La réouverture du château de Bagnols, aujourd'hui propriété du président-fondateur de LVL Médical, a lieu jeudi 24 avril, après neuf mois de travaux.
Le château de Bagnols, aujourd'hui propriété du président-fondateur de LVL Médical, entend bien redevenir l'un des plus beaux hôtels du monde et reconquérir le guide Michelin.
Article publié le 18 juin 2013.
Il y a un an, mois pour mois (juin 2012), Jean-Claude Lavorel, président-fondateur de LVL Médical Groupe - leader dans l'assistance médicale à domicile - rachetait le Château de Bagnols.
Pour la petite histoire, le fleuron hôtelier beaujolais avait été racheté, en 1987, dans un état déplorable, par Lady Helen Hamlyn, qui lui avait redonné son lustre d'antan.
En juin 1996, la réputation de Bagnols décolla avec le dîner du G7. Bagnols attira alors les stars, Bruce Willis, Naomi Campbell, Barbara Streisand, Nicole Kidman, Tom Cruise, les Spice Girls. Un magazine britannique classa alors Bagnols parmi les 100 plus beaux hôtels de la planète.
En 2007, Lord Andrew Davis, magnat de l'immobilier, propriétaire du groupe Von Essen Hôtels, racheta Bagnols pour 25 millions d'euros.
S'ensuit une période de hauts et de bas, le lord anglais devant 250 millions de livres à ses créanciers, jusqu'à ce que le château tombe en désuétude, et ne soit racheté, en juin 2012, par le lyonnais Jean-Claude Lavorel, l'une des plus grandes fortunes françaises.
SPA et dôme en verre
Le nouveau châtelain compte dépenser 3 millions d'euros dans la construction d'un SPA, de nouvelles chambres et un dôme en verre au-dessus de la cour intérieure, "comme au Louvre".
Le Château de Bagnols est aujourd'hui le nouveau 5 étoiles du département (avec le Sofitel, la Villa Florentine, le Royal Lyon, la Cour des Loges et Le Pavillon de la Rotonde, à Charbonnières).
Entretien avec Jean-Claude Lavorel.
Il y a un an, mois pour mois, vous rachetiez le Château de Bagnols, dans le Beaujolais. Quel bilan tirez-vous un an après le rachat d'un hôtel qui était un peu tombé en désuétude ?
Chaque fois que je me rends à Bagnols, je fais le même constat : l'emplacement est exceptionnel, l'environnement est sublime et l'ensemble des bâtiments est d'une beauté incroyable. C'est pour ces raisons que j'ai craqué et que j'ai acheté Bagnols.
Combien l'avez-vous acheté ?
Ce n'est pas ce qu'il y a de plus important... on va dire aux environs de 10 millions d'euros.
(Ajout du 20 juin : selon le cabinet britannique Christie + Co, spécialisé dans l'immobilier hôtelier et qui a a été en charge de la vente, les chiffres seraient largement en-deça, soit 40% d'écart.Soit un prix de 4 millions d'euros.)
Toutes les personnes que je rencontre me disent la même chose : le lieu est non seulement magique mais aussi unique. Et effectivement, on ne peut le comparer à aucun autre. Maintenant, comme vous l'avez dit, Bagnols est une belle endormie. On ne peut donc pas la réveiller trop vite.
Après, il s'agit de l'exploiter et ça ne se fait pas en un jour. De nombreux clients n'ont pas été satisfaits la plupart du temps. Ce n'est pas évident de les faire revenir. Ce château a connu des déboires.
Quel positionnement entendez-vous donner à Bagnols ?
Compte tenu de la qualité des lieux et de la nouvelle classification pour l'hôtellerie française, il nous semblait utile de refaire classer le Château de Bagnols en 5 étoiles. Nous venons juste d'obtenir la note nécessaire à ce classement . C'est une belle étape, mais une étape parmi tant d'autres. Nous nous sommes également inscrits dans le réseau SLH, Small Luxury Hotels of the World, qui est un réseau international important (ndlr : qui propose une expérience inoubliable dans un petit hôtel de très grande catégorie).
Bagnols vise l'étoile Michelin
Visez-vous des étoiles Michelin pour le restaurant ?
Nous avons recruté un nouveau chef, Jean Alexandre Ouaratta. Il a travaillé chez Bocuse, qui a d'ailleurs dit de lui qu'il serait probablement le premier chef étoilé de couleur, mais aussi sous la supervision de Yannick Alleno au Royal Mansour, à Marrakech et au Cheval Blanc, à Courchevel.
Je peux vous dire que la cuisine s'est très nettement améliorée depuis l'année dernière. J'ai souhaité mettre en place deux cartes : une carte gastronomique pour le week-end et le soir et une carte bistronomique à midi en semaine.
On aimerait avoir une étoile Michelin. Pas forcément 2 ou 3 car les brigaes ne sont plus les mêmes. Mais au moins une pour attirer les gens.
Quels investissements avez-vous réalisé à Bagnols ? A hauteur de quelle somme ?
Pour l'heure, je n'ai fait que des travaux d'entretien, pour une somme avoisinant les 400 000 euros. On a entièrement revu le système TV, on a refait les peintures abîmées, on a nettoyé les cuisines et racheté du matériel, on a élagué les arbres qui n'avaient pas du l'être depuis de nombreuses années, on a refait le pont-levis dont une partie menaçait la sécurité des clients.
Et dès que nous aurons les autorisations, nous envisagerons de plus gros travaux.
3 millions d'euros d'investissements
Quels gros travaux comptez-vous justement réaliser ?
Je souhaite faire poser un dôme en verre au-dessus de la cour intérieure du château. Un peu comme au Louvre. Avec des vitres électriques qui basculent quand il fait trop chaud. On va également déposer les pavés de la cour et isoler le sol pour assainir cette partie. Je souhaite aussi construire un SPA qui permettra à la clientèle de rester plus longtemps sur place.
Le SPA se fera dans le cuvage. Au rez-de-chaussée, il y aura une piscine intérieure, une salle de fitness et les vestiaires. En partie supérieure, car la hauteur sous plafond le permet, il y aura des salons de massage et pourquoi pas un SPA médicalisé. On va aussi créer des chambres supplémentaires dans ce cuvage.
On imagine l'enveloppe très élevée...
Oui, de l'ordre de 3 millions d'euros, soit près du tiers du rachat du château de Bagnols.
Vous êtes déjà propriétaire d'un hôtel de luxe à Courchevel, via le holding Les clés du luxe. Quel est votre objectif dans le secteur de l'hôtellerie ?
On recherche des petits hôtels de très grande qualité. Bagnols possède 21 chambres, Les Suites de la Potinière, à Courchevel, ont 15 suites. Ce qui nous intéresse, ce sont les hôtels intimistes, proches du client.
Avez-vous d'autres objectifs d'acquisition d'hôtels ?
La vie est faite de hasards. Tout est envisageable. C'est une question d'opportunités, comme ça l'a été à Courchevel et à Bagnols. S'il y a une opportunité dans le Sud, on pourrait effectivement être intéressé.
Vous avez construit votre fortune au sein du groupe lyonnais LVL Médical Group lors de l'ouverture au privé du marché de l'assistance respiratoire à domicile...
Oui. En août 2012, Air Liquide a racheté toutes mes participations (ndlr : pour 316 millions d'euros) mais je reste dans le fauteuil de président. On projette des acquisitions prochaines en Allemagne, au Royaume-Uni et dans les pays du Nord. On souhaite passer à 200 millions d'euros de chiffre d'affaire, contre 100 millions aujourd'hui.
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