Bocuse part à la conquête de Paris

Pour sa première brasserie parisienne, la marque Bocuse met la table dans le mythique Hôtel du Louvre, situé dans le "berceau" de Paris.

"Si on va à Paris, ou à l'étranger, ce sera d'abord une vitrine du savoir-faire lyonnais " nous expliquait, mi-septembre, Paul-Maurice Morel, directeur général de Pôl Développement, la holding qui gère les brasseries et restaurants Bocuse.

C'est désormais chose faite. Dès le printemps prochain, le nom Bocuse brillera dans la Ville lumière. Pour sa première implantation parisienne, le groupe lyonnais a choisi l'un des plus beaux emplacements de la capitale, le mythique Hôtel du Louvre, dont la rénovation touche à sa fin. L'hôtel, l'un des plus anciens de Paris, voulu par l'empereur Napoléon III, où le peintre Camille Pissaro y trouva l'inspiration, à l'image de Sigmund Freud ou Conan Doyle, est désormais propriété du Qatar et géré par la chaîne hôtelière Hyatt. Située face au Palais Royal, à l'Opéra Garnier et à la Comédie française, la "Brasserie du Louvre" ouvrira en avril. Au menu, ce qui fait le succès et l'ADN des brasseries et restaurants Bocuse : poulet de Bresse à la crème et aux champignons, quenelle de brochet, gratin de macaroni à la Lyonnaise et les fameuses gaufres "Grand-Mère", des plats phares de Paul Bocuse.

Le mariage de deux institutions

Le chef, disparu en janvier 2018, a laissé sa place à son fils, Jérôme. Inconnu du grand public il y a encore quelques années, Jérôme Bocuse a su se faire un nom aux États-Unis, dans l'ombre de son père, double et unique "Chef du siècle" de la planète. À 47 ans, c'est désormais cet héritier discret qui a pris les rennes du groupe. Aussi à l'aise en costume qu'avec une toque – il est diplômé en arts culinaires du CIA (Culinary Institute of America) – , c'est lui qui avait racheté la participation de Naxicap Partners, une société de gestion entrée dans le capital bocusien cinq ans plus tôt. "Bocuse, c'est la famille avec un grand F, c'est les valeurs de mon père, assurait-il, à Lyon Capitale.Il n'y aura jamais d'entrée en Bourse possible. A l'époque, mon père avait cédé ses parts un peu à contrecoeur, pour faire du développement et peut-être vendre à un plus gros groupe derrière. Moi, je veux tout contrôler de A à Z, comme mon père l'a toujours fait, avec la vision et l'ADN des Bocuse."

Cet ADN, c'est bien celui de la cuisine authentique et généreuse de Paul Bocuse. Relativement rare dans les médias, le fils unique de Paul Bocuse avait néanmoins joué le jeu des micros, fin janvier, à Lyon, l'occasion du Bocuse d'Or, dont il est le président. Bocuse d'Or, des lettres qui brillent dans l'univers de la gastronomie : LE plus grand concours culinaire de la planète, les Jeux Olympiques de la cuisine, dignes d'une méga-production hollywoodienne, avec supporters survoltés et retransmission télé aux quatre coins de la planète. C'est dans ce contexte que Lyon Capitale avait alors publié un entretien dont le titre – une citation de Jérôme Bocuse sur le guide Michelin (qui venait de présenter sa nouvelle édition) – a été mal interprétée. Quand Jérôme Bocuse disait que le guide Michelin n'était "peut-être plus adapté", il fallait plus y voir une réflexion sur le fait que tout va vite aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, l'instragramabilité à marche forcée, la prévalence des influenceurs.

Bocuse reste une institution internationalement reconnue, dont le nom, quoi qu'on en pense et quoi qu'on en dise, reste pour beaucoup une étoile, à l'image du Louvre, où la marque mettra prochainement le couvert.

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