Georges Blanc

Georges Blanc se retire de Lyon et vend Le Splendid et Le Centre

Le chef triple étoilé de Vonnas quitte Lyon. Ses deux brasseries, Le Splendid et Le Centre sont actuellement sous compromis de vente.

Le "Grand Blanc" met les voiles. Georges Blanc, le chef trois étoiles Michelin de Vonnas, dans l'Ain (3e plus ancien triplé du monde, derrière les deux Michel, Troisgros et Guérard), quitte Lyon "avant la fin de de l'année".

L'information, donnée par Lyon People samedi, nous a été confirmée par le chef bressan ce dimanche matin. Ses deux brasseries lyonnaises, Le Splendid (Brotteaux) et Le Centre (Grolée) sont sous compromis de vente, en attente de signatures. "On nous a fait des offres auxquelles on n'a pas été insensibles" explique Georges Blanc.

L'aventure lyonnaise du Splendid (ouverte le 10 janvier 2001), aura quasiment duré vingt ans, celle du Centre (ouvert le même mois de 2013) qui a accueilli ses premiers clients un peu moins de sept ans.

"Notre repositionnement sera redéfini dans les prochaines semaines, en fonction des opportunités." Lyon sur la carte ? "Lyon est une ville un peu compliquée : il n'y a pas de stationnement, l'offre est pléthorique et la clientèle se raréfie, il y a moins de clients en Presqu'Ile. Le Splendid, ce n'est pas la même chose : la brasserie a toujours été très convoitée du fait de son emplacement dans le 6e arrondissement, sa possibilité de terrasse Sud et le parking en-dessous."

Avec le départ de Georges Blanc de Lyon, c'est une page qui se tourne à Lyon. Les noms des repreneurs seront connus ces prochaines semaines.

Blanc vs Bocuse - Le combat des chefs

Blanc Bocuse

Article paru dans Lyon Capitale en 2012 

Deuxième attaque du "Grand Blanc" entre Rhône et Saône

Entre les deux stars historiques de la gastronomie locale, la compétition ne se joue pas uniquement dans l'assiette ou sur le Michelin. C'est sur le terrain du business que les deux frères ennemis se livrent à des escarmouches feutrées.

Onze ans après Le Splendid, le chef triplement étoilé Georges Blanc ouvre en plein coeur de Lyon un restaurant... Le Centre, clin d'oeil aux brasseries cardinales de Paul Bocuse, sur fond de guéguerre culinaire.

L'affaire a alimenté la presse locale en début d'été. Le 11 juillet, Georges Blanc et Nicolas Le Bec officialisaient le rachat par le premier du restaurant du second, rue Grolée (2e arrondissement). 580 000 euros nets. La brasserie axée sur la viande haut de gamme (volaille de Bresse, black angus, bœuf de Bavière, wagyu, charolais, etc.) devrait ouvrir en octobre, après rafraîchissement par le décorateur Pierre Chaduc.

Le "Grand Blanc" relance donc les hostilités à Lyon, onze ans après s'être établi avec remous dans le quartier des Brotteaux au Splendid. "On a une revanche à prendre car on a tout le temps dit que Le Splendid ne marchait pas et qu'il était à vendre. C'est complètement faux. On a toujours été bénéficiaire. Tout le monde veut nous l'acheter" explique Antoine Maillon, directeur des opérations du groupe Blanc.

À l'époque, l'arrivée du roi de la Bresse s'était nouée sur fond de guéguerre culinaire. En toute cordialité incisive, bien en face des fenêtres de la brasserie de L'Est de Paul Bocuse. "Un petit effet Fouquet venant faire de l'ombre au Roi Soleil" écrivait alors Lyon Capitale. "On s'était fait dégommer" raconte aujourd'hui Georges Blanc. Certains fournisseurs officiels des grandes maisons avaient du refuser de livrer Le Splendid, de peur de se faire harponner par le pape de Collonges. Renée Richard, la reine du saint-marcellin, n'osait même plus venir garer sa camionnette devant chez Blanc, lequel changea illico de crémerie. Toujours à l'époque, un cuisinier de la galaxie Bocuse houspillait dans nos colonnes: "si Georges Blanc est un excellent entrepreneur, il est incapable de faire cuire un œuf au plat !". Onze ans plus tard, Georges Blanc dégoupille toujours dans nos colonnes : "tout le monde s'accorde à reconnaître que Bocuse est le cuisinier le plus célèbre du monde, personne ne dit qu'il est le meilleur...". Bonjour l'ambiance.

Le Bec snobe le pape

Persillade sur les grenouilles fraîches et morille sur le poulet de Bresse, Georges Blanc a décidé d'appeler sa brasserie.... Le Centre, en référence aux quatre brasseries cardinales Le Nord, Le Sud, L'Est et L'Ouest de Bocuse. "Paul aime les bons mots, c'est un clin d'oeil sympatique à ses brasseries" rigole le chef bressan. "C'est une bonne nouvelle, c'est bien qu'il y ait de la concurrence, nous a confié le pape de Collonges. Il a choisi un bon emplacement aussi...". Faut-il y voir une ironie toute bocusienne, les locaux commerciaux de la rue Grolée, propriétés de la société foncière cotée Les Docks Lyonnais contrôlée par un fonds de placements suisse, étant déserts depuis 2006 ? Réponse de Georges Blanc : "Bocuse n'a pas le monopole. Je ne veux pas lui faire de l'ombre. J'ai d'ailleurs attendu qu'il se désengage un peu de ses brasseries", référence à l'entrée dans le capital du Nord, Sud, Est, Ouest, il y a deux ans et à hauteur de 4 millions d'euros, de Naxicap Partners, filiale de la banque d'investissement Natixis.

En cédant son restaurant à son "grand copain" Georges Blanc, Nicolas Le Bec part de Lyon comme il y est venu : en snobant Bocuse. Le chef n'avait pas alors demandé l'aval du Pape de la gastronomie, comme il était d'usage entre Rhône et Saône. Douze ans plus tard, il lui met son meilleur" ennemi" entre les pattes.

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