut alors choisir l'un des motifs d'interdiction listés par la NFL, ligue de football américain : acteurs nus ou à moitié nus, armes à feu, contraception (préservatif inclus), pornographie, service d'escort girl, tabac... Les tabous ne manquent pas.
En 2012, le film pour les préservatifs Durex montrant un criminel qui n'aurait jamais dû naître si son père avait mis un préservatif n'avait aucune chance d'être diffusé. Il en est de même en 2013, quand le site de streaming de vidéo pornographique Pornhub a décidé de réaliser un spot présentant simplement deux retraités sur un banc, sans montrer de contenu de nature explicite. Enfin, toujours en 2013, la PETA association de protection des animaux avait proposé une pub montrant des femmes en lingerie prendre des poses suggestives avec des légumes pour promouvoir le régime végétarien. Le spot a été logiquement refusé.
La recette pour être censuré est donc simple et surtout permet d'économiser plusieurs millions de dollars de frais de diffusion. Martyres volontaires ou non, les publicités interdites sont rentrées dans la postérité contrairement aux autres autorisées qui sont presque toujours oubliées dès l'année suivante.