Guess who's back ? Mathieu Rostaing-Tayard ! En forme olympique. Pour l'heure, il se rôde gentiment. Mais les prévisions culinaires sont très claires : un typhon est annoncé !
A peine ouvert, déjà comble.
Le Café Sillon du jeune Jedi de la cuisine d'auteur lyonnaise est de retour. Gonflé à bloc.
Mathieu Rostaing-Tayard vient d'ouvrir son deuxième restaurant.
Petit retour en arrière pour ceux qui n'auraient pas suivi.
Octobre 2009, un jeune cuisinier, inconnu au bataillon, déboule sans prévenir rue de Sèze, dans le 6e arrondissement. Ce sera Le 126.
Shengen. L'homme est né tous azimuts. Chez Nicolas Le Bec, à Lyon, chez Michel Portos, à Bordeaux, Chez Pierre Gagnaire, à Paris.
A bonne école.
Sa cuisine, c'est un peu le Shengen du sucré/salé du règne végétal et animal. Aucune frontière, libre circulation des idées et des assiettes. Wild style !
Bondissant. Ça vibre, ça virevolte, ça bondit. Les assiettes s'affranchissent des canons de la cuisine en vigueur. Pas de codes. Aucune règle si ce n'est de faire bon.
Paf ! Uppercut direct !
Les médias s'emballent pour l'à peine trentenaire. Sa réputation traverse l'océan.
Le Wall Street Journal le classe même dans les 10 meilleurs jeunes chefs du monde.
La planète food s'emballe.
Sa table riquiqui est pleine à chaque service, midi et soir.
L'homme est raide mort. Seul en cuisine, il ne débranche jamais. Et puis, il a aussi envie de voir ailleurs, l'impression d'avoir fait le tour de la question.
Sabat. Février 2012, Le 126 ferme. Direction le Népal où il fait du trekking, puis le Japon où.... il cuisine. Puis apprentissage chez Virgilo Martinez (Central, à Lima) et chez son pote italien Massimo Bottura (Osteria Francescana, à Modène).
L'école du World's 50 Best Restaurants, un classement hyper pointu, un brin people, de la fine fleur des tables du globe de l'instant.
Mai 2014. Mathieu Rostaing-Tayard revient. Ce sera Café Sillon, dans le très en vogue quartier haut de la Guillotière. The place to be du moment.
MRT était très attendu par tout ce que la ville compte de fous de bouffe.
Une quarantaine de couverts, des menus construits autour du produit, selon les arrivages.
En cuisine, un ancien du Chateaubriand, l'un des bistrots les plus en vue de Paris (et de la galaxie food planétaire) fait office de second.
Voilà ce qu'on a déjeuné vendredi 23 mai :
Crème de coco, anchois, basilic et pain grillé
Un ensemble très terrien (limite rural) porté par le coco, nuancé par une texture crémeuse. Une touche féminine est apportée par le basilique. Les filets d'anchois font office de surprenant booster.
Pois chiches, ricotta, pâte de citron confit et salade d'herbe
Une bal(l)ade orientale avec un kefta herbacé. La ricotta est séchée et salée, "dure" au point de la râper.
Poitrine de cochon, chou rouge, navets, kumquats et wakamé
On croirait assister à un adultère entre un cochon et un calmar. Pas du tout.
Pourtant, pourtant, le wakamé apporte un léger goût d'huître qui contraste avec la douceur-amertume du kumquat (signé Michel Bachès, le pépiniériste obsessionnel des grands chefs). Le cochon fond en bouche, les navets et le chou claquent.
Beaucoup de légumes, quant à eux, viennent du maraîcher star des cuistots, le Nantais Olivier Durand.
Maquereau grillé, oignons doux, tomates, poivrons rouges et fleur de coriandre
La maquereau joue les contrastes, en arrivant fumé-grillé (un BBQ ovoïde hyper performant permettant, notamment, des cuissons à basse température au bon goût de fumé), délicatement posé sur un oignon doux brûlé et une plantureuse tomate. Contraste aussi avec des lamelles d'oignon cru parfumé à la fleur de coriandre.
Chocolat, fraises, olives
Une descente dans les profondeurs sensuelles de la fraise, sur une terre volcanique de chocolat et d'olive séchée et fumée.
Biscuit amande, sorbet chèvre frais et sirop de ronces
Une brioche à cheval sur une chèvre en Antarctique.... ça vous tente ?
Café Sillon
46, avenue Jean-Jaurès. Lyon 7e
04 78 72 09 73
Du mardi au samedi, midi et soir
Menu à 22 euros (midi) et 35 euros (le soir)
C'est surement très bon mais il ne faut pas avoir très faim à voir la quantité présente dans les assiettes... tout à fait le genre de restaurant qui ne me tente pas du tout. Bienvenue quand même !
Bonjour Sophie.Je vous rassure. Ayant un bon appétit, le menu entrée-plat-dessert est très suffisant. Et faisons nôtre le rituel alimentaire japonais Hara hachi bu, mange jusqu’à ce que ton estomac soit rempli à 80%, tu vivras bien et longtemps.
Je vous remercie de prendre soin de ma santé mais je vous rassure, ma ligne est parfaite 😉 Cependant, lorsque je vais au restaurant, c'est un moment qui doit être un moment de pur plaisir, sans privilégier la quantité à la qualité, les assiettes minimalistes m'agacent. Je lis toujours avec intérêt la rubrique' à table' et j'ai déjà suivi vos conseils.