À peine annoncée, déjà critiquée : la Xbox One attire les foudres des joueurs. Rapidement, ces derniers ont relevé de nombreux défauts dans les caractéristiques de la console : Kinect 2 connecté en permanence, design de box ADSL, absence de rétrocompatibilité, jeux ne pouvant être lus que sur une seule machine... Retour sur tous ces détails qui dérangent.
Les temps sont durs pour les nouvelles consoles de jeux. La Wii U peine à s'imposer. Sony préfère ne pas trop en dire sur sa PlayStation 4 et frustre les joueurs, tandis que la Xbox One de Microsoft déçoit déjà. Abreuvé de jeux vidéo, le public devient plus exigeant et surtout moins tolérant. Dévoilée mardi soir, la Xbox One a du mal à convaincre sur le volet des jeux, pour l'instant. Pire, certains gros défauts entraînent déjà la méfiance des joueurs.
Des jeux utilisables sur une seule console
Constructeurs de machines comme développeurs sont unanimes : le marché de l'occasion et le piratage sont leurs pires ennemis. Régulièrement, ils ont tenté d'y mettre fin ou du moins de réduire ces phénomènes, argumentant qu'ils perdaient des revenus potentiels.
Ainsi, Microsoft a fait savoir que les jeux de la Xbox One seront liés au compte Xbox Live de leur propriétaire. De plus, il faudra les installer sur le disque dur de la console pour en profiter. Histoire de faire passer cette pilule, le géant américain a indiqué que le Blu-Ray ou DVD du jeu ne sera, par contre, plus nécessaire ensuite et pourra donc retourner dans sa boite.
Tout pourrait être parfait si cela n'avait pas une autre conséquence : le jeu étant lié à un compte, il ne pourra pas être utilisé sur la console d'un ami par exemple, à moins de payer une "certaine somme", non détaillée par Microsoft. De même, difficile de le revendre à une boutique ou un joueur dans cette situation. Un tel choix pourrait tout simplement tuer le marché de l'occasion. C'est déjà le cas sur PC avec les jeux récents qui nécessitent souvent d'être enregistrés sur des plateformes comme Steam et ne peuvent donc pas être revendus une fois terminés.
Au passage, ce même disque dur permettant d'installer les jeux sur sa console ne sera pas amovible, contrairement à celui de la Xbox 360. En cas de défaillance technique, la machine devra donc aller faire un tour au service après-vente.
Kinect 2 : un mouchard dans le salon
Une bonne nouvelle cache parfois une particularité désagréable. La nouvelle version de Kinect sera livrée d'office avec la Xbox One. Un choix commercial logique puisque l'accessoire devra obligatoirement être connecté à la console pour que cette dernière fonctionne. Tout irait pour le mieux si Kinect 2 n'était pas une caméra ultra perfectionnée capable d'analyser l’environnement du joueur ainsi que ses réactions face à la télévision. Ce système de capture de mouvements s'impose comme le parfait mouchard dans le salon. Sera-t-il possible d'allumer la console tout en masquant l'objectif de la caméra, histoire de ne pas être épié en permanence ? Pour l'instant impossible d'en savoir plus sur cette obligation de connexion.
Une chose est sûre : en étant capable d'observer le quotidien du joueur devant sa télévision, Kinect laisse la porte ouverte à de nouvelles possibilités commerciales. Rien n’empêche la Xbox One de proposer des jeux gratuits en échange de publicités qui s'afficheraient sur la télévision. Kinect 2 pourrait très bien analyser le salon, le joueur et les produits présents, permettant ainsi à Microsoft d'offrir de la publicité plus ciblée. Ce scénario ressemblant à de la science-fiction est malheureusement tout à fait crédible et surtout techniquement possible. Qui aurait pu dire il y a quelques années qu'un service analyserait nos mails pour nous proposer des réclames en fonction de leur contenu ? C'est pourtant désormais bien le cas avec Gmail. Une caméra dans le salon connectée en quasi permanence reste le fantasme de plus d'un publicitaire. Microsoft est-il en train d'exaucer ce rêve fou ?
La rétrocompatibilité envolée
Comme la PlayStation 4 de Sony, la Xbox One ne sera pas rétrocompatible avec les jeux de la génération précédente. Par conséquent, cette dernière ne pourra pas lire les logiciels de la Xbox 360. Selon Microsoft, les architectures des deux consoles sont trop différentes pour permettre l'opération. Plus dérangeants, les jeux dématérialisés Xbox Live Arcade, achetés sur la boutique en ligne de Microsoft, ne seront également pas compatibles. Il ne faudra donc pas espérer avoir un boîtier tout en un dans le salon. Ceux qui voudront toujours s'amuser avec leurs vieux jeux devront garder leur 360 sous la télévision.
DDR3, connexion Internet permanente, les inconnues bientôt confirmées ?
Plus technique, un autre défauts attend d'être confirmé : la Xbox One embarquerait seulement de la mémoire DDR3, moins rapide que la DDR5 qui équipera la PlayStation 4. Cela pourrait se traduire par des performances moindre sur ce secteur. Enfin, reste LA question de taille qui pourrait entraîner une levée massive des boucliers chez les joueurs : la Xbox One devra-t-elle obligatoirement être connectée en permanence à Internet ? Microsoft entretient toujours l’ambiguïté sur la question. Installation des jeux obligatoire, utilisation permise sur une seule machine, et connexion permanente au réseau : de nombreuses mesures mises en place officiellement par les constructeurs pour lutter contre le piratage. Paradoxalement, les premières victimes de ces nouvelles barrières sont ceux qui achètent des jeux... Qui a dit que le client était roi ?