Vous aimez la Techno Parade ? Il préfère la marche des Zombies qui a eu lieu samedi 13 octobre à Lyon à 17h. C’est d’ailleurs lui qui mit sur pied le premier Zombie Day de France, à Lyon, en 2008. Un cortège faisandé et gémissant de 200 personnes parti de la place Carnot cette année pour finir place de la République à Lyon 2e.
“Le zombie est d’abord un symbole de l’anarchie, qui menace de bouleverser l’ordre établi”, explique Anne Billson, critique de cinéma au Guardian et experte du genre, dans un article du Point daté de fin 2011. Le papier se voulait une analyse du phénomène zombie à travers la marche de 1000 morts-vivants à Mexico, un mois plus tôt, au milieu de laquelle on pouvait voir des pancartes “J’ai été à la chambre des députés, je n’ai pas trouvé de cerveaux”.
Analyse politique, donc. "Pas de cerveau à dégoter à l’Assemblée mexicaine ? Au-delà de la plaisanterie, l’avertissement donne du grain à moudre aux observateurs, pour qui le “mouvement zombie” a résolument quitté le club des geeks et autres fans de George Romero pour devenir contestataire et politique”, écrivait la journaliste.
Mortal Kombat 2, Mario Kart et l’Institut Lumière, Entre Rhône et Saône, rien de tout cela. Pour Julien Pouget, l’homme qui aime Pinhead et les bornes d’arcade, il s’agit juste de s’amuser. Tête pensante de l’association AOA (Artistes Ovniesques Associés), il organise les Lundis du geek, rendez-vous de passionnés qui se défoulent sur écran géant à Mario Kart, Bomber- man, Star- Craft II, ou tentent,sur une scène aménagée, de battre le record de points avec le bazooka de la Super NES.
Il y a donc le Zombie Day, mais aussi des soirées “nanaroscopes” consacrées aux navets du cinéma (Moon- walker, Xanadu ou Mortal Kombat 2), “un festival d’images de synthèse moisies, de ralentis, de personnages qui ne servent absolument à rien (mention spéciale à Sub-Zero qui s’annonce au début comme un gentil mais qu’on ne reverra jamais du métrage), quand ils ne cabotinent pas (Jax en Black rigolo de service et son adversaire le centaure en CGI* – dont on ne voit que la tête parce que les effets spéciaux ça coûte cher – ont sans doute fait un concours sur le tournage pour savoir lequel jouait le plus mal)”. Et l’Épouvantable Vendredi, quatre fois par an, avec l’Institut Lumière, sous la direction de Fabrice Calzettoni. AOA y réalisera les décors, histoire de ne pas être dépaysé...
Article publié dans le mensuel Lyon Capitale de mars 2012.