Une cuisine qui a du caractère !
Cuisine et politique ont toujours fait bon ménage. Avec sa célébrissime "soupe aux truffes noires VGE", imaginée pour Valéry Giscard d'Estaing, Paul Bocuse en est le principal architecte. Un peu moins d'un demi-siècle avant, Albert Lebrun, un autre président de la République, invité à un repas de gala chez Fernand Point, à Vienne, s'exclama : "Je préfère me damner chez Point, Faust peut attendre!". La représentation de La Damnation de Faust au théâtre antique de Vienne patienterait. "La politique a toujours été liée à la gastronomie, explique Jean Vitaux, docteur en médecine.Le Souper de Louis XIV était public et un acte de représentation politique (...). Le Banquet est l'expression de la république (...). Le capitalisme moderne est né du commerce des épices et de la morue au XVe siècle" *.
Tambouille locale
Nos hommes politiques locaux n'échappent pas à la règle : le maire de Lyon Gérard Collomb aime la terrine de lapin avec des zestes d'orange et des pistaches, son concurrent Dominique Perben le gâteau au chocolat, Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional, raffole d'omble chevalier des lacs rhônalpins aux amandes, Michel Mercier, patron du conseil général, a un faible pour la brandade de morue au pistou. Les grands patrons, jamais très loin des politiques, sont également de bons vivants : François Turcas, président de la CGPME, raffole du ris de veau accompagné de champignons, Jean-Michel Aulas, boss de l'OL, opte pour le poulet aux morilles, Christian Boiron se contente de quenelles maison sauce Nantua, Gilles Moretton d'une fondue savoyarde et Serge Dorny, directeur de l'Opéra, de choux rouge mariette à la Flamande. Aux p'tits oignons !
* Communication présentée en séance publique devant l'Académie des sciences morales et politiques le lundi 4 juillet 2005.
> Le livre : 50 recettes de personnalités lyonnaises, édité par la Jeune chambre économique de Lyon, au profit de l'association Accompagner.
