Une étude franco-anglaise vient de démontrer qu'une forte consommation d'alcool en milieu de vie (40-60 ans) pour les hommes peut entraîner un déclin cognitif plus rapide au cours de la vieillesse.
Selon une étude épidémiologique conduite par des chercheurs de l'Inserm et l'University College London, et publié dans la revue Neurology (éditée par l'Académie américaine de neurologie), les hommes qui consomment plus de 36 grammes (3,5 verres) d'alcool par jour sont exposés à un vieillissement intellectuel cognitif compris entre 1,5 et 6 années. Autrement dit, un buveur de 50 ans aurait un déclin de mémoire comparable à celui d'un homme de 56 ans.
L'étude s'est basée sur un échantillon de 5 054 hommes et 2 099 femmes, âgés de 44 à 69 ans. L'équipe scientifique a étudié les capacités de mémorisation et les capacités d'attention et de raisonnement des patients, à 3 périodes de leur vie et à 5 ans d'intervalle.
Tests de mémoire et de fluidité verbale
Quatre tests ont été mis au point : un test de mémoire consistant à se rappeler en une minute le plus de mots possibles sur une liste de 20 mots, un test de raisonnement logique constitué de 65 questions et deux tests de fluence verbale durant lesquels les participants devaient écrire, en une minute, le plus de mots commençants par "s" et de mots d'animaux.
Résultat : si aucune différence dans le déclin de la mémoire n'a été observée entre les non buveurs, les anciens buveurs et les buveurs modérés, en revanche, les gros buveurs présentent un déclin de la mémoire et des fonctions dites exécutives (l'ensemble des habiletés cognitives qui permettent d'adapter nos comportements selon le contexte) beaucoup plus rapide que les buveurs modérés. Le vieillissement intellectuel est estimé entre 1,5 et 6 années.
Les femmes boivent moins
Les effets d'une forte consommation d'alcool chez les femmes n'a pu être évaluée par les chercheurs, trop peu d'entre elles buvant de telles quantités. Ce déclin cognitif commence à 45 ans. Les chercheurs concluent également qu'une consommation d'alcool journalière modérée n'est pas nocive pour le vieillissement cognitif.