Suite au scandale de la viande de cheval, la Commission européenne a publié, mardi 16 avril, les résultats de tests ADN organisés dans toute l'Europe. Bilan : la présence d'ADN de cheval et de phénylbutazone - un anti-inflammatoire - dans la viande de bœuf touche les 27 pays de l'Union européenne, sans exception. La France est l'État le plus concerné.
5% de la viande de bœuf mangée dans l'Union européenne contient des traces de cheval. C'est le bilan de la campagne de tests effectués par la Commission européenne, rendu public le 16 avril.
0,5% contenait des traces de phénylbutazone, un anti-inflammatoire non stéroïde synthétique, analgésique et antipyrétique, utilisé pour le traitement de l'arthrose, de l'arthrite et de désordres rhumatismaux des muscles.
La Commission européenne a réalisé 7 259 tests dans les 27 pays de l'Union européenne : 193 échantillons ont mis en présence de l'ADN de cheval (4,66 %) et 16 contenaient de la phénylbutazone (0,51 %).
3 fois plus de cas en France
En France, sur les 353 tests effectués, 47 se sont révélés positifs à la viande de cheval, soit 13,3 %, quasiment 3 fois plus que la moyenne européenne. Suivent la Grèce (12,5 % des 288 tests) et la Lettonie (10 % des 70 tests) dans le Top 3. Ce qui est plus surprenant, ce sont les résultats tous négatifs réalisés en Irlande et au Royaume-Uni, d'où le scandale est parti (voir classement).
Filière néerlandaise
Sur l'ensemble des tests réalisés en France, 153 ont été effectués sur des plats cuisinés : 17 se sont révélés positifs (11,1 %) et 200 ont été effectués sur de la viande fraîche (minerais) : 30 contenaient du cheval (15 %).
Dans le détail et d'après la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) qui ont respectivement réalisé les tests en France pour les plats cuisinés et les matières premières :
- pour les minerais de bœuf, les prélèvements de matières premières ont été réalisés dans les établissements identifiés comme étant ceux de la filière néerlandaise.
Résultat : au total, 40 prélèvements ont été réalisés (sur l'ensemble des 200), 27 ont révélé de l'ADN de cheval.
- pour les plats cuisinés : les 17 produits proviennent de 4 fabricants différents. “Dans l’ensemble des cas, l’enquête a mis en évidence l’existence d’un circuit d'approvisionnement passant par les Pays-Bas, confortant l'hypothèse que l'essentiel des filières d'importation de viande de bœuf falsifiée par la viande de cheval a été identifié.”
Pour Tonio Borg, membre de la Commission européenne, chargé de la santé et de la protection des consommateurs : “Les résultats publiés aujourd'hui confirment que nous sommes en présence d'un problème de fraude alimentaire et pas de sécurité alimentaire. Il est à présent vital pour l’économie européenne, après ce scandale de l'étiquetage frauduleux, de restaurer la confiance des consommateurs européens et des partenaires commerciaux dans notre chaîne alimentaire, le secteur alimentaire étant en effet le secteur économique le plus important de l'UE.”
Résultat pays par pays
France : 13,3 %
Grèce : 12,5 %
Lettonie : 10 %
Danemark : 9 %
Estonie : 9 %
Bulgarie : 8 %
Lituanie : 7,5 %
Luxembourg : 6,2 %
Hongrie : 4,9 %
République tchèque : 4,8 %
Italie : 3,8 %
Allemagne : 3,3 %
Pologne : 3,1 %
Roumanie : 3 %
Chypre : 2,1 %
Finlande : 2 %
Portugal : 1,9 %
Autriche : 1,5 %
Slovénie : 1,4 %
Suède : 0,8 %
Pays-Bas : 0,6 %
Belgique : 0 %
Irlande : 0 %
Malte : 0 %
Royaume-Uni : 0 %
